08 Juin

SOS Loue et rivières comtoises réagit à l’étude suisse

Comme nous vous l’annoncions il y a quelques jours sur le site internet de France 3 Franche-Comté, le collectif SOS Loue et rivières comtoises a réagi à l’étude du laboratoire de Neuchâtel annonçant la découverte d’un champignon qui pourrait expliquer les mortalités de poissons dans le Doubs et la Loue. Voici le communiqué intégral.

Le communiqué de presse de SOS Loue Rivières Comtoises sur la Saprolégnia

30 Mai

Un champignon introduit par l’homme pourrait être à l’origine des mortalités de poissons dans le Doubs et la Loue

Les mycoses des truites, ombres et loches auraient été provoquées par un agent pathogène introduit par l’homme selon les conclusions de l’étude de l’université de Neuchâtel, dévoilées aujourd’hui par les autorités fédérales suisses.

Les surmortalités de poissons ne seraient donc pas uniquement dues à un mauvais fonctionnement de la Loue comme l’avait annoncé le groupe d’experts mandaté par le comité des sages. Les chercheurs suisses ont gagné du temps dans leurs recherches grâce au travail des équipes françaises qui, elles, avaient réussi à écarter la piste des cyano-bactéries.

Le laboratoire de biologie du sol de l’université de Neuchâtel a isolé un agent pathogène appartenant au groupe Saprolegnia parasitica, souche hautement virulente. «Dans les trois rivières étudiées, tous les poissons malades étaient infectés par la même souche de Saprolegnia parasitica. On peut donc considérer que le pathogène constitue une population clonale, c’est-à-dire issue d’un seul et même clone. Un tel résultat plaide fortement en faveur de l’hypothèse d’une introduction récente de cette souche dans le milieu naturel.» explique les autorités fédérales dans leur communiqué. En clair,  c’est l’homme qui aurait introduit ce champignon dans le Doubs, la Loue et la Sorne en Suisse.  Des bottes de pêcheurs, de promeneurs, un canoë mais aussi l’introduction d’espèces exotiques, l’activité agricole… pourraient expliquer l’apparition de cet agent dans les rivières. C’est pourquoi les autorités piscicoles recommandent de désinfecter avec de l’eau de Javel ou de l’alcool, le matériel de pêche ou d’autres objets comme les canoës ayant été en contact avec les eaux de ces rivières.
Ce type d’agent n’est pas habituellement virulent mais «Le Saprolegnia qui se développe dans le Doubs, la Loue et la Sorne aurait également pu se transformer en une forme agressive suite à des modifications de l’environnement ou pour d’autres raisons inconnues.» Il touche des poissons déjà affaiblis par le mauvais état de la rivière.
Pour que les ombres, fortement touchés par ces mortalités depuis 2009, puissent se reproduire tranquillement, l’interdiction de pêcher cet espèce est désormais étendue au secteur jurassien du Doubs.

L’OFEV, l’office fédéral de l’environnement, a l’intention de surveiller la propagation de la maladie en cherchant cet agent dans d’autres rivières suisses. Il est important d’identifier les zones infectées pour tenter d’éradiquer cette épidémie.

Isabelle Brunnarius

04 Nov

Et si l’économie venait au secours de l’environnement?

Une étudiante en sciences économiques de l’université de Neuchâtel en Suisse vient de réaliser un mémoire qui pourrait être un outil d’aide à la décision assez utile pour les décideurs politiques des deux côtés de la frontière.

Sandra Gogniat a voulu savoir quel serait l’impact économique si le Doubs retrouvait une belle santé environnementale. La jeune femme est originaire de Saignelégier. Enfant, elle se baignait beaucoup dans le Doubs et elle a une certaine nostalgie de cette époque idyllique. Connaissant les problèmes de pollution du Doubs, elle a voulu que son travail de master soit utile à sa région. Le but de son mémoire est de fournir aux autorités « une mesure concrète des bénéfices d’une restauration possible de la rivière ». Sandra Gogniat a cherché à connaître la valeur de ce patrimoine naturel. Pour cela , elle a construit des outils mathématiques  pour mesurer ce qui est habituellement difficilement quantifiable : le bonheur de pêcher dans une belle rivière poissonneuse. C’est tout l’intérêt de son travail.

L’étudiante a envoyé mille questionnaires à des pêcheurs du Doubs des deux côtés de la frontière, 300 ont répondu et 260 ont été traités. Sandra Gogniat a demandé aux pêcheurs d' »imaginer les changements de comportements qu’ils adopteraient face à un Doubs regorgeant de poissons et libre de toutes interdictions, tel qu’il était quarante ans auparavant. Pour quantifier ses changements de comportement , elle s’est basée sur les coûts des trajets pour les pêcheurs se rendant sur le Doubs.

Résultat : ce bien être retrouvé des pêcheurs correspond à une compensation monétaire de 1450 à 1700 francs suisses par personne et par année. Les pêcheurs iraient pêcher deux fois plus souvent. En France et en Suisse, il y a 30 400 pêcheurs tout le long du Doubs … d’où la conclusion de l’universitaire; elle estime à 48 millions de francs suisses par année le bénéfice  correspondant à l’augmentation  de bien être ressenti par les pêcheurs. L’impact sur l’hôtellerie et la restauration n’ a pas été pris en compte.

Sandra Gogniat espère que son travail arrivera sur le bureau des élus de nos deux pays. »Dès qu’on envisage de restaurer le Doubs, les coûts nécessaires  à l’entreprise viennent tout de suite sur le tapis. Mes résultats visent à contrebalancer la discussion en chiffrant le bénéfice qui découlerait de l’opération ». En attendant, la jeune femme poursuit ses études, elle prépare un doctorat autour de l’environnement et de l’énergie.

Vous pouvez consulter son mémoire en cliquent ici . Vous pourrez lire son mémoire qui a été mis en ligne.