16 Mar

Parlons un peu de sexe

FullSizeRenderVendredi 20 mars, on va parler sexe à La Jetée, à Clermont-Ferrand. Un séminaire organisé par le CRIAVS Auvergne ( Centre Ressource pour les Intervenants auprès des Auteurs de Violences Sexuelles) et qui pose la question de la représentation du sexe dans l’Art.

Sexes et images font bon ménage. Il paraît d’ailleurs que plus de 40% des utilisateurs d’internet y viennent visionner des images pornographiques. Certaines statistiques très intéressantes nous apprennent d’ailleurs que les internautes font une trêve du sexe en ligne à Noël. Le sexe est aussi l’une des sources d’inspiration privilégiées des artistes. En remontant d’un siècle seulement, la question taraudait sans doute Gustave Courbet quand il peignit L’Origine du Monde à l’âge de 47 ans. Crise de la quarantaine ou envie de faire bouger les limites de la censure? Un siècle plus tard en tout cas, c’est encore la censure que la luxembourgeoise Deborah De Robertis défie quand elle se pose devant la toile de Courbet au musée d’Orsay et expose sa petite fleur au regard des visiteurs avant qu’une gardienne ne vienne lui demander de se cacher. 

En Art, le sexe permet aux artistes de contester, de s’exprimer et d’élargier les normes d’une société un peu étriquée. En novembre 2013, l’artiste Russe Piotr Pavlenski n’a pas hésité à se clouer les testicules sur la Place Rouge pour protester contre « l’Etat policier« . Clouer ses valseuses sur  des pavés, ça doit faire mal mais ça n’enverra finalement pas l’artiste en prison puisque la justice russe a finalement abandonné les poursuites. En revanche, l’image et la vidéo de la performance ont fait le tour du monde.

L’Art et le sexe ont ça de commun qu’ils peuvent prétendre à être des espaces de liberté. Ce sont ces questions et bien d’autres auxquelles les intervenants, artistes, écrivains, psychologues et philosophes vont répondre lors de cette journée de conférences. Ainsi, Thomas Sotinel, journaliste cinéma pour Le Monde, nous expliquera Comment fait-on l’amour au Cinéma et Michka Assayas, écrivain, nous parlera de la représentation de la sexualité dans l’imagerie musicale. Il intitule sa conférence Sex, drugs & Rock’n’roll, expression inventée par le musicien Ian Dury en 1977.

Il semble que La Jetée soit trop petite pour contenir un thème aussi large car la journée affiche déjà complet. Peut-être y aura-t-il des désistements de dernière minute, sait-on jamais. En tout cas, voici le programme complet.

14 Mar

Alexandre Delano se jette à l’EAU

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Après une escapade avec Jean-Louis Murat, le musicien clermontois Alexandre Delano et son groupe The Delano Orchestra revient avec deux albums dont un, entièrement écrit en français, EAU.

Alexandre Delano travaille beaucoup. C’est sûrement pour cette raison que le garçon va sortir non pas un album, mais deux. Sans doute ont-ils tous les deux une foultitude de raisons d’en parler mais celui, composé exclusivement en français nous a beaucoup intéressé. En plus Alexandre et son groupe présentait ce nouveau projet aux responsables des Francos de La Rochelle mercredi dernier, c’était donc l’occasion d’en dire un mot.

Comment le français s’est imposé à toi?

Je l’ai toujours plus ou moins fait. Il se trouve simplement que j’avais 10 chansons écrites que j’avais envie d’enregistrer. Je me dis que l’expérience avec Murat a pu m’inspirer. C’est difficile de définir le juste parcours qui mène à l’écriture d’un album en français. Il y a des événements personnels qui ont contribué à ça aussi. Ce qui est certain, c’est que le fait de voir le groupe enregistrer avec Jean-Louis Murat, son efficacité, la facilité avec laquelle ça s’est fait, m’a fait dire que ça pouvait être possible et rapide.

Est-ce que le recueil de textes et de photos « Le Cahier Bleu » que tu as sorti l’an dernier t’as inspiré? 

Oui beaucoup. Deux chansons sont d’ailleurs directement inspirées du Cahier Bleu. Et puis les personnes qui l’avaient lu m’ont dit que certains textes pouvaient devenir des chansons.

Et y’a-t-il une différence entre composer en français et composer en anglais?

Il y a une différence oui, peut-être que l’on part un peu plus de l’écriture quand on fait une chanson en français. Bien évidemment on se met un peu plus à nu et du coup, on est peut-être moins direct dans le sentiment qui mène à la chanson. Mais il y a aussi plein de similitudes. D’ailleurs, certaines chansons ont été écrites dans les deux langues avec une hésitation dans le choix de l’album qu’elles devaient rejoindre finalement.

