Donc, sauf incroyable retournement de situation, le prochain maire de Clermont-Ferrand devrait soit porter le nom d’Olivier Bianchi, soit celui de Jean-Pierre Brenas. « On change de génération ! Avec Bianchi et moi, c’est un vrai changement ! » s’exclame, du haut de ses 54 printemps, la tête de liste désignée par l’UMP. Côté socialiste, celui qui est arrivé en tête de la Primaire, et qui se retrouve seul après le retrait d’Alain Martinet, a 43 ans, c’est-à-dire 34 ans de moins que l’actuel maire de la ville, Serge Godard. Un grand écart qui a fait réagir un autre jeunot…
@olivierbianchi1 Félicitations pour ta désignation. Au-delà de nos désaccords, je me réjouis de ce rajeunissement pour la gauche et Clermont
— Cineux Cyril (@CyrilCineux) October 11, 2013
Le communiste Cyril Cineux, 40 ans, qui se verrait bien à la tête de la liste bâtie par le Front de Gauche, s’est réjoui « de ce rajeunissement pour la Gauche » sur Twitter. Faut-il en déduire pour autant que les maires clermontois aient toujours été…vieux ? Pas si sûr…Quand le socialiste Serge Godard prend en main la municipalité en 1997, il est âgé de 61 ans. Son prédécesseur, Roger Quilliot, avait 48 ans quand il a été élu maire.
En remontant jusqu’au début de la IIIème République, période durant laquelle l’élection du maire a définitivement remplacé sa nomination, on constate qu’Amédée Gasquet, élu en 1888, détient toujours le record de l’âge le plus bas. Celui qui est à l’origine du théâtre de Clermont-Ferrand et du premier tramway électrique de France n’avait que 36 ans quand il a pris la direction du conseil municipal. A l’opposé, Félix Rougane de Chanteloup avait 73 ans quand il a désigné par le préfet pour occuper la même fonction en 1874.
Plus loin dans le temps, en 1830, durant la Monarchie Constitutionnelle, Jules Cariol est nommé maire de Clermont-Ferrand par Louis-Philippe à l’âge de 32 ans. Difficile de faire plus jeune…
Les maires de la Vème République accrochés au pouvoir
Si on met de côté le cas particulier du premier maire que Clermont-Ferrand ait connu en 1694, Jean-Antoine de Bonnet, c’est sous la Vème République qu’on trouve les plus longs règnes. Premier du classement, Gabriel Montpied est nommé à la tête de la délégation spéciale pour la ville en 1944 (sous le Gouvernement Provisoire), il devient maire en 1945 à l’issue des élections municipales et le reste durant 28 ans ! En 1973, Roger Quilliot succède à l’ancien résistant et occupe le siège principal du conseil municipal pendant 24 ans avant que Serge Godard ne prenne sa place. En 2014, l’élu socialiste rendra son écharpe après 17 années passées au pouvoir. Il est intéressant de constater que, depuis la Libération, Clermont-Ferrand n’a connu que trois maires. Trois maires sur une période de 70 ans ! Qui dit mieux ?