09 Mar

« Il ne faut pas chercher à comprendre » Léon Mortreux

Nouveau changement d’ordre pour Léon Mortreux. Toujours à Fontainebleau, le sergent Léon Mortreux vient d’apprendre qu’il retourne au 246è Régiment d’Infanterie, 31ème Compagnie.

Ce 9 mars 1915, Léon Mortreux « ne cherche plus à comprendre »La semaine précédente, il devait rejoindre le front en Picardie avec le 34è Régiment Territorial. Dérouté, il ne sait plus qu’elle sera sa prochaine destination. Dans cette correspondance de guerre à son oncle Fernand Bar à Béthune, on perçoit le soldat Mortreux, désorienté au sens propre comme au sens figuré.

Pas de nouvelles non plus de son frère Jules Mortreux engagé dans de violents affrontements dans la bataille de Vauquois en Lorraine.

Sur le front, début mars 1915, les combats font de très nombreuses victimes en Artois dans le secteur de Notre-Dame de Lorette.

En Champagne, l’armée française progresse dans de terribles conditions météo.

Léon Mortreux

Léon Mortreux

Fernand Bar

Fernand Bar

 

Lettre de Léon Mortreux à Fernand Bar, envoyée le 9 mars 1915

 J’espère que ces lignes te trouveront en bonne santé et que tu pourras m’écrire que Béthune n’a plus souffert ces temps derniers

 
Correspondance de guerre, il y a cent ans …

Fontainebleau, 9 mars 1915
246ème R.I. – 31èmeCie

Cher Oncle,

Avant tout j’espère que ces lignes te trouveront en bonne santé et que tu pourras m’écrire que Béthune n’a plus souffert ces temps derniers.

Je retourne à la 31ème du 246. Pourquoi ? En ce moment il ne faut pas chercher à comprendre, je présume que c’est parce qu’on ne prévoit plus, avant quelque temps, d’engagements importants pour le 246è que renforce le 34è Territorial tandis que le 46è, si l’on en juge par les renforts précédemment fournis, demande plus d’hommes. Et voilà la classe 15 qui probablement va y partir !

J’attends de Paris des nouvelles de Jules, sa dernière lettre est du 23 février. J’ai eu le plaisir d’aller à Paris le 7 mars, tous bien portants.

Ici au 34 Territorial je me trouvais avec l’adjudant Lemille et Duez l’électricien de Béthune que tu connais très bien. Il y a aussi le frère Dussart, sergent, je ne l’ai pas vu.

Merci pour le Petit Béthunois que j’ai envoyé à Jules.

Embrasse Martial et dis lui que Francis m’a écrit en réponse à un mot que je lui avais adressé, il va bien.

Je t’embrasse de tout cœur.

Léon.
Sergent
Souvenir à Marie
Une partie du 6ème Territorial a été versée au 34 Territorial