22 Juil

Unique en Europe, le phare-amer de Lanvaon fête ses 150 ans

le phare de Lanvaon mesure 27 mètres de haut

le phare de Lanvaon mesure 27 mètres de haut

C’est un repère indispensable pour entrer dans le port de l’Aber-Wrac’h. Le phare-amer de Lanveon, unique en Europe, fête ses 150 ans. Une association espère pouvoir lui faire refaire une beauté.

Sa silhouette peut surprendre, et se dresse à quelques centaines de mètres des côtes. La bâtisse carrée se dresse à 27 mètres de hauteur, et est un repère visuel pour entrer dans le port de l’Aber Wrac’h.

« Le phare de Lanvaon s’aligne avec de phare de l’île Wrac’h, pour prendre le grand chenal et entrer dans l’Aber Wrac’h » explique Jean-Pierre Le Pors, de la SNSM de Plouguerneau. 

Autrefois, c’est le clocher de l’église, équipé d’un fanal dont le bedot s’occupait, qui asurait ce rôle. Une tâche jugée trop accaparante pour le curé, d’autant que l’église est à près de 3 kilomètres de la côte.

En 1968, le phare-amer de Lanvéon a donc été érigé sur de solides fondations, à cause des coups de vent, et automatisé en 1991.

À l’occasion de la fête des phares de Plouguerneau, qui en compte quatre sur ses 42 kilomètres de côtes, l’association Lanvaon essaie de récolter des fonds pour restaurer et faire vivre ce patrimoine bâti unique.   Continuer la lecture

31 Mai

SOS Méditerranée: des marins sauveteurs de retour en Bretagne racontent leur 1ére mission

Premier geste vital: distribuer des gilets de sauvetages aux réfugiés amassés sur les embarcations de fortune

 

Il y a quelques jours, Théo Leclerc est rentré de neuf semaines passés à bord de l’Aquarius. Ce navire, un ancien patrouilleur allemand, navigue depuis deux ans pour venir au secours des migrants en Méditerranée.

A bord de l’Aquarius, pour mener les opérations de sauvetage, il y a une trentaine de personnes: des marins, des médecins, des sages femmes…tous quasiment bénévoles.

Théo est actuellement en formation d’officier marine marchande à St Malo pour devenir chef mécanicien. Durant deux mois, il a mis entre parenthèse l’école et fait le choix de vivre cet expérience avec SOS Méditerranée.

Lors d’une veille a bord de l’Aquarius, Théo a été le premier à repérer « un petit point noir au loin ». L’observation va s’avérer juste. Il s’agit bien d’un pneumatique avec à son bord plusieurs personnes qui tentent de quitter les côtes libyennes.

A son retour en Bretagne, Théo raconte la complexité de travailler avec les autorités libyennes. « Les gardes côtes ne veulent plus nous voir dans leur zone. Et cela se vérifie de plus en plus ».

Ces dernières semaines, à plusieurs reprises, l’Aquarius à chercher à procéder à des sauvetages pour soulager les autres ONG qui dispose d’une capacité d’accueil moins importante à  leur bord. Mais il a été demandé au bateau de SOS Méditerranée de quitter la zone.  Une situation qui laisse sans voix les sauveteurs comme Théo.

D’autant que les témoignages effrayants de réfugiés qui ont transité par la Libye se multiplient. « Cela arrive régulièrement que les migrants sautent à l’eau quand ils voient arriver les libyens » précise SOS Méditerranée. « Beaucoup évoque des actes de torture ou d’emprisonnement à leur arrivée en transit en Libye. »

A peine rentré en Bretagne, Théo pense déjà à embarquer à nouveau à bord de l’Aquarius pour une mission future. Pourtant, il faut gérer le retour émotionnel. C’est l’objet

du film de Mathurin Peschet, « des bretons au secours des migrants » diffusé le dimanche 3 juin à 12h55 sur France 3 Bretagne dans l’émission Littoral.

