04 Sep

Pas de visa pour la Syrie

Bombardement d'un baril de TNT sur des habitations civiles. De nombreux blessés et morts sont à déplorer en ce 10 juillet 2014. Les corps sont en lambeau. Cet homme a perdu sa femme déchiquetée à ses pieds. Il crie sa tristesse.

Bombardement d’un baril de TNT sur des habitations civiles. De nombreux blessés et morts sont à déplorer en ce 10 juillet 2014. Les corps sont en lambeau. Cet homme a perdu sa femme déchiquetée à ses pieds. Il crie sa tristesse. ©Laurence Geai/SIPA

L’édition 2013 de Visa pour l’image avait largement mis en avant la crise syrienne. Cette année, elle a disparu des salles d’expositions de Perpignan. 

Jérôme Sessini, Sebastiano Tomada, Goran Tomasevic, trois photographes et autant d’expositions consacrées à la Syrie lors de l’édition 2013 de Visa pour l’image. Le visa d’or avait été attribué à Laurent Van Der Stockt pour son reportage dans la banlieue de Damas au moment des attaques chimiques. Sans compter la venue d’Edith Bouvier pour son livre Chambre avec vue sur la guerre. Cette année, du couvent des Minimes à l’église des Dominicains en passant par la chapelle du Tiers-ordre, Alep est invisible. Que reste-t-il du conflit syrien qui a tant mobilisé ? Continuer la lecture

La photo du jour : « Cette image me fait peur »

Monrovia, Libéria, 23 juillet 2003. Les forces pro-gouvernementales s'opposent aux forces rebelles du LURD.

Monrovia, Libéria, 23 juillet 2003. Les forces pro-gouvernementales s’opposent aux forces rebelles du LURD. © Chris Hondros

Commenter et tenter de légender une photo. Pendant une semaine, les festivaliers de Visa pour l’image à Perpignan se prêtent à l’exercice. Aujourd’hui, décryptage d’une image tirée de l’exposition « Testament », en hommage à Chris Hondros.

« Cette photo m’insupporte, je ne veux même pas la voir ». Patrick, commerçant à Perpignan, est catégorique. Il ne se sent pas concerné par l’actualité mondiale et trouve même le cliché « violent et sans intérêt ». Il ne saura donc jamais qu’elle a été prise le 23 juillet 2003, lors de la guerre civile au Libéria, par Chris Hondros. Le travail du photographe américain, tué en 2011 en Libye, est présenté à l’hôtel Pams de Perpignan pendant Visa. Continuer la lecture

02 Sep

« Ceux du Nord » : la guerre du Vietnam vue par les vainqueurs

9 mars 1973. Suite aux accords de paix signés à Paris le 27 janvier 1973, le plus grand échange de prisonniers dans l’histoire de la guerre du Vietnam a lieu au printemps 1973 près du fleuve Thach Han, dans la province de Quang Tri. Les prisonniers nord-vietnamiens libérés par les Sud-Vietnamiens courent vers leurs compagnons d’armes. À l’arrière-plan, on aperçoit  les drapeaux sud-vietnamiens. © Chu Chi Thành

9 mars 1973. Suite aux accords de paix signés à Paris le 27 janvier 1973, le plus grand échange de prisonniers dans l’histoire de la guerre du Vietnam a lieu au printemps 1973 près du fleuve Thach Han, dans la province de Quang Tri. Les prisonniers nord-vietnamiens libérés par les Sud-Vietnamiens courent vers leurs compagnons d’armes. À l’arrière-plan, on aperçoit les drapeaux sud-vietnamiens. © Chu Chi Thành

L’exposition « Ceux du Nord » permet de vivre la guerre du Vietnam, telle qu’elle a été couverte par quatre soldats-reporters du camp pro-soviétique. On découvre une guerre du petit peuple, un regard nouveau sur un pan d’histoire déjà largement médiatisé.

Torses nus, des dizaines d’hommes traversent une rivière en courant. Une foule de soldats se précipite vers eux. Il y a des sourires, des accolades. Nous sommes le 9 mars 1973, au bord du Thach Han River. Le plus important échange de prisonniers de la guerre du Vietnam vient d’avoir lieu. « C’est une scène que je ne pourrai jamais oublier », affirme Chi Chu, auteur du cliché, exposé à Visa pour l’image. Continuer la lecture