Cela fait maintenant presque deux mois que Pierre Mortreux est mort à Steinbach en Alsace.
Léon Mortreux, meurtri par la disparition de son jeune frère, se prépare à repartir sur le front. Dans un courrier envoyé le 25 février 1915, à son oncle Fernand Bar, Léon veut rassurer sa famille.
Je te promets de ne pas m’exposer inutilement à la mort, il faut de la bravoure utile.
En instance de départ, le sergent Léon Mortreux attend toujours en caserne à Fontainebleau. Son nouveau régiment, le 34è térritorial, doit rejoindre la Picardie.
Souvent appelés « les pépères », les soldats de la territoriale sont généralement affectés dans des secteurs plus tranquilles.
Lettre de Léon Mortreux à Fernand Bar, le 25 février 1915
Dans ce courrier envoyé à Fernand Bar, Léon dit qu’il a eu des nouvelles de son frère aîné Jules Mortreux. Il affronte les allemands à Vauquois en Lorraine : « Deux journées mémorables, l’assaut fut rude »
Correspondance de guerre, il y a cent ans …
Sergent Mortreux
Du 246 passé au 34éme territorial – 14ème CieCher Oncle,
J’ai reçu ta gentille lettre de Boulogne sur Mer qui m’a atteint avec un peu de retard puisque tu n’avais pas indiqué de Cie et que depuis j’ai passé à l’adresse ci-dessus toujours à Fontainebleau.
Je suis heureux de te savoir bien portant et affairé ce qui distrait un peu d’une trop grande attention apportée aux événements de la guerre.
Je te promets de ne pas m’exposer inutilement à la mort, il faut que le trépas d’un soldat serve à quelque chose, il faut de la bravoure utile.
Jules a écrit à Berthe qu’il partait en auto vers X sauver une situation, il a depuis envoyé d’autres nouvelles.
« Deux journées mémorables, l’assaut fut rude ».
Je demande à Paris s’ils savent autre chose. Je suis dans l’ignorance de la date de départ. Nos territoriaux ont de l’entrain.
Comme temps, froid assez vif mais pas de pluie, c’est heureux.
A te lire au retour cher oncle,
Affectueux baisersLéon
Merci des détails sur Béthune, espère que la maison est moins dans la zone de tir.