03 Sep

#MIGRANTS « Somebody’s child » : les professionnels de la photo réagissent

© EPA/DOGAN NEWS AGENCY

© EPA/DOGAN NEWS AGENCY

Depuis mercredi, la photo d’un enfant syrien retrouvé mort sur une plage turque interroge la presse internationale et enflamme les réseaux sociaux depuis hier. Il s’appelait Aylan Kurdi, avait 3 ans, et venait de Kobané. Son corps a été rejeté sur la plage de Bodrum avec ceux de onze autres personnes, dont sa mère et son frère âgé de 5 ans.

La Turquie et l’Angleterre, notamment, ont choisi de publier ce cliché en Une. En France, les médias ont mis du temps à réagir avant de la diffuser également.

Présents à Perpignan, les professionnels de la photo s’interrogent : fallait-il la publier ? Si oui, était-ce le meilleur moyen de secouer l’opinion publique ? Continuer la lecture

02 Sep

Bülent Kiliç : « On est forcément sensible aux événements de son pays »

Nord de Donetsk, 22 juillet 2014. Un séparatiste pro-russe à un poste de contrôle. © Bülent Kiliç / AFP

Nord de Donetsk, 22 juillet 2014. Un séparatiste pro-russe à un poste de contrôle. © Bülent Kiliç / AFP

Crise en Ukraine entre décembre 2013 et juillet 2014, manifestations en Turquie en mars 2014, catastrophe minière de Soma le mois de mai suivant, bataille de Kobané en 2015, réfugiés syriens… En deux ans, Bülent Kiliç a couvert une actualité brûlante aux portes de l’Europe. Mardi, le photographe turc, à l’Agence France Presse (AFP) depuis neuf ans, est au festival « Visa pour l’image » pour présenter son travail au public.

Bülent Kiliç suit le « news », l’actualité chaude, celle qui prend au dépourvu. « Quand la pluie tombe, c’est le moment de prendre des photos. Mon job est de relayer les mauvaises nouvelles », ironise-t-il face à un groupe d’une vingtaine de personnes, particulièrement réceptif à son humour pince-sans-rire.

« Chaque événement est différent. Ils ont tous leur singularité. Les gens, la langue et le contexte changent », ajoute-t-il. « À l’est de l’Ukraine, les gens sont plus froids et renfermés qu’au Moyen-Orient. Seulement, au Moyen-Orient, on peut se faire kidnapper ou mourir en deux secondes. On ne sait pas qui est qui. C’est plus délicat de faire confiance. Je ne peux pas me tenir près d’un combattant de Daesh. Il faudrait que je me défende. Ils tuent des journalistes. »

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Sergey Ponomarev en Syrie : « Le ménage était fait avant notre arrivée »

Sergey Ponomarev, photographe russe du New-York Times explique le contexte de son reportage en Syrie.  © Lisa Sanchez

Sergey Ponomarev, photographe russe du New-York Times explique le contexte de son reportage en Syrie. © Lisa Sanchez

Avec l’exposition La Syrie d’Assad, le Russe Sergey Ponomarev montre un pays où la vie suit son cours malgré la guerre. Sa nationalité lui a ouvert beaucoup de portes à Damas. Sa profession de photojournaliste lui a permis de contourner au mieux la propagande.

Sergey Ponomarev a choisi de raconter le conflit depuis le « camp » de Bachar Al-Assad et de son armée. « Le fait que je sois russe a été un atout pour me faire accepter par le régime, quel que soit le journal pour lequel je travaille», explique-t-il lors de sa rencontre avec les festivaliers à Visa pour l’image, mardi 1er septembre, au Palais des congrès de Perpignan.

Le photographe du New-York Times s’est rendu à deux reprises en Syrie, à Damas et Homs, en août 2013 et mars 2014. Sur ses clichés, la capitale du pays semble « au premier abord, une ville comme les autres. J’ai trouvé intéressant de raconter le conflit du point de vue du régime. La version des rebelles a déjà été largement relayée dans les médias. Bien sûr, ça n’a pas été facile de côtoyer les partisans de Bachar Al-Assad, qui tue son propre peuple, mais on ne peut pas juger son régime qu’à travers les morts. Il faut voir comment cela se passe à l’intérieur ». Être Russe a aussi facilité les relations de Sergey Ponomarev avec les militaires qu’il a beaucoup photographiés. « La première chose qu’ils m’ont dite en me voyant, c’est « Félicitations pour la Crimée » », confie-t-il avec un rire nerveux.

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31 Août

« Pourquoi elle a des couvertures ? »

Près de Suruc, ville du sud-est, province de Sanliurfa, Turquie, 2 octobre 2014. Une femme kurde et sa fille attendent après leur passage de Syrie en Turquie, sous les tirs de mortier venant des deux côtés. © Bülent Kiliç / AFP Photo libre de droit uniquement dans le cadre de la promotion de la 27e édition du Festival International du Photojournalisme "Visa pour l'Image - Perpignan" 2015 au format 1/4 de page maximum.
Résolution maximale pour publication multimédia : 72 dpi

The photos provided here are copyright but may be used royalty-free for press presentation and promotion of the  27th International Festival of Photojournalism Visa pour l'Image - Perpignan 2015.
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Maximum resolution for online publication: 72 dpi
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Près de Suruc, ville du sud-est, province de Sanliurfa, Turquie, 2 octobre 2014. Une femme kurde et sa fille attendent après leur passage de Syrie en Turquie, sous les tirs de mortier venant des deux côtés. © Bülent Kiliç / AFP

Chaque jour, les festivaliers de “Visa pour l’Image” commentent une photo dont ils ne connaissent ni l’auteur, ni le contexte. Il s’agit aujourd’hui d’un cliché issu de l’exposition “De Kiev à Kobané”, de Bülent Kiliç, photoreporter turc à l’AFP.

« Maman, pourquoi elle a une veste ? Pourquoi elle mange du pain ? Pourquoi elle a des couvertures ? » Après avoir regardé longuement la photo, Olivia, 5 ans, se pose plein de questions sur la petite fille kurde. La jeune festivalière est venue avec ses parents de Font-Romeu. « Elle a peur », affirme Mathilda, 8 ans, sa grande sœur. Pas facile pour leur mère, Anna, d’expliquer le sens de la photographie. Mais d’un autre côté, « on ne peut pas les laisser avec ces images dans la tête, sans explication », affirme Vincent, le père. Continuer la lecture