31 Mai

La Comédie du Livre : 30 ans d’histoire et de littérature

Depuis 1986, la ville de Montpellier célèbre la littérature en offrant aux amoureux du livre des rencontres et des moments forts. Une exposition retrace ces 30 ans.

Beaucoup passent dans les allées de la Comédie du Livre sans prêter attention à l’exposition « 30 ans d’histoire et de littérature. » Les douze panneaux d’affichage attendent les visiteurs. Ils arrivent au compte-goutte. Parmi eux, Hélène, une habituée de la Comédie du Livre. Elle n’a pas manqué une seule édition depuis 25 ans.

« C’est intéressant. On rencontre des écrivains, des libraires, des éditeurs, on peut assister à des conférences, c’est très complet. »

Depuis 1986, la manifestation a bien changé, d’après Hélène. « Au début, il y avait peu de monde. La Comédie du Livre a déménagé dans le quartier Antigone, ça ne marchait pas. Maintenant, elle est revenue sur la Comédie. Elle y a trouvé son public. Il y a des thèmes intéressants chaque année, et des têtes d’affiches comme Lydie Salvayre, le prix Goncourt 2014, qui attirent les foules. »

Quand on ouvre la boîte à souvenirs, Hélène se remémore ses rencontres avec des écrivains voyageurs. En premier lieu, les auteurs de « On a roulé sur la Terre », Sylvain Tesson et Alexandre Poussin. Ils racontent leur tour du monde à bicyclette en 1994. Continuer la lecture

Et vous, quel est votre livre préféré ?

Dernier jour de la Comédie du Livre. On en avait gardé sous le coude pour vous… On a même pu déguster un thé vert à la menthe avec Abess, le marchand de chouchou du festival.

Roseline

 

Roseline, Montpellier (34)
80 ans, retraitée

« Tanguy » de Michel del Castillo

« Le meilleur livre est toujours celui que l’on déguste dans son lit »

« Peut-être que ce n’est pas original : l’histoire d’une enfance bouleversée par la guerre. Mais ce livre m’a retourné. En fait, c’est une autobiographie. Chapitre par chapitre, épreuve par épreuve, il décrit ce qu’il a vécu entre la France, l’Allemagne et l’Espagne durabt la guerre. Je l’ai lu dans mon lit un soir, parce que quand je lisais dans le salon, ma mère me disait que je perdais mon temps. »

 

Nemo

 

Némo, Montpellier (34)
10 ans, collégien

« Harry Potter et l’ordre du Phénix » de J.K Rowling

« L’ambiance est cool à Poudlard »

« J’ai lu tous les tomes mais c’est bien lui que j’ai préféré. Je suis rentrée dans l’histoire et dans la peau du personnage. Pas forcément pour la magie parce que je ne suis pas sorcier. Mais l’ambiance a l’air cool à Poudlard. Dans ce tome-là, il y a beaucoup de nouveaux personnages. Mon préféré, c’est Doby, l’elfe aux grandes oreilles. Quand j’ai terminé le dernier tome d’Harry Potter, c’était un drame. »

 

Abes

Abes, Montpellier (34)
60 ans, vendeur de chouchou et de thé vert

« Vendredi ou les limbes du Pacifique » de Michel Tournier

« Il faut toujours civiliser les gens »

« C’est l’histoire de Robinson Crusoë, mais autrement. Ici, on se focalise sur la relation entre le naufragé et l’Indien sauvage nommé Vendredi. C’est décalé. Entre voyage et relations humaines… Cela nous rappelle qu’il faut toujours civiliser les gens. Je l’ai lu au bahut et je m’en souviens encore. Depuis, je ne l’ai pas rouvert. Je ne déguste qu’une fois un livre. La relecture n’a aucun charme. » Continuer la lecture

Comédie du Livre : 30 ans de marathon pour Yves

Yves Euzet, marathonien de la Comédie du Livre. ©Valentine Letesse

Yves Euzet, marathonien de la Comédie du Livre. ©Valentine Letesse

30 ans de Comédie, 30 années de lecture pour Yves. Depuis la première édition, l’Héraultais répond présent presque tous les ans, sauf empêchement.

Yves Euzet pourrait être qualifié de marathonien du bouquin, dévoreur de mots, drogué de la littérature. Dimanche, dernier jour de cette édition anniversaire du festival, 10 heures du matin, il déambule sous les platanes avec son sac déjà chargé de livres. Yves ne rate pas un stand. Devant les milliers d’histoires qui s’offrent à lui, il salive.

La Comédie du Livre pour lui, c’est une course en deux tours de pistes. Premier tour : il repère, il choisit. Deuxième tour : il achète. Mais ce qu’il préfère, c’est la découverte.

La variété des intervenants, les thèmes différents chaque année… Là, c’est l’Espagne et le Portugal. J’aime bien profiter de cette occasion pour acheter des livres d’autres pays.

