Aller voir Etienne Daho, c’est s’assurer de caresser notre nostalgie dans le sens du poil. Même en ne suivant sa carrière que d’une oreille, il y a toujours un air qui traîne dans un coin de notre tête, une chanson sur laquelle on a eu notre premier chagrin d’amour ou au contraire, nos émois les plus fous. Qui n’a pas senti ses poils s’hérisser sur le « je m’ouvre » d’Ouverture, quel corps n’a pas été pris de convulsion sur les beats d’Epaule tattoo, qui n’a pas écrasé sa larme sur Des heures hindoues et enfin qui n’a pas eu l’irrépressible envie de prendre l’avion pour Rome en écoutant Daho fredonner La notte la notte ? En gros, qui fête au minimum ses 30 ans en 2014 a forcément eu une aventure avec Etienne. Pour ma part, je dois l’avouer, je pense être fan plus que de raison mais je n’avais pas encore eu l’occasion de voir le Monsieur sur scène et ce, malgré les bons retours que j’en avais.
Et peu à peu on s’ouvre
Samedi soir, la Coopérative de Mai affichait complet et si la nostalgie a pris possession de notre corps dès les premières notes du Satori thème et des Attractions Désastre, nous n’avions d’autres choix que de piétiner pour exprimer notre joie. Beaucoup m’ont dit que de voir Etienne Daho sur scène valait le coup mais je dois bien avouer que la première partie du concert a eu raison de mes ardeurs (peut-être que le type coincé derrière moi, qui n’a pas cessé de me faire comprendre qu’il ne partageait pas mon enthousiasme a également contribué à me gâter la mise en bouche) Reste que les magnifiques chansons qui composent le dernier album du chanteur et dont aucune note ne différait des versions originales, ne m’ont pas fait décoller. Ce qui vous emporte dans un concert de Daho, c’est lui. Le Monsieur est sincère et visiblement heureux d’être là. Il parle beaucoup et nous installe dans une bulle d’intimité, enveloppe chacune de ses chansons dans un écrin d’anecdotes si plaisantes qu’on est obligé d’afficher très vite une banane impossible à décrocher. Sentiment renforcé par la façon qu’il a de nous embrasser en dansant comme un ami bienveillant, Etienne Daho est chaleureux. Chaleureuse aussi, la setlist de cette tournée puisque les Tombés pour la France, Sortir ce soir, Saudade, Ouverture, Bleu comme toi, Comme un Boomerang ou Le premier jour du reste de ta vie étaient au rendez-vous. On repart finalement avec la même affection qu’on avait en arrivant pour cet éternel jeune homme qui n’a jamais cessé de mettre une bande son sur chacun des épisodes de nos vies.