Une vraie matinée de travail. Chacun a pu prendre la parole et même être écouté. Les élus et le préfet ne sont pas partis en catimini, ils sont tous restés jusqu’à la fin, preuve d’un intérêt non feint.
Autre signe de cet élan, la présence dans la salle d’environ 170 personnes, il a même fallu rajouter des chaises. Cette journée va-t-elle marquer réellement un tournant dans les actions mises en place pour la Loue et les rivières comtoises ? Claude Jeannerot, le président du conseil général du Doubs en est convaincu. Pourtant, cette collectivité est déjà mobilisée depuis 2010 et elle a entraîné à ses côtés les services de l’Etat. 68 actions ont été entreprises par l’Etat, le département, la chambre d’agriculture, les communes depuis 2010 dans un premier plan d’action. Alors, à quel changement doit-on s’attendre ? « Le temps presse, on change de rythme et de méthode » affirme Claude Jeannerot, « Nous devons faire plus, nous devons faire mieux » renchérit le préfet Christian Decharrière. Pour cela, un nouvel outil va être mis en place : une conférence départementale. Cette conférence comprendra un groupe scientifique qui rassemblera l’ensemble des scientifiques concernés par le sujet puis dans un second cercle tous les acteurs qui interviennent sur le dossier. Elle se réunira une ou deux fois par an pour partager les informations et fixer des orientations et des perspectives. Cette conférence sera-t-elle une strate administrative supplémentaire ou une solution pour travailler mieux tous ensemble ? L’avenir le dira.
En tout cas, j’ai été frappée par l’écoute au cours de cette matinée. L’assistance, composée d’auditeurs déjà bien au courant des problèmes de la Loue, n’a pas forcément appris beaucoup de choses pendant les interventions mais ceux qui le souhaitaient ont pu s’exprimer. Le collectif SOS Loue et rivières comtoises voulait établir un dialogue constructif. C’est fait avec l’une de ses propositions : élaborer un contrat de territoire. L’idée pourrait bien faire son chemin… Bien sûr, tout n’est pas rose; les quatre agents de l’ONEMA, chargés de relevés les infractions, sont trop peu nombreux pour réellement être dissuasifs, les nouvelles réglementations demandées ( AOC Comté, spécificité du sol karstique) vont être longues à élaborer, les habitants des 121 communes du bassin versant de la Loue sont loin de se sentir tous concernés, mais tout de même les Assises de la Loue marquent une étape importante dans ce combat menée pour sauver la Loue et les rivières comtoises.
Isabelle Brunnarius