31 Mai

SOS Méditerranée: des marins sauveteurs de retour en Bretagne racontent leur 1ére mission

Premier geste vital: distribuer des gilets de sauvetages aux réfugiés amassés sur les embarcations de fortune

 

Il y a quelques jours, Théo Leclerc est rentré de neuf semaines passés à bord de l’Aquarius. Ce navire, un ancien patrouilleur allemand, navigue depuis deux ans pour venir au secours des migrants en Méditerranée.

A bord de l’Aquarius, pour mener les opérations de sauvetage, il y a une trentaine de personnes: des marins, des médecins, des sages femmes…tous quasiment bénévoles.

Théo est actuellement en formation d’officier marine marchande à St Malo pour devenir chef mécanicien. Durant deux mois, il a mis entre parenthèse l’école et fait le choix de vivre cet expérience avec SOS Méditerranée.

Lors d’une veille a bord de l’Aquarius, Théo a été le premier à repérer « un petit point noir au loin ». L’observation va s’avérer juste. Il s’agit bien d’un pneumatique avec à son bord plusieurs personnes qui tentent de quitter les côtes libyennes.

A son retour en Bretagne, Théo raconte la complexité de travailler avec les autorités libyennes. « Les gardes côtes ne veulent plus nous voir dans leur zone. Et cela se vérifie de plus en plus ».

Ces dernières semaines, à plusieurs reprises, l’Aquarius à chercher à procéder à des sauvetages pour soulager les autres ONG qui dispose d’une capacité d’accueil moins importante à  leur bord. Mais il a été demandé au bateau de SOS Méditerranée de quitter la zone.  Une situation qui laisse sans voix les sauveteurs comme Théo.

D’autant que les témoignages effrayants de réfugiés qui ont transité par la Libye se multiplient. « Cela arrive régulièrement que les migrants sautent à l’eau quand ils voient arriver les libyens » précise SOS Méditerranée. « Beaucoup évoque des actes de torture ou d’emprisonnement à leur arrivée en transit en Libye. »

A peine rentré en Bretagne, Théo pense déjà à embarquer à nouveau à bord de l’Aquarius pour une mission future. Pourtant, il faut gérer le retour émotionnel. C’est l’objet

du film de Mathurin Peschet, « des bretons au secours des migrants » diffusé le dimanche 3 juin à 12h55 sur France 3 Bretagne dans l’émission Littoral.

 

 

 

 

24 Mai

Pornic: Marie Gendron prépare la mini-transat 2019

Elle a mis six ans à construire son bateau. Depuis le début de l’année il flotte dans le port de La Turballe. Entre les entraînements, les régates, les réparations, et son travail chez un sous-traitant d’Airbus à Saint-Nazaire, Marie Gendron doit continuer à gérer sa communication et chercher des sponsors… Un sacré tempérament !

A 25 ans Marie est ingénieur en matériaux composites, mais elle est surtout, et avant tout, passionnée de voile.

Une passion contractée toute petite auprès de ses parents qui l’ont embarquée sur toutes sortes de voiliers, à la journée ou pour plusieurs semaines.

Une passion qui a déterminé son choix d’études et son métier : en se promenant dans les couloirs de l’IUT Génie mécanique de Nantes à la recherche d’une idée d’orientation, elle a vu des affiches de bateaux accrochées aux murs, son choix était fait !
Nous sommes en 2010 et l’idée de courir la mini-transat  trotte déjà dans sa tête…avec l’envie de faire cette traversée sans assistance non pas sur un bateau de série mais sur un prototype qu’elle aura conçu elle-même : une aventure de bout en bout.

« A ce moment-là je pensais que tout serait fait en 3 mois ! »

Alors armée de son enthousiasme et de sa détermination, elle va voir l’architecte naval Guillaume Verdier  qui, séduit par son projet, lui offre les plans de son futur bateau.

Puis elle trouve un moule,  rassemble des fonds pour acheter les matériaux et convainc le directeur de l’IUT de faire de son bateau un projet d’établissement. C’est donc avec ses acolytes de promo qu’elle va construire et assembler la coque le roof et les cloisons en fibre de carbone de son 6,50m.

Une belle étape est franchie, mais le bateau est encore loin de pouvoir naviguer, et Marie poursuit ses études entre la Bretagne et Bordeaux. Une période difficile où mener de front les études et la construction du bateau demande énormément d’énergie et de temps. Une période où elle songera parfois à abandonner le projet.

