11 Nov

Les actes du colloque de Rurey disponibles sur le blog

Souvenez-vous, c’était le 29 juillet dernier. Plus d’une centaine de personnes assistaient à un colloque particulièrement intéressant organisé à Rurey par l’office de Tourisme d’Arc-et-Senans-Loue-Lison sur le site de la Piquette.  Ce colloque « Le bassin versant de la Loue, un territoire en alerte » a été organisé à la demande de professionnels du tourisme, d’élus et d’habitants qui s’estiment mal informés sur le s problèmes de la Loue.

Les intervenants ont donc fait le point de leurs connaissance et de ce qui leur reste à étudier pour bien comprendre les problèmes de la Loue. Avec leur accord, voici les documents qu’ils ont présentés lors de ce colloque. Mettre en ligne ces documents sur le blog, c’est une façon de faire circuler l’information.

Lassaad Belbahri, professeur à l’université de Neuchâtel, a présenté son travail sur la Saprolegnia parasitica. Impossible pour l’instant d’établir clairement l’origine de la souche de cette Saprolegnia même si le chercheur s’inquiète de l' »introduction d’une écrevisse qui pourrait coïncider avec l’apparition de la maladie ».
Presentation Doubs Saprolegnia Parasitica
Pascal Reilé, hydrogéologue, a rappelé que malgré toutes les études déjà conduites, le bassin versant de la Loue ( 1880 km2 et 250 communes) est encore mal défini. Il ne faut pas négliger l’influence des activités sur  Pontarlier sur les problèmes de la Loue. Un bilan des actions du contrat de rivière a été également dressé.
REILE Colloque Rurey 2012Territoire en Alerte

Alain Cuinet, hydrobiologiste, a présenté son étude sur le suivi de la qualité des eaux des sources du Maine et de Plaisir Fontaine. La présence de nitrates, azote organique, phosphore a été minutieusement mesurée. Une pollution diffuse chronique est ainsi mise en évidence. Son travail porte également sur le développement des algues et la présence de cyanobactéries benthiques potentiellement toxiques.
CUINET Synthèse de deux études simplifiée Lecture seule

Enfin, Patrice Ruelle, consultant tourisme a insisté sur l’impact de la Loue sur les activités touristiques en proposant une approche transversale pour développer un tourisme durable.
Intervention de Patrice Ruelle

03 Août

La Loue, un « enjeu de société ».

« A quoi sert une chanson
Si elle est désarmée? »,
Me disaient des Chiliens,
Bras ouverts, poings serrés.

Comme une langue ancienne
Qu´on voudrait massacrer,
Je veux être utile
À vivre et à rêver. »

écrivait Etienne Roda-Gil pour Julien Clerc.

A quoi sert un colloque s’il n’est pas suivi de décisions ? « Utile », le colloque de Rurey a l’ambition de l’être. Pour la seconde fois, Pierre Braems, le responsable du lodge de la Piquette et Maurice Demesmay, le maire de Ruray et président de l’office du tourisme Arc-et-Senans Loue Lison, organisaient, dimanche 29 juillet, un colloque à la Piquette pour évoquer les problèmes de la Loue et surtout trouver des solutions. Cette fois-ci, les hommes politiques sont venus en plus grand nombre qu’en 2010, « Annus horribilis » pour la Loue. Il faut dire que malgré les fonds débloqués, l’état de santé de la Loue ne s’améliore pas. Une situation qui commence à inquiéter les professionnels de la tourisme. C’est pour répondre à des demandes d’informations de la part d’habitants de la vallée et aux inquiétudes des professionnels du tourisme que ce colloque a été organisé en même temps que le salon des terroirs et des territoires. Martial Bourquin, sénateur du Doubs, Jean-François Longeot , conseiller général du Doubs et maire d’Ornans, Christian Bouday, conseiller général du Doubs, Annie Vignot, conseillère régionale, pour n’en citer que quelques uns.  L’objectif est de leur donner des éléments de plus en plus précis pour qu’ils prennent des décisions appropriées pour la rivière.

Le colloque de Rurey le 29 juillet 2012 à la Piquette. Photo Isabelle Cuynet.