C’est un album d’Alexandre Delano et non pas du Delano Orchestra?

En fait, le projet français ne ressemble pas à un album du Delano Orchestra. Pour moi, ça n’allait pas dans la suite logique des cinq albums du groupe. Je ne voyais pas cet album intégrer cette suite-là.

Un reportage de Richard Beaune et Valérie Mathieu – Prise de son: Alexandre Jaïs – Montage: Brice Ordas. Intervenant: Alexandre Delano.

L’album EAU d’Alexandre Delano et The Delano orchestra est à découvrir, prochainement.

13 Mar

Jean-Claude Van Damme se fait PILS

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Cette semaine, la star du cinéma d’action Jean-Claude Van Damme s’invite dans PILS, au grand dam de son présentateur.

Sinon, dans PILS on parle du label clermontois Tail Crush Records qui édite des vinyles punk garage et du nouveau projet d’Alexandre Delano du Delano Orchestra qui vient d’enregistrer une dizaine de titres en français.

Mercredi dernier, il était sur la scène de la Coopérative de Mai pour présenter son nouveau projet: Alexandre Delano du Delano Orchestra vient d’enregistrer un album entièrement en français, ça va s’appeler EAU.

Tail Crush Records, le label keupon de Clermont

Franck Sleazy, fondateur du label Tail Crush Records

Franck Sleazy, fondateur du label Tail Crush Records

Il y a un an naissait le label Tail Crush Records qui puise ses artistes dans la production française de musique punk garage. Une soirée d’anniversaire le vendredi 13 mars au Tremplin à Beaumont regroupe trois groupes du label dont 13 WATTS qui sort son premier album.

L’idée a germé dans la tête de Franck qui a décidé un beau jour de se lancer dans l’aventure. Hébergé par la Pépinière de Mai, le label souffle sa première bougie et réunit déjà quelques noms de groupes dans son catalogue. Franck dit s’être inspiré du label Crypt Records, label punk garage fondé par Tim Warren en 1983 aux Etats-Unis puis en Allemagne et qui a hébergé un temps le Jon Spencer Blues Explosion.

Les titres ont été enregistrés en une prise, on voulait du son live, brut. Dominique Rollot de 13 WATTS

Tail Crush Records a déjà édité les disques vinyles de Devilish Piranhas, bande de marseillais peu fréquentables, Iscariot’s Kingdom, un groupe du coin qui fait du blues comme on le fait à Bâton Rouge, les vicieux rockeurs de The Elecmatics ou encore le duo de guitares 13 Watts. Ces deux-là viennent d’ailleurs de sortir leur premier album. Amis de longue date avec Franck, c’est aussi pour accompagner ce label qu’ils ont signé à Tail Crush, nous explique Dominique des 13 WATTS. Ils voulaient un album qui sonne un peu brut, live et c’est pour ça qu’il n’y a pas eu de « RE-RE », tout a été enregistré en une seule prise.

13 WATTS partage la scène avec The Elecmatics et The Strong au Tremplin à Beaumont vendredi 13 mars (ce soir à l’heure où j’écris ces lignes) pour fêter la première année du label.

Un reportage de Richard Beaune, Valérie Mathieu, Alexandre Jaïs, Brice Ordas. Intervenants: Franck Sleazy de Tail crush Records et Dominique Rollot de 13 WATTS.

Pour trouver les disques de Tail Crush records, filez chez votre disquaire indépendant de Clermont-Ferrand le plus proche ou au Cosmic bar, rue des Minimes à Clermont-Ferrand.

By the Fall defendra les couleurs de l’Auvergne à Bourges

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C’est le musicien folk clermontois Vincent Estival et son projet By the Fall qui vient d’être sélectionné aux inouïs du Printemps de Bourges. Il sera sur la scène des Inouïs à Bourges le mardi 28 avril et aura 20 minutes pour convaincre un parterre de professionnels. 

La dernière fois que nous avions rencontré By The Fall, c’était pour parler de son EP Ashes qui l’avait mené plusieurs fois sur la scène de la Coopérative de Mai en première partie d’artistes prestigieux comme Christine & The Queens. Quelques mois plus tard, le jeune homme participe à la sélection du printemps sur la même grande scène de la Coopé aux côtés de cinq autres artistes clermontois. By the Fall, c’est donc le projet d’un garçon qui a attendu patiemment son tour avant de se lancer. Pendant six ans, il a écrit des chansons qu’il laissait dans un coin de sa tête jusqu’au jour où, porté par l’envie et sans doute poussé par un certain nombres d’amis bienveillants, il décide de s’ouvrir au monde. Ce sera une ouverture à l’image du jeune homme, discrète et tout en douceur mais dont l’écho sera retentissant. Il enchaîne les premières parties et sort donc son premier EP pour enfin, être sélectionné à Bourges. By The Fall fait son petit bout de chemin, tranquillement mais sûrement.