« A un moment je n’y arrivais plus, j’avais mis en vente la coque dans l’idée de racheter un bateau tout prêt, j’ai eu plusieurs propositions pour l’acheter mais je n’ai pas pu le vendre, c’était trop dur … »

Cela fait maintenant six ans que Marie consacre tout son temps libre à son bateau.

Elle a réussi à convaincre un sponsor de poids pour soutenir son projet : la SNCF, qui lui a permis de financer jusqu’aux derniers équipements, voiles et accastillage, avant la mise à l’eau tant rêvée en septembre dernier dans le port de Pornic, qui l’a vue grandir et où elle a disputé ses premières régates.

Mais c’est finalement dans le port de La Turballe qu’elle a trouvé les meilleures conditions, les plus économiques surtout, pour s’amarrer et se préparer aux différentes régates qualificatives avant le grand départ de La Rochelle le 1er octobre 2019.

Avec une vingtaine d’autres candidats à la mini-transat, elle a créé et préside l’association qui gère leur pôle d’entrainement en presqu’île de Guérande.

L’aventure de Marie se poursuit. Entre régate, bricolage et recherche de nouveaux sponsor.

« Mon bateau, c’est un laboratoire,  il faut tout tester, alors à chaque sortie il y a une casse, et il faut réparer, améliorer »,  autant que possible avec de la fibre de carbone recyclée. »

Et la saison de régate commence pour elle en beauté : Avarie réparée dans l’urgence après la première course de l’année, Marie  a réussi a prendre le départ de la Pornichet Sélect le 22 avril dernier. Et après 3 jours et 2 nuits en mer elle finit 5ème au classement général, 4ème de sa catégorie prototype, et 1ère féminine.

29 Mai

la digue de cherbourg

Voici une aventure peu ordinaire, déraisonnable, le triomphe de la volonté sur la nature . Nous sommes en 1977, Louis XVI veut se protéger des Anglais. La digue de Cherbourg sera donc le rempart idéal contre l’ennemi héréditaire. Mais, comment faire pour créer un ouvrage artificiel de 3000 mètres de longueur, avec les moyens de l’époque? L’ingénieur de Cessart va proposer une solution: construire des cônes en bois de 20 mètres de hauteur, les couler ensuite en pleine mer et puis les remplir de pierres . Sur le papier , l’idée paraissait simple et judicieuse , mais dans les faits, la construction s’est avérée impossible.
la digue de Cherbourg

02 Mai

Le Bato A Film

Le Bato A Film est un rêve de gosse. Celui de parcourir le monde et au retour le faire découvrir à ceux et celles qui sont restés à terre . Géraldine Marin, artiste navigatrice a donc décidé de prendre le large et de faire à la voile le tour de l’Amérique latine. Un an de voyage,où elle profitera de ses escales, pour remplir ses bagages de courts-métrages d’animation faits sur place. Le but: mieux connaitre la culture des pays visités et à son retour, partager le bonheur des rencontres vécues. Rio de Janeiro, la Terre de Feu, Valparaiso et le canal de Panama, Géraldine Marin veut saisir en images et en mots, la beauté et l’âme de ces lieux mythiques.
bato a film

23 Mar

Bernard Hinault et la marine

Bernard Hinault aurait-il pu être un grand marin? Certainement ! Il suffit pour s’en convaincre de se remémorer les moments forts de sa carrière .En 1980, il dispute et remporte Liege-Bastonne-Liege dans des conditions épouvantables, Le 4 juin 1977, il chute dans la descente du Col de Porte, disparaît dans un ravin, remonte sur son vélo et remporte l’étape malgré ses blessures. Le 13 juillet 1985, c’est la chute de St-Etienne. Arcade éclatée, nez fracturé,visage en sang, Bernard Hinault sera déclaré inapte à poursuivre le Tour de France par le staff médical. Un diagnostic qui n’empêchera pas le champion breton de poursuivre l’épreuve et d’ajouter un 5ème tour à son Palmares. Dans le cœur des bretons, le quintuple vainqueur du Tour de France a une place à part. Il fait partie du paysage, de notre histoire, il est la folie des arrivées, et des échappées belles. Il est une époque, ce temps béni, où l’évocation des forçats de la route forçait l’admiration. Bernard Hinault, c’est des fémurs trop longs, un cœur qui bat au ralenti, des facultés de récupération hors normes , une gueule et un fichu caractère. Alors, oui, il avait toutes les qualités pour naviguer contre vents et marées.
bernard Hinault et la marine

06 Mar

Michel Desjoyeaux: le professeur !

