04 Sep

Visa inquiet croit en l’avenir du photojournalisme

Soirée de projection au Campo Santo DR

Des soirées de projection sont organisées tous les soirs au Campo Santo, pendant la première semaine de Visa pour l’image. © Mazen Saggar.

Des paysages dévastés, des bateaux surchargés, des hommes et des femmes qui pleurent, qui crient, qui sourient. Les vingt-six expositions proposées cette année à Visa pour l’image ont encore une fois offert un reflet lucide du monde.

On lui reproche parfois de trop mettre en avant des photographies brutales, violentes : Jean-François Leroy, directeur du festival, assume pleinement. Il a d’ailleurs eu l’occasion de rappeler sa conception du photojournalisme lors du débat, jeudi matin, face à Lars Boering, directeur du World Press Photo (non exposé à Perpignan cette année). Sa critique du World Press Photo of the year résume sa pensée : « Pour moi, la photo de l’année aurait dû traiter de ce qui se passe avec Ebola, Daech. L’actualité ne se déroulait pas dans la chambre d’un homosexuel russe. »

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31 Août

Mohamed Abdiwahab : « J’ai perdu près de 35 amis journalistes »

Mohamed Abdiwahab, photojournaliste somalien de 28 ans, est enfermé dans l’une des villes les plus dangereuses du monde, Mogadiscio. Repéré par l’équipe de Visa pour l’Image, il est parvenu à s’en extirper le temps du festival. Son bonheur d’être en France est à la hauteur des difficultés qu’il a rencontrées pour toucher un rêve qu’il pensait irréalisable. « Pour un Italien ou un Espagnol, c’est facile de venir ici. Mais pour un Somalien… tout est plus compliqué », lâche-t-il, ému, encore un peu dépassé par tout ce qui lui arrive.

Jusqu’au 13 septembre, Mohamed Abdiwahab expose à Perpignan des clichés pris de 2011 à aujourd’hui, essentiellement dans la capitale. Des scènes de chaos, bien sûr, dans ce pays sans véritable Etat depuis l’insurrection armée de 1991, des scènes de vie quotidienne, aussi. « C’est comme ça que nous vivons en Somalie, dit-il en anglais. Aujourd’hui c’est la violence, demain c’est la vie de tous les jours. »
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30 Août

Vers une nouvelle génération de photographes

Canal de Sicile, mer Méditerranée, 2 avril 2011. Un bateau transportant plus de 100 migrants en provenance de Tunisie fait signe à un bateau de pêche égyptien pour demander la direction de la côte italienne. Strait of Sicily, Mediterranean Sea, April 2, 2011. A boat with more than 100 migrants from Tunisia waving at an Egyptian fishing boat to ask for directions to the Italian coast.  © Giulio Piscitelli / Contrasto / Réa Photo libre de droit uniquement dans le cadre de la promotion de la 27e édition du Festival International du Photojournalisme "Visa pour l'Image - Perpignan" 2015 au format 1/4 de page maximum.
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Canal de Sicile, mer Méditerranée, 2 avril 2011. Un bateau transportant plus de 100 migrants en provenance de Tunisie fait signe à un bateau de pêche égyptien pour demander la direction de la côte italienne. © Giulio Piscitelli / Contrasto / Réa

Alors que l’avenir du photojournalisme est contrarié, à Visa pour l’image, de jeunes photographes apportent un nouveau souffle à la profession.

Un anorak rouge agité par un migrant comme un feu de détresse. Un appareil photo placé au plus près de l’actualité, à même la cale d’un bateau. Le reportage de Giulio Piscitelli « De là-bas à ici : l’immigration et l’Europe-forteresse » est un de ceux qui attire le plus grand nombre de visiteurs. L’actualité est plus que jamais présente pour cette 27e édition de Visa pour l’image et la photo se pose comme un moyen de prendre du recul sur l’information. Il y a quelques jours, la police autrichienne a découvert les corps de plus de 70 migrants, abandonnés dans un camion au bord d’une autoroute. Continuer la lecture