 

 

 

 

24 Mai

Pornic: Marie Gendron prépare la mini-transat 2019

Elle a mis six ans à construire son bateau. Depuis le début de l’année il flotte dans le port de La Turballe. Entre les entraînements, les régates, les réparations, et son travail chez un sous-traitant d’Airbus à Saint-Nazaire, Marie Gendron doit continuer à gérer sa communication et chercher des sponsors… Un sacré tempérament !

A 25 ans Marie est ingénieur en matériaux composites, mais elle est surtout, et avant tout, passionnée de voile.

Une passion contractée toute petite auprès de ses parents qui l’ont embarquée sur toutes sortes de voiliers, à la journée ou pour plusieurs semaines.

Une passion qui a déterminé son choix d’études et son métier : en se promenant dans les couloirs de l’IUT Génie mécanique de Nantes à la recherche d’une idée d’orientation, elle a vu des affiches de bateaux accrochées aux murs, son choix était fait !
Nous sommes en 2010 et l’idée de courir la mini-transat  trotte déjà dans sa tête…avec l’envie de faire cette traversée sans assistance non pas sur un bateau de série mais sur un prototype qu’elle aura conçu elle-même : une aventure de bout en bout.

« A ce moment-là je pensais que tout serait fait en 3 mois ! »

Alors armée de son enthousiasme et de sa détermination, elle va voir l’architecte naval Guillaume Verdier  qui, séduit par son projet, lui offre les plans de son futur bateau.

Puis elle trouve un moule,  rassemble des fonds pour acheter les matériaux et convainc le directeur de l’IUT de faire de son bateau un projet d’établissement. C’est donc avec ses acolytes de promo qu’elle va construire et assembler la coque le roof et les cloisons en fibre de carbone de son 6,50m.

Une belle étape est franchie, mais le bateau est encore loin de pouvoir naviguer, et Marie poursuit ses études entre la Bretagne et Bordeaux. Une période difficile où mener de front les études et la construction du bateau demande énormément d’énergie et de temps. Une période où elle songera parfois à abandonner le projet.

« A un moment je n’y arrivais plus, j’avais mis en vente la coque dans l’idée de racheter un bateau tout prêt, j’ai eu plusieurs propositions pour l’acheter mais je n’ai pas pu le vendre, c’était trop dur … »

Cela fait maintenant six ans que Marie consacre tout son temps libre à son bateau.

Elle a réussi à convaincre un sponsor de poids pour soutenir son projet : la SNCF, qui lui a permis de financer jusqu’aux derniers équipements, voiles et accastillage, avant la mise à l’eau tant rêvée en septembre dernier dans le port de Pornic, qui l’a vue grandir et où elle a disputé ses premières régates.

Mais c’est finalement dans le port de La Turballe qu’elle a trouvé les meilleures conditions, les plus économiques surtout, pour s’amarrer et se préparer aux différentes régates qualificatives avant le grand départ de La Rochelle le 1er octobre 2019.

Avec une vingtaine d’autres candidats à la mini-transat, elle a créé et préside l’association qui gère leur pôle d’entrainement en presqu’île de Guérande.

L’aventure de Marie se poursuit. Entre régate, bricolage et recherche de nouveaux sponsor.

« Mon bateau, c’est un laboratoire,  il faut tout tester, alors à chaque sortie il y a une casse, et il faut réparer, améliorer »,  autant que possible avec de la fibre de carbone recyclée. »

Et la saison de régate commence pour elle en beauté : Avarie réparée dans l’urgence après la première course de l’année, Marie  a réussi a prendre le départ de la Pornichet Sélect le 22 avril dernier. Et après 3 jours et 2 nuits en mer elle finit 5ème au classement général, 4ème de sa catégorie prototype, et 1ère féminine.

02 Jan

Quotas 2017: un accord et des crispations

©PHOTOPQR/LE TELEGRAMME ; PHOTO FRANCOIS DESTOC / LE TELEGRAMME CONCARNEAU (29) : Port de pêche débarquement à la criée de thon blanc pêché en mer d'Irlande Concarneau le 19/09/2014 (MaxPPP TagID: maxnewsworldthree577059.jpg) [Photo via MaxPPP]

©PHOTOPQR/LE TELEGRAMME ;

Des pêcheurs inquiets, face au marathon du conseil des ministres européens sur les quotas. Comme de coutume, les négociations ont été difficiles . Les longues discussions noctambules ont finalement abouti à un accord vers 1H30 du matin , le mercredi 14 décembre.