By the Fall en résidence au Tremplin à Beaumont, Un reportage de Laurent Pastural et Claude Fallas, prise de son Laurent Janin et montage de Brice Ordas. Intervenants: Laurent Pastural, Vincent Estival de By the Fall et Frédéric Roz, directeur du Tremplin.

11 Mar

La belle aventure de la Grande Chorale

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Il y a dix-huit mois ils étaient chanteurs de salle de bains. Aujourd’hui, ils chantent à la Coopérative de Mai ou dans les stades.

Une chorale rock, c’est rare mais soixante-trois choristes (soixante-trois dans le Puy-de-Dôme, c’est un hasard, ils le jurent!) un chef de choeur, Adel Toualbi et un arrangeur, Denis Clavaizolle ont relevé le défi lancé par la Coopé.

Ils se sont pris au jeu et ont enregistré quinze titres piochés dans quinze années de concerts dans la salle clermontoise : des monuments comme Bashung, Gainsbourg ou Earth, Wind & Fire ou the Hives ou Lou Reed, n’en jetez plus la cour est pleine… mais aussi des pépites locales, Cocoon, Mustang et d’autres… Mélangez tout ça, ça donne un disque plein d’énergie et de bonne humeur.

On est allés les voir répéter, regardez : vous allez prendre le virus!

10 Mar

Ne les appelez plus Elderberries, The Elders suffira

Photo: Robin Bar

Photo: Robin Bar

Le groupe The Elderberries revient et assume désormais leur surnom. Avec le temps, les 6 musiciens clermontois sont devenus The Elders. Ils ont décidé de reprendre les artistes qui les inspirent depuis leurs débuts.

Avant de devenir les « Elders », les cinq membres du groupe clermontois ont passé une dizaine d’années à s’appeler les Elderberries et ça leur a plutôt réussi. Créé en 2002, le groupe se met au boulot rapidement et parvient à sortir un premier EP en 2004 (Double Demons), un second en 2006 (The Little House) se font repérer par le réalisateur  James Huth et signe la bande originale de son film Hellphone en 2007, un premier album la même année (Nothing Ventured, Nothing Gained), un autre deux ans plus tard Ignorance and Bliss qui comprenant notamment cet excellent titre, It Doesn’t Really Matter.

En 2012, le groupe revient avec un nouvel album sobrement intitulé The Elerberries avec un rock qui sonne bien seventies. Il en tirent un clip absolument déjanté filmé au Château de Murol, Here till Dawn.

Back to the Seventies

2015 sera l’année du retour pour le groupe qui choisit de s’appeler tel qu’on les surnomme depuis un petit moment déjà, The Elders. Ils préparent actuellement un concert au Tremplin à Beaumont où les cinq potes devraient reprendre les artistes qui les ont inspirés tout au long de ces années. Les Elders feront un sort à des titres de David Bowie, The Who, Neil Young, les Rolling Stones ou T-Rex, le tout mis en image en live par le vidéaste clermontois Florian Cardinal, ancien acolyte d’un autre musicien clermontois bien connu, Mr Nô.

The Elders  « Smoking the 70’s » Le Tremplin à Beaumont le 30 avril 2015.

06 Mar

Cette semaine Pils fête un anniversaire

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Pils fête l’anniversaire de la Coopérative de Mai, en quinze ans la salle a changé le paysage musical de Clermont jusqu’à en faire la capitale de rock français. Tout ça grâce à des têtes d’affiches mais aussi des découvertes, enfin une scène musicale riche d’une multitude de styles.

Les éditions Margot ont à peine trois ans mais travaillent avec de grands illustrateurs. Une série de planches originales est exposée jusqu’au 2 avril au centre Camille Claudel à Clermont-Ferrand.

 

 

La Coopérative de Mai souffle ses quinze bougies avec Baxter Dury

A l’aube des années 2000, Clermont donnait naissance à une salle qui a contribué à changer l’image de la ville. Didier Veillault et son équipe ont créé la Coopérative de Mai. Samedi soir, la salle fêtera ses quinze ans en compagnie d’un des phénomènes pop du moment, Baxter Dury.