Vous ne le savez peut être pas , mais Michel Desjoyeaux adore les bons mots , et les petites phrases cultes de personnalités . Il est (presque) incollable en la matière. Après avoir parlé des phares , de la mer , et de ses différentes victoires en course , nous avons (en direct) soumis le professeur a un petit test de connaissances. Michel Desjoyeaux nous a même révélé le surnom dont l’avait affublé, il y a quelques années, son ami Bilou.
michel desjoyeaux

21 Fév

Bonaldi et la mécanique quantique

Comment passer de la mécanique quantique au Vendée globe ? pour cela , il suffit de croiser un Jérôme Bolnaldi déchaîné sur le plateau de 9H50 le matin. Quelques univers parallèles plus tard, la discussion tourne autours de notre bonne vieille terre et des hommes qui sont en mer. Pas de Bigouden dans la famille de Bonaldi, aucun marin au long cours dans ses ancêtres.Le très médiatique journaliste a suivi des études mathématiques, c’est un amoureux de l’équation de Schrödinger,la mécanique quantique le fascine,et les marins du Vendée globe l’impressionnent.
bonaldi

26 Jan

Les portes du sommeil

En 1964, Randy Gardner, un étudiant américain a réussi à ne pas dormir pendant 11 jours . Après 4 jours de privation, le jeune homme avait souffert de diverses hallucinations, connu aussi des problèmes d’élocution et de coordination des mouvements . Mais, qu’en est-il des marins en course ? Diverses études scientifiques ont démontré que le manque de sommeil rend plus maladroit, que les risques de maladies cardiaques augmentent, qu’il provoque aussi des pertes de mémoires. En mer, privés de sommeil, des marins ont aperçu des TGV sur le sommet de la vague, des chevaux au galop, ou encore des femmes poissons nager à quelques mètres de leur bateau.
Le sommeil, c’est l’inconnu! la petite mort! Il recèle d’incroyables mystères. Selon la Genèse, Dieu fit tomber Adam dans un profond sommeil pour lui prendre une côte, avec laquelle il créa Eve. Henri IV et Abraham Lincoln ont rêvé de manière signifiante à la veille de leur assassinat, tout comme Jules César avant de franchir le Rubicon.
Chaque être humain passe le tiers de sa vie à dormir, alors comment, malgré la fatigue, ne pas fermer l’œil lorsque vous êtes seul  au milieu de l’océan? le sommeil peut-il vous avertir du danger ? Pour en savoir plus, le réalisateur Corentin Pichon, est allé à la rencontre des marins du Vendée globe, un documentaire étonnant où la magie du cinéma se mêle avec bonheur à la magie du rêve .


extrait émission 9H50 le matin

09 Jan

La grande peur du cap BOJADOR

Pour nous, le monde est connu. La terre est ronde, il y a 6 continents, 5 océans et on peut faire le tour du monde en bateau. Mais au sortir du moyen-âge, on ne connaissait que 3 continents, l’Europe, l’Asie, l’Afrique.
Pour naviguer, les marins avaient recours aux Portulans. Ces cartes de navigation, ont été utilisées à partir du 13 ème siècle jusqu’au 18 ème siècle. Elles permettaient de repérer les ports, et connaître les dangers qui pouvaient les entourer comme les courants, les hauts fonds, et les vents.
L’établissement de ces cartes était basé sur un mode de navigation par cabotage.

Le cap Bojador situé sur la côte marocaine était la limite de la navigation possible. C’était le cap de la peur. Au-delà, la tradition disait que la peau humaine devenait toute noire, et que les courants envoyaient les marins dans le chaudron de l’équateur, l’eau se mettait à bouillir. Vous étiez en somme, promit à l’enfer. En fait, de hautes vagues et des récifs aux arêtes tranchantes y rendaient la navigation dangereuse.

Mais heureusement, il y a toujours des téméraires.
En 1434 ,un dénommé Gilles Eanes effectue le passage du cap à l’aide d’une petite embarcation. Il doit trouver des marins, et bien que le salaire soit avantageux, quinze hommes seulement se portent volontaires pour l’aventure.. Il part ainsi du Portugal et se dirige vers le fameux enfer de Bojador.
En arrivant sur place, il décide de s’éloigner des côtes à l’ouest pendant une journée. Puis il revient vers l’Afrique, en comprenant rapidement que l’obstacle est dépassé. La peur aussi …


Extrait émission « 9H50 le matin »