Photojournaliste pour Getty images, Omar Havana a travaillé à Cuba puis au Cambodge pour s’installer ensuite au Népal. En avril 2015, un séisme ravage le pays. Il présente à Visa pour l’image une série de photos prises dès les premières minutes de la catastrophe jusqu’au début de la reconstruction.
« J’étais en train de dormir, quand tout a tremblé. Je suis sorti dans la rue avec ma femme, les murs tombaient, les Népalais criaient. Là, j’ai su. J’ai pris mon appareil. Il y avait une photo devant moi, une à côté, une derrière. Et j’appuyais, j’appuyais… Je suis passé en mode automatique », se souvient Omar Havana alors qu’il présente son exposition aux visiteurs. Le photojournaliste espagnol a été pris au cœur de la plus grosse catastrophe naturelle de l’année.
Ses photos relatent chronologiquement les premiers secours, le temps du deuil, la reconstruction. Au plus près des Népalais, les vrais héros de ce reportage, avec qui il entretient une relation privilégiée : « Ils venaient nous chercher pour nous montrer : « Voilà ma maison, ma famille est morte. Montrez ça au monde », et je photographiais tout. Il n’y avait pas d’armée, personne pour aider, juste des journalistes ». Très critique envers le traitement médiatique de la catastrophe, Omar Havana a vu arriver dès les premiers jours une horde de reporters : « Ils cherchaient les corps, gênaient les gens qui sortaient les morts des décombres. Je me suis dit : « Si c’est ça le journalisme, je ne veux pas en être » ».