Pourtant, Yves a déjà succombé. Dans son sac, quatre romans et son coup de cœur « gigotent » à chacun de ses pas. « Et, je vais en acheter d’autres ! » ajoute-t-il, « parce que j’en ai déjà repérés plusieurs…». Continuer la lecture

Quand des fans de lecture prennent d’assaut Youtube !

Trois passionnés de lecture publient régulièrement des vidéos sur leur chaîne Youtube. @VincentGIARD

Trois passionnés de lecture publient régulièrement des vidéos sur leur chaîne Youtube. @Vincent GIARD

On les appelle des booktubers. Ce sont des critiques littéraires qui s’expriment sur Youtube. Ces passionnés de lecture partagent leurs coups de coeur, leurs derniers livres avec les abonnés. Rencontre avec trois booktubers, croisés sur la Comédie du Livre.

« Hé, c’est Treky, bienvenue sur ma chaîne. » Kévin, dit Treky, informaticien de profession, 35 ans, passe la plus grande partie de son temps libre à alimenter Youtube. Il compte, aujourd’hui, plus de 1 200 abonnés. Sa dernière vidéo a été visionnée près de 900 fois : « Mes nouveaux livres : Mega Book Haul de Mai ». Il présente ses derniers achats. Le 15 mai dernier, ce passionné de lecture lyonnais a « craqué. » Il en a acheté 14 d’un coup. « Des choses très différentes que je vais vous présenter. » La vidéo dure plus de 21 minutes. Continuer la lecture

Dix bonnes raisons d’aller à la Comédie du Livre !

Les visiteurs sont au rendez-vous de cette édition 2015 @Vincent Giard

Les visiteurs sont au rendez-vous de cette édition 2015 @Vincent Giard

Vous hésitez encoreà aller à la Comédie du Livre. Vous ne savez pas si cela en vaut la peine. Voici dix bonnes raisons de vous y rendre.

1. Pour le thème, selon Marie-Jo

« Ce ne sont jamais les mêmes. Donc, c’est la curiosité qui m’amène ici. La littérature ibérique, je ne connais pas beaucoup. Il y a juste Carlos Ruiz Zafon qui me parle un petit peu. L’intérêt est là cette année : découvrir une littérature dont j’ai très peu de connaissances. »

2. Pour les échanges avec les auteurs, selon Marie-Ange

« Je peux donner aux auteurs mes impressions sur leurs romans et bandes dessinées. C’est surtout avoir un échange direct avec eux. On a la chance d’avoir, dans le Sud, une des plus grandes manifestations françaises autour de la lecture avec la possibilité de rencontrer des auteurs parfois peu connus, ici en France. Alors, profitons-en ! »

3. Pour découvrir de nouveaux auteurs, selon Sylvie et Kévin

« J’ai découvert de nombreux auteurs que je ne connaissais absolument pas. Certains m’ont plu, et j’ai voulu acheter leurs livres pour les découvrir. Par exemple, Aro Sainz de la Maza ou Andrés Trapiello. Je vais pouvoir m’initier à la littérature ibérique et m’empresser de lire leurs livres. »

« Je ne viens pas avec une idée en tête, trouver un ouvrage dont j’ai envie, mais je viens vraiment pour découvrir et pour discuter. Et puis, en famille, c’est sympa. Tout le monde trouve son compte, nos enfants aiment lire, il y a un stand immense dédié à la jeunesse. »

4. Pour faire effondrer la bibliothèque, selon David

« Parce que je peux acheter pleins de bandes dessinées. Je fais chercher la carte bleue et je remplis ma bibliothèque. J’achète toute l’année. Mais là, je vais ramener quatre, cinq livres. » Continuer la lecture

28 Mai

La Comédie du Livre, une création signée Mia Romero

Mia Romero, fondatrice de la Comédie du Livre. © Valentine Letesse

Mia Romero, fondatrice de la Comédie du Livre. © Valentine Letesse

La Comédie du Livre fête cette année son 30e anniversaire à Montpellier. Si les stands de cette librairie à ciel ouvert se sont installés en 1986 place de la Comédie, c’est avant tout grâce à une femme : Mia Romero.

« Il n’y avait que des hommes, j’étais la seule femme ». En 1979, Mia Romero, journaliste à l’Est Républicain à Nancy, fait « descendre le livre dans la rue » comme elle dit. Ces hommes, des politiques ou des journalistes qui l’entourent à l’époque, la regardent avec « des yeux ronds » avant de lui jeter un «Débrouille-toi !». Mia s’est débrouillée. Aujourd’hui, le festival « Le livre sur la place » envahit toujours la place Stanislas.

Quelques années plus tard, Mia est mutée au journal Midi Libre, à Montpellier. La journaliste constate avec dépit, « y a rien sur le livre ici. En tout cas, y a pas grand chose ». Alors, elle recommence. En 1983, lors d’un reportage, Mia attrape le député-maire de Montpellier, Georges Frêche, et voilà ce qu’elle lui dit.

Continuer la lecture