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C’était le mardi 7 mars 2000. Sur la scène de la Coopé fraîchement inaugurée, Catherine Ringer lance au public: « Alors vous êtes bien dans cette nouvelle salle, ça a l’air pas mal pour l’instant? » C’était le premier concert programmé par la Coopé, les Rita Mitsouko. Ils débarquent à Clermont parce qu’ici, ils connaissent bien le quadra qui tient la boutique, Didier Veillaultancien directeur du Plan à Ris-Orangis. Venu s’installer dans les volcans avec son énergie et son carnet d’adresse, cet éternel jeune homme contribue relève le défi d’une nouvelle salle de concert en plein cœur de l’Auvergne, un peu loin de tout a t-on envie de dire, et inscrit le nom de Clermont-Ferrand sur la carte du rock français. Du coup, on voit passer par là les White stripes en 2001, Bashung y fait une résidence et y prépare sa dernière tournée, les clermontois n’ont d’un coup plus besoin de se taper 3h30 de train pour voir des artistes rares comme Morrissey, Patti Smith et j’en passe. 

 

Encore un beau plateau quinze ans après

Aujourd’hui, la Coopé a 15 ans et c’est quand même un peu plus difficile qu’avant. Elle doit faire face à une concurrence plus rude car les SMAC (Scènes de musiques actuelles) ont fleuri un peu partout en France et des salles dernier cri ont vu le jour. Il n’empêche que la Coopérative de Mai continue d’attirer des artistes qui passent par peu de villes en France comme Nina Hagen à la fin du mois de mars. Samedi 7 mars quinze ans jour jour après le premier concert de la Coopé, Baxter Dury viendra frotter son dernier album « It’s a pleasure » aux oreilles des clermontois. Pour cette soirée anniversaire, il partagera l’affiche avec Tony Allencréateur de l’afrobeat  avec Fela Kuti, et batteur de Damon Albarn, entre autres. 

J’y étais : Les Particules élémentaires à la Comédie de Clermont

 

photo : Simon Gosselin

photo : Simon Gosselin

Au début ça fait peur : une mise en scène de quatre heures sur un texte de Houellebecq, le tout proposé par un metteur en scène de 27 ans, Julien Gosselin, aïe!

Bon mais on a dit qu’on y allait, alors on y va en traînant les pieds mais on y va, en plus le spectacle a soulevé d’enthousiasme le public, le jour de la première en juillet 2013 au festival d’Avignon et si la troupe est là, devant nous à Clermont, pas d’hésitation.

Et bien après quatre heures de rires et d’émotion, on en a pris plein la figure et on remercie les dix acteurs de ne pas économiser leur énergie pour nous donner un vrai plaisir de théâtre. On a même envie de lire ou relire Houellebecq car après tout le battage médiatique autour de son nom on en aurait presque oublié qu’il est un grand écrivain. 
Mais Julien Gosselin s’est attaqué aux Particules élémentaires comme on gravit un sommet, et en sort finalement un formidable texte théâtral. Les personnages sont denses avec juste la touche qu’il faut de caricature pour balayer en quelques tableaux les dernières décennies du vingtième siècle. 

Certaines scènes sont hilarantes : l’atelier d’écriture New Age est un grand moment, d’autres sont tragiques quand elles mettent en avant misère sexuelle et solitude mais dans toutes, les acteurs sont talentueux et inventifs et nous emportent avec eux.

Ce spectacle est dédié à l’homme…

Voilà la dédicace finale que fait une comédienne, alors merci à Julien Gosselin et au collectif « Si vous pouviez lécher mon coeur » pour ce moment drôle et tragique. En tant que femme, j’ai quand même un léger état dépressif : que la chair est triste sous votre plume Monsieur Houellebecq…

Les Particules Elémentaires, Mercredi 4, jeudi 5 et vendredi 6 mars 2015 à la Maison de la Culture de Clermont-Ferrand.

Adaptation, mise en scène et scénographie Julien Gosselin/ Si vous pouviez lécher mon cœur
 avec
 Guillaume Bachelé, Joseph Drouet, Denis Eyriey, Antoine Ferron, Noémie Gantier, Alexandre Lecroc, Marine De Missolz, Caroline Mounier, Victoria Quesnel, Tiphaine Raffier
 Création musicale Guillaume Bachelé
 création lumière et régie générale Nicolas Joubert
 Création vidéo Pierre Martin
 Création sonore Julien Feryn
 Costumes Caroline Tavernier 
Le texte de Michel Houellebecq est publié aux éditions Flammarion (1998)

 

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