04 Sep

Juan Manuel Castro Prieto : « Mes photos sont intemporelles »

Deux péruviennes posent devant une toile, munies de leur sac de laine de lama. A travers ce fond photographique, Juan Manuel Castro Prieto rend hommage à celui qui lui a donné l’envie de se rendre au Pérou, Martin Chambi. Ce pays lui a inspiré « Pérou, la vallée sacrée », une série de clichés exposés à Visa pour l’Image cette année, dans lesquels on retrouve ce cliché que le photographe décrypte ici.

LISA SANCHEZ & CAMILLE HISPARD

Juan Manuel Castro Prieto : « Jamais sans ma chambre »

Juan Manuel Castro Prieto insère le film argentique de sa chambre photographique. © cetavoir

Juan Manuel Castro Prieto insère le film argentique de sa chambre photographique. © cetavoir

Juan Manuel Castro Prieto travaille à l’argentique depuis 38 ans. « Pérou, la vallée sacrée », son exposition à La Chapelle du Tiers-Ordre de Perpignan, montre une série de photos prises entre 2009 et 2010, sur les traces de son modèle, le premier grand photographe latino-américain, Martin Chambi. 

Ni sang ni guerre. Les photos de Juan Manuel Castro Prieto détonnent au milieu des 26 expositions de Visa pour l’Image, cru 2015. « Je suis un photographe bizarre, je ne prends pas en photo les conflits, je prends des moments de la vie quotidienne. » Pour la série « Pérou, la vallée sacrée », le Madrilène suit les traces de Martin Chambi, photographe péruvien mort en 1973 à 81 ans, dont l’oeuvre le fascine. « Ses photos ressemblent à de la peinture, avec des lumières propres : c’est quelque chose de très spécial. »

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01 Sep

Pourquoi ils photographient les photos ?

De nombreux visiteurs photographient les travaux des professionnels exposés.

De nombreux visiteurs photographient les travaux des professionnels exposés, en guise de souvenir du festival. Ici au couvent des minimes, lors de l’édition 2015. Crédit photo : Gwenaëlle GERNIOUX

Beaucoup de festivaliers arpentent les expositions de Visa, smartphone à la main ou appareil photo en bandoulière. Ils s’arrêtent parfois, prennent un ou deux pas de recul, et immortalisent un cliché exposé. Des images qui les touchent, les inspirent. Mais qu’en font-ils ensuite ? 

Il y a ceux qui la jouent furtif. Ils déclenchent rapidement l’appareil photo de leur smartphone et le rangent dans leur poche. Et il y a les autres, qui prennent le temps de chercher le meilleur angle, la meilleure lumière, boitier numérique dans les mains. Dans le dédale de Visa, un nombre important de visiteurs se mue en photographe. Pour capter les lieux accueillant le festival, mais surtout les travaux exposés par les professionnels. « J’en prends quelques-unes pour les garder, en guise de souvenir, justifie Denise, une sexagénaire habituée des lieux. Mais je ne partage rien sur mon compte Facebook et j’efface les photos de mon téléphone au bout d’un certain temps. »

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31 Août

[#VISA OFF] Le camp de Rivesaltes, trente-deux ans d’enfermement

Exposition Le Temps n'efface pas les erreurs

Le graff qui a donné son nom à l’exposition. © Michel Handschumacher

Le photographe français Michel Handschumacher expose « Le Temps n’efface pas les erreurs » à la librairie Torcatis, dans le cadre du festival Off de Visa. 

Sur les photos, les baraquements en ruine ont gardé les traces du passage des différentes populations qui y furent enfermées. Une croix, une gravure, des noms de capitales du monde entier. En 2013 et 2014, Michel Handschumacher, photographe amateur, architecte de formation, a marché sur les traces des internés de l’ancien camp de Rivesaltes (Pyrénées Orientales).

« C’est un lieu encore habité, à respecter. Sur place, on sent une présence, des présences. » Des graffitis représentant de jeunes enfants et des inscriptions historiques sont ancrés dans les murs. « En voyant mes clichés, une personne m’a dit qu’elle avait pris conscience que des hommes, des femmes et des enfants avaient été internés ici. » Continuer la lecture