Ils avaient annoncé vouloir jouer 3 finales. Résultat : une élimination dès le premier tour des playoffs, et une défaite en 1/4 de finale des deux coupes. Le bilan comptable brut est clairement décevant. Après une saison 2011-2012 exceptionnelle, le hockey dijonnais est retombé sur glace mais veut croire en son avenir. Décryptage !
Ils essaient de rester de glace, pourtant le coup est rude. Éliminés une nouvelle fois d’entrée des playoffs, les hockeyeurs dijonnais quittent la patinoire plein de regrets. « C’est une immense déception, c’est de notre faute » lâche l’international français Nicolas Ritz, dépité. Cette année devait être la bonne mais comme souvent la porte s’est refermée, trop d’inconstances, payées cash…
« Ce n’est pas une si mauvaise saison, on finit 5e de la saison régulière ! » Olivier Ritz
C’est au tour du président, Olivier Ritz, de se présenter face à la presse, il cache sa déception : « Ce n’est