Des stocks plus stables

Les 28 Etats membres de l’Union Européenne sont parvenus à un accord sur les quotas de pêche pour l’Atlantique et la mer du Nord après de longues et âpres discussions, notamment sur le cabillaud et le bar.
Mais, ce qu’il faut peut- être retenir de tous ces échanges, c’est que les efforts finissent par payer. Les stocks de poissons sont aujourd’hui plus stables, voir même en progression. Du coup, après des années de baisses multiples, de plus en plus de hausses de quotas sont décidées lors du Conseil des ministres de la Pêche. Des décisions prises par la commission et les états membres, en accord avec les avis de scientifiques.

Des captures toujours en hausse

La bonne gestion de la ressource, a permis d’augmenter raisonnablement les taux admissibles de capture (Tac) de merlu plusieurs années d’affilée.
Le Tac de sole en Manche est en baisse de 15%, celui de la mer du Nord monte de 15%, et celui du Golfe de Gascogne reste stable.
Pour les raies, les tendances sont également à la hausse, plus 10% en Manche est et golfe de Gascogne, en revanche le Tac de cabillaud de mer Celtique baisse de 38%.
Des mesures de gestion doivent être également envisagées sur la cardine de mer Celtique et du golfe de Gascogne. En effet, une meilleure connaissance des stocks a apporté une mauvaise surprise : un tac en baisse de 25 %.

Le bar : le point de crispation

Les chalutiers et senneurs n’ont plus le droit de capturer du bar, mais ça, c’est la théorie ! La pratique est très différente. En effet, comme ces bateaux peuvent tomber sur un banc en chassant une tout autre espèce, la commission autorise le débarquement de ces «prises accessoires ». Cependant, elles ne devront pas excéder 400 kilos par an, déception et grogne : la profession en espérait 600.

14 Déc

Livres: belle pêche dans nos casiers de Noël

C’est cadeau, une sélection de beaux livres et autant d’idées de cadeaux de noël. Une chronique écrite par Bernadette Bourvon.

 Des poissons, des convictions et des recettes 

Surtout ne pas s’arrêter au titre Cuisiner la mer. Ce livre de plus de 400 pages est beaucoup plus qu’un livre de cuisine. C’est comme l’annonce Gaël Orieux « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le poisson (sans jamais oser le demander) « . Gaël Orieux n’a pas toujours été cuisinier, à la tête de son restaurant Auguste à Paris. Après une enfance bretonne suivie d’une première profession de plongeur sous-marin, Gaël fait ses classes auprès de Bocuse, Senderens, Alléno. Désolé par l’absence d’informations concernant la pêche responsable et soucieux de respecter les espèces menacées, il participe activement à la plateforme MrGoodfish. Gaël « est fondu de poissons faisant souvent de la figuration sur l’étal » comme l’écrit Julien Bouré. Il ne dénigre pas non plus le surgelé pour certaines espèces ou le poisson bien élevé dans des exploitations convenables.
La première partie du livre est un cours magistral, dans le sens de remarquable, sur 70 espèces de poissons  et tentacules, suivies des coquillages, crustacés, condiments et légumes marins. Pour chaque sujet, une définition, l’habitat et la pêche, la gestion de la ressource, la saison et le mode d’emploi. De quoi choisir en toute connaissance de cause et de faire un tour du monde des zones de pêche. De quoi courir chez son poissonnier pour lui demander des Vives, des Pagres, des Balistes. Et de revoir sérieusement sa façon de bien cuisiner tous les produits de la mer en général.
La deuxième partie déroule 90 recettes classées en grandes tablées, recettes bourgeoises, canailles, fraîcheur, exotiques, … le tout accompagné de photos comme des tableaux – que l’on encadrerait bien-  qui fait ce ce livre érudit un bonheur pour les yeux.

Cuisiner la Mer, vient de recevoir le Prix du Grand Large du Figaro.

