Il y a quelques jours, Théo Leclerc est rentré de neuf semaines passés à bord de l’Aquarius. Ce navire, un ancien patrouilleur allemand, navigue depuis deux ans pour venir au secours des migrants en Méditerranée.
A bord de l’Aquarius, pour mener les opérations de sauvetage, il y a une trentaine de personnes: des marins, des médecins, des sages femmes…tous quasiment bénévoles.
Théo est actuellement en formation d’officier marine marchande à St Malo pour devenir chef mécanicien. Durant deux mois, il a mis entre parenthèse l’école et fait le choix de vivre cet expérience avec SOS Méditerranée.
Lors d’une veille a bord de l’Aquarius, Théo a été le premier à repérer « un petit point noir au loin ». L’observation va s’avérer juste. Il s’agit bien d’un pneumatique avec à son bord plusieurs personnes qui tentent de quitter les côtes libyennes.
A son retour en Bretagne, Théo raconte la complexité de travailler avec les autorités libyennes. « Les gardes côtes ne veulent plus nous voir dans leur zone. Et cela se vérifie de plus en plus ».
Ces dernières semaines, à plusieurs reprises, l’Aquarius à chercher à procéder à des sauvetages pour soulager les autres ONG qui dispose d’une capacité d’accueil moins importante à leur bord. Mais il a été demandé au bateau de SOS Méditerranée de quitter la zone. Une situation qui laisse sans voix les sauveteurs comme Théo.
D’autant que les témoignages effrayants de réfugiés qui ont transité par la Libye se multiplient. « Cela arrive régulièrement que les migrants sautent à l’eau quand ils voient arriver les libyens » précise SOS Méditerranée. « Beaucoup évoque des actes de torture ou d’emprisonnement à leur arrivée en transit en Libye. »
A peine rentré en Bretagne, Théo pense déjà à embarquer à nouveau à bord de l’Aquarius pour une mission future. Pourtant, il faut gérer le retour émotionnel. C’est l’objet
du film de Mathurin Peschet, « des bretons au secours des migrants » diffusé le dimanche 3 juin à 12h55 sur France 3 Bretagne dans l’émission Littoral.