Alain Néri, sénateur PS du Puy-de-Dôme (crédit photo: AFP PHOTO/Aizar Raldes)
Le vent de la révolte se lève au Palais du Luxembourg. Neuf sénateurs socialistes, en tête desquels celui du Puy-de-Dôme, Alain Néri, demandent « une inflexion » de la politique économique du gouvernement « sauf à se résigner au désaveu et à la montée de l’extrémisme« .
A l’heure où la croissance ne repart pas et où le chômage ne cesse de croître, les Français nous ont, par deux fois, clairement fait connaître leur inquiétude et leur mécontentement. Cet avertissement ne peut rester sans réponse !
Dans ce courrier interne qui ne devait pas être rendu public (comme stipuler en post scriptum), les neufs sénateurs PS frondeurs tirent la sonnette d’alarme. « A l’heure où la croissance ne repart pas et où le chômage ne cesse de croître, les Français nous ont, par deux fois, clairement fait connaître leur inquiétude et leur mécontentement« , écrivent-ils, « cet avertissement ne peut rester sans réponse !«
Révélé par le site internet publicsenat.fr, le mail a été envoyé par Alain Néri et cosigné par les séanateurs Yves Rome (Oise), Claude Dilain (Seine-Saint-Denis), Delphine Bataille (Nors), Gaëtan Gorce (Nièvre), Jean-Claude Peyronnet (Haute-Vienne), Rachel Mazuir (Ain), Marie-Noëlle Lienemann (Paris) et Yannick Vaugrenard (Loire-Atlantique).
Les débats législatifs qui s’annoncent doivent nous permettre d’ouvrir le dialogue avec l’exécutif auquel nous devons faire comprendre qu’une inflexion est nécessaire sauf à se résigner au désaveu et à la montée de l’extrémisme.
Dans ce texte, ils affirment que c’est aux « parlementaires socialistes, au Sénat comme à l’Assemblée, qu’il revient de proposer, de manière constructive, des solutions nouvelles s’inscrivant dans la logique du projet présidentiel de 2012, d’une indispensable réforme fiscale à une politique économique ciblée« . Seule alternative, selon eux, pour retrouver « la confiance et l’adhésion des Français« . L’objectif affiché du clan des neuf est de « faire comprendre » au gouvernement « qu’une inflexion est nécessaire sauf à se résigner au désaveu et à la montée de l’extrémisme« .
Mise à jour
Contacté en fin de journée, Alain Néri nous a expliqué ne pas se considérer « comme une frondeur » mais comme le membre d’un groupe de réflexion qui veut apporter sa contribution à l’effort de redressement. « Je trouve la situation économique inquiétante« , dit l’élu auvergnat, « la responsabilité, ce n’est pas de rester dans son coin et attendre que ça passe » ajoute-t-il pour justifier cette démarche, et « le Parlement, c’est fait pour parler« .
Quant à la montée de l’extrémisme, Alain Néri juge tout les partis « responsables » et croit qu’on « a peut-être pas assez pris en compte le danger qui nous menaçait« .
Alain Néri sera l’invité du JT de 19h sur France 3 Auvergne le jeudi 12 juin.
L’intégralité du courrier
Cher(e) collègue,
A l’heure où la croissance ne repart pas et où le chômage ne cesse de croître, les Français nous ont, par deux fois, clairement fait connaître leur inquiétude et leur mécontentement.
Cet avertissement ne peut rester sans réponse !
Or, sans un soutien à l’investissement de nos collectivités locales, au pouvoir d’achat des ménages les plus modestes et à la modernisation de nos infrastructures, la situation économique et sociale, et par contrecoup politique, ne pourra que continuer à se dégrader !
C’est à nous, parlementaires socialistes, au Sénat comme à l’Assemblée, qu’il revient de proposer, de manière constructive, des solutions nouvelles s’inscrivant dans la logique du projet présidentiel de 2012, d’une indispensable réforme fiscale à une politique économique ciblée, fixant des contreparties en investissements et en emplois à une mobilisation sans précédents des moyens de la puissance publique.
C’est par la mise en œuvre d’un tel projet que nous retrouverons la confiance et l’adhésion des Français et servirons l’intérêt du Pays.
Les débats législatifs qui s’annoncent doivent nous permettre d’ouvrir le dialogue avec l’exécutif auquel nous devons faire comprendre qu’une inflexion est nécessaire sauf à se résigner au désaveu et à la montée de l’extrémisme.
C’est pour mettre au point cette démarche que nous vous proposons de nous retrouver le mardi 10 juin à 19 heures.
Bien amicalement,
Alain Néri, Yves Rome, Claude Dilain, Delphine Bataille, Gaëtan Gorce, Jean-Claude Peyronnet, Rachel Mazuir, Marie-Noëlle Lieneman, Yannick Vaugrenard
PS : ce courrier est à usage interne et ne doit pas être rendu public.