Cuisiner la mer 70 espèces et 90 recettes Gaël Orieux
Rédaction Juien Bouré, Photographies Jean-Claude Amiel
Éditions de La Martinière 45€

Les Cinq voyages de l‘Antoinette

Fils de marin de commerce, petit-fils et arrière petit-fils de marin pêcheur, Maurice Trépos a l’arbre généalogique propice à l’amour du monde maritime. Il y a une dizaine d’années, il s’intéresse aux naufrages en baie d’Audierne dans le Finistère. Celui du trois mâts Antoinette le 6 janvier 1912 n’est pas vraiment documenté. Jusqu’au jour où Maurice Trépos apprend l’existence, dans une malle nantaise, d’une correspondance de 500 lettres entre les trois capitaines successifs et leurs armements.Cinq grands voyages verront Antoinette à Cape Town, La Réunion, Saigon, Cayenne, New York, Saint-Pierre, Lisbonne, Buenos Aires, Ipswich et La Martinique. A son bord, beaucoup de sucre, du pétrole, des engrais, des mules. Le livre retrace toute la vie, toutes les vies du début du 20ème siècle, des dockers nantais aux matelots confrontés aux conditions extrêmes de traversées de plusieurs mois. C’est la vie à bord au quotidien avec ses bonheurs simples. Mais aussi les découvertes d’autres paysages, d’autres cultures une fois le pied à terre. En ce 6 janvier 1912, une forte tempête sur les côtes du Finistère mettra le bateau sur le flanc. Le remorqueur anglais The Warrior n’aura rien pu faire.

Le tour du monde de l’Antoinette fait désormais partie de ces aventures maritimes et humaines impossibles. Le temps de la traversée qui s’étire au gré des conditions climatiques et des avaries diverses a de quoi  engendrer une part de nostalgie. Celle d’une époque que nous n’avons pas connue, mais qui fait toujours rêver.

L’Odyssée d’un trois-mâts autour du monde 1903-1912
de Maurice Trépos
288 pages 49€ Edts Coop-Breizh

Yahne Le Toumelin a connu André Breton et Maurice Béjart, le surréalisme et l’abstraction. La lumière et la mer ont porté l’oeuvre de cette artiste atypique qui à 93 ans continue de peindre.

Dans la famille Le Toumelin il y a Victor le père commandant, le fils Jacques-Yves navigateur*, le petit-fils Matthieu Ricard moine bouddhiste, photographe et auteur,  et sa mère Yahne artiste peintre.Une famille incroyable où chaque membre aura tenté l’aventure, sportive, spirituelle et artistique et toujours avec succès. La famille a passé ses vacances au Croisic des étés durant. C’est là que père et fils font du bateau, quand Yahne préfère appréhender la mer de la côte. « Je passais des journées seule dans une crique. J’aimais beaucoup cet endroit  et je connaissais chaque rocher, je grimpais et personne ne pouvait me rejoindre. Il y avait aussi une grotte, et il parait un souterrain…  » Des journées de solitude où Yahne dessine, « inspirée par tous les éléments, je peignais toujours des vagues et des gouttes. Et dans mon pupitre à l’école, j’avais une photo de mer. »Des dizaines d’expositions se succèderont,  de 1957 à 1969. En 1968 Yahne Le Toumelin fait un voyage en Inde et devient la disciple de Kangyur Rinpoché, un grand maître tibétain, avant de devenir nonne. Elle continue de peindre et ses tableaux s’intitulent  Un océan vertical, Le bateau-ville,  Île aux neufs flambeaux, La barque des vainqueurs, Haute mer.  » En 1969 Yahne travaillera avec Maurice Béjart, réalisant les costumes et les décors du ballet « Les Vainqueurs ». C’est  en Dordogne que Yahne s’est installée depuis 1982. Le livre que les éditions de La Martinière viennent de lui consacrer rend compte de son parcours étonnant. Matthieu Ricard en a écrit les textes.

Yahne Le Toumelin Lumière rire du ciel  
Editions de La Martinière 50€

* Il écrira un livre Kurun autour du monde 1949-1952 paru en 1953