01 Sep

Pourquoi ils photographient les photos ?

De nombreux visiteurs photographient les travaux des professionnels exposés.

De nombreux visiteurs photographient les travaux des professionnels exposés, en guise de souvenir du festival. Ici au couvent des minimes, lors de l’édition 2015. Crédit photo : Gwenaëlle GERNIOUX

Beaucoup de festivaliers arpentent les expositions de Visa, smartphone à la main ou appareil photo en bandoulière. Ils s’arrêtent parfois, prennent un ou deux pas de recul, et immortalisent un cliché exposé. Des images qui les touchent, les inspirent. Mais qu’en font-ils ensuite ? 

Il y a ceux qui la jouent furtif. Ils déclenchent rapidement l’appareil photo de leur smartphone et le rangent dans leur poche. Et il y a les autres, qui prennent le temps de chercher le meilleur angle, la meilleure lumière, boitier numérique dans les mains. Dans le dédale de Visa, un nombre important de visiteurs se mue en photographe. Pour capter les lieux accueillant le festival, mais surtout les travaux exposés par les professionnels. « J’en prends quelques-unes pour les garder, en guise de souvenir, justifie Denise, une sexagénaire habituée des lieux. Mais je ne partage rien sur mon compte Facebook et j’efface les photos de mon téléphone au bout d’un certain temps. »

 Abdel photographie « pour se projeter »

Le reflet des vitres derrières lesquelles sont plaquées les photos gêne un peu Jean-Louis. Avec son appareil photo numérique, il shoote quelques images, comme cette carte de Katmandou, au début de l’exposition « Les déesses vivantes du Népal », de Stéphanie Sinclair. « Ça m’évoque des souvenirs… », dit-il. Un peu plus loin, Nellie mitraille plusieurs cadres à l’aide de son téléphone. « Je n’imprime pas les photos. Je n’en imprime jamais. Je les partage sur Facebook ou Twitter et je les garde sur mon ordinateur. Ça me fait plusieurs archives depuis sept éditions. » 

Les visiteurs ont-ils le droit de photographier et conserver les photos prises lors des expositions ? Les équipes chargées d’accueillir et de renseigner le public répondent par l’affirmative. Aucune restriction n’est mise en place. Alors les festivaliers s’en donnent à cœur joie. « Ça marche au coup de cœur, je n’en prends que trois ou quatre parmi toutes les expositions » explique Liliane, équipée d’un réflex numérique muni d’un zoom imposant. Mais la touriste parisienne les garde pour elle, comme la plupart des autres visiteurs photographiant les cadres installés.

Pascale : « j’ai trouvé la photo pertinente, j’ai voulu la garder »

 

Franck travaille en Californie mais est originaire des Pyrénées-Orientales. Passionné de photo, il revient régulièrement dans son département natal pour se rendre à Visa. « Il y a beaucoup de photos qui me parlent, dont je veux me souvenir. Le sujet, l’environnement. Ça peut aussi m’inspirer pour mon travail », argue le publicitaire.

D’autres festivaliers échangent longuement autour de l’exposition de Daniel Berehulak, consacrée aux victimes du virus Ebola. Deux jeunes femmes s’approchent d’une photo. En regardant le cliché, l’une d’elle évoque « une grande claque ». Qu’elle immortalise par un petit clic.

BENJAMIN CHAUVIRE