Cette fois, ça semble plié. Alors que les deux équipes avaient suscité des espoirs de montée en Ligue 1, les 10 derniers jours ont douché l’enthousiasme avec une série de contre-performances des deux clubs. A 3 journées du derby, et à 11 matchs de la fin, on fait le point (avec pessimisme).
On a beau être optimiste, au bout d’un moment, il faut se faire une raison. La Ligue 1, les clubs bourguignons ne la retrouveront pas cette année. Et les supporters devront se consoler avec un nouveau Bourgognico, « le classico local » mais en Ligue 2, la saison prochaine, enfin, on l’espère !
Certes, au classement, Dijon n’est qu’à 6 points du podium. Mais une place est déjà confisquée par Monaco. Et Nantes, Caen, et Guingamp sont sur un bien meilleur rythme que les Dijonnais, et semblent mieux armés cette saison. Car le DFCO a connu un mois de février de souffreteux : 5 points sur 15 possibles avec 1V-2N-2D. Et devant, on ne les a pas attendus.
Lorsqu’on regarde le calendrier, l’optimisme n’est pas trop de rigueur non plus. Prochain match, un déplacement à Angers (5eme de L2), puis la réception de Nantes (2ème) et un déplacement à Auxerre… D’autant qu’au programme des 11 derniers matchs du championnat, il reste encore deux voyages périlleux à Guingamp et Caen. Pas de tout repos… Difficile donc d’être plus ambitieux (même si on souhaite changer d’avis).
Trop inconstants, les Dijonnais ont raté le bon wagon ces dernières semaines. Un peu tendres à l’extérieur, ils ont montré des lacunes en défense. Mais avec un effectif jeune et plein de qualités, Olivier Dall’Oglio a rétabli une sérénité autour du club. Peu d’observateurs voyaient le club si haut. On prend date pour l’année prochaine d’autant que le public a répondu présent, avec l’une des meilleures fréquentations de Ligue 2. Reste à savoir si le club ne va pas connaitre une nouvelle saignée à l’inter-saison (Reynet, Varrault, Souprayen, Guebert : resteront-ils ?)
A Auxerre, le risque d’une nouvelle relégation plane sur le club
Côté Auxerrois, l’euphorie est vite retombée, comme un soufflé. 4 victoires d’affilée et l’espoir de regarder à nouveau vers le haut du classement. Mais un match en retard perdu chez le dernier, et une défaite chez un relégable plus tard, voilà l’AJA redescendu sur terre et au classement. Neuvièmes avec 11 points de retard sur le podium, les Icaunais ont déjà fait une croix sur la remontée.
Bernard Casoni ne se montrait pas plus ambitieux : « Quelles illusions ? Moi, je n’en ai jamais eues. Le traumatisme de la relégation est toujours là, l’équipe est encore fragile ». L’entraîneur a remis de l’ordre dans le vestiaire auxerrois mais faute de solidité collective, il ne pourra faire mieux. La blessure de leur récent serial-buteur, Yaya Sanogo, n’a évidemment pas aidé non plus.
D’autant que des nuages bien plus menaçants sont venus s’amonceler cette semaine dans le ciel auxerrois. Jeudi, le club est repassé devant la DNCG sans réussir à apporter plus de garanties. Gérard Bourgoin a été auditionné, et ses propos ne sont guère encourageants : « C’est à l’heure où l’AJA peut sauver sa peau sportivement (9e de L2), qu’elle risque de la perdre administrativement ».
L’AJA est confrontée à un déficit évalué à 16,33 millions d’euros en juin 2012, et elle doit trouver une solution pour augmenter ses fonds propres avant la fin de la saison, sous peine d’une relégation administrative. Aujourd’hui, on apprenait même que le club a décidé de fermer, jusqu’à la fin de la saison, les tribunes arrières buts pour faire des économies. Une telle mesure devrait permettre d’épargner seulement quelques milliers d’euros dans la tirelire, c’est dire où le club en est…
Le derby du vendredi 29 mars entre Auxerre et Dijon s’annonce donc particulier. L’année dernière, les deux clubs luttaient pour le maintien en Ligue 1, cette année, la ferveur devrait être moindre… Ce « Crunch version Moutarde/Chablis » sera sans doute beaucoup moins épicé.