30 Avr

Des sénateurs préconisent la suppression des subventions publiques à certains clubs professionnels

Pour la saison 2013/2014, les collectivités territoriales ont participé à hauteur de 5% au budget de l’ASM Clermont Auvergne. Le Conseil Régional d’Auvergne, le Conseil Général du Puy-de-Dôme, Clermont Communauté et la ville de Clermont-Ferrand ont donc versé près de 1,3 million d’euros au club de rugby dont le budget total s’élève à 26,7 millions d’euros.

budgetASM

Source: site officiel de l’ASMCA http://www.asm-rugby.com/sasp.html

Ces subventions aux clubs sportifs professionnels sont aujourd’hui dans le collimateur des sénateurs. Certains d’entre eux préconisent même leur suppression pour les formations évoluant en Ligue 1 pour le football et en Top 14 pour le rugby. Selon le rapport de la commission commune d’information sur le sport professionnel et les collectivités territoriales, c’est 57 millions d’euros (32 millions au 20 clubs de Ligue 1 et 25 millions à ceux du Top 14) qui sont ainsi distribués chaque année.

Au cours de la conférence de presse, le 30 avril, Stéphane Mazars, le rapporteur de la commission, s’est interrogé: « est-il encore légitime d’aider le sport business ?« . Une question qui se pose un peu plus aujourd’hui alors que la Ligue Nationale de Rugby a vu les droits TV être considérablement réévalués en janvier, passant de 31,7 à 72 millions d’euros par saison (reversés à hauteur de 60% au Top 14).

Il y a trop d’argent dans le sport et pas assez d’argent pour le sport. Il est temps de réorienter l’argent public. – Alain Néri, sénateur PS du Puy-de-Dôme

Les membres de la mission ont demandé l’inscription de leurs travaux à l’ordre du jour du Sénat en juin. Deux sénateurs auvergnats ont participé à cette commission : Jean Boyer (Haute-Loire) et Alain Néri. Pour le représentant du Puy-de-Dôme, « les collectivités territoriales sont des une situation financière difficile et il convient de recentrer les actions« . Il estime également qu’il « y a trop d’argent dans le sport et pas assez d’argent pour le sport« . Les clubs professionnels de football, Ligue 1 et Top 14, disposent de « budgets délirants« , « des sommes faramineuses et indécentes » selon lui. Il préfère que les collectivités territoriales, si elles doivent aider, se concentrent sur les petits clubs sportifs qui peinent pour joindre les deux bouts, « là où on apprend les joies du sport et les véritables valeurs du sport« .