Devant une assistance nombreuse, les intervenants ont fait le point sur leurs recherches. « Nous commençons à comprendre les données qui nous manquent pour connaître les flux de pollutions » explique l’hydrogéologue Pascal Reilé. Il va donc falloir continuer à explorer ce complexe gruyère karstique qu’est le bassin versant de la Loue.  A ses côtés, l’hydrobiologiste Alain Cuinet et le professeur en microbiologie de l’Université de Neuchâtel Lassad Ben Belbahri. Alain Cuinet a précisé que les taux de nitrates dans la rivière continuaient d’augmenter et même si les taux de phosphore étaient stables, ils étaient encore trop important. La présence des macroinvertébrés dans la Loue est toujours trop faible et indique une mauvaise qualité de l’eau. Quant au chercheur suisse, il a présenté ses derniers travaux sur la présence du champignon mutant saprolégnia. Une écrevisse américaine  introduite dans le  Dessoubre pourrait être à l’origine de cette contamination mais rien est encore certain et les recherches se  poursuivent.

Pendant plus de trois heures, exposés et débats ont alimenté la réflexion des élus. Pour Martial Bourquin, toute la  population doit se sentir concernée, les élus ne pouvant agir que si ils se sentent portés par un élan citoyen. Toute la question pour les défenseurs de la Loue, va donc être d’élargir leur audience à l’ensemble des habitants de ce vaste bassin versant. Et pas seulement une catégorie professionnelle en particulier.

Le public du colloque de Ruray à la Piquette le 29 juillet 2012. Photo Isabelle Cuynet.

Un point de vue partagé par Claude Vermot-Desroches. Cet agriculteur travaille au bord de la Loue à Cademène et il est président de l’interprofession du Comté. « Je reconnais que l’agriculture a un rôle dans la pollution de la Loue mais au même titre que les autres activités humaines de la vallée ». Une des premières actions à développer, selon Claude Vermot-Desroches est une meilleure connaissance de la nature karstique de chaque parcelle. Un travail de titan déjà entamé par la chambre d’agriculture et le conseil général du Doubs. Cela concerne environ 800 agriculteurs. C’est un travail long et précis, à 50 mètres près, un épandage peut être utile aux sols sans impact sur la rivière ou au contraire être vraiment nocif pour la Loue. En tant que président de la filière Comté, Claude Vermot-Desroches a également affirmé sa volonté de « sensibiliser les agriculteurs à ne pas chercher à produire plus de lait mais plutôt à maîtriser leurs coûts ». Dans un contexte de déréglementation des quotas laitiers, cette ambition est un combat ardu.

Les scieries, les industriels, les stations d’épurations, les normes à faire respecter sans moyens de contrôler, la police de l’eau l’ONEMA ayant peu d’hommes sur le terrain … tout ces dossiers ont été abordés au cours de cette matinée. « Il faut se mobiliser sinon on y arrivera pas » conclut Maurice Demesmay, par ailleurs président du syndicat mixte de la Loue. Prochaine étape, septembre. L’état devrait présenter un plan d’action lors d’une « journée rivières comtoises ». L’occasion, peut-être, pour le sénateur Martial Bourquin de convaincre le ministre de l’environnement Delphine Batho de venir au chevet de la Loue.

Isabelle Brunnarius

28 Juil

Colloque sur la Loue à Rurey

L’office de Tourisme d’Arc-et-Senans-Loue-Lison organise ce dimanche 29 juillet une nouvelle édition du marché du Terroir et des Territoires à Ruray. Outre la cinquantaine d’exposants et les nombreuses animations prévues autour de l’environnement et du tourisme dans ce secteur, un colloque « Le bassin versant de la Loue,  un territoire en alerte » est prévu dès 9h30 le matin sur le site enchanteur de la Piquette. Les mécanismes de dégradations de la Loue, l’impact sur le milieu aquatique, les espoirs, le projet de territoire, les zones pilotes seront évoqués par les intervenants invités par Maurice Demesmay, maire de Rurey et président du syndicat mixte de la Loue.

Il s’agit de l’hydrogéologue Pascal Reilé, de l’hydrobiologiste Alain Cuinet et du professeur en microbiologie de l’Université de Neuchâtel Lassad Ben Belbahri. L’intervention de cet universitaire sera particulièrement intéressante car c’est lui qui est à l’origine de la publication sur le rôle du champignon saprolégnia dans les mortalités de poissons. Le collectif SOS Loue et rivières comtoises sera également présent à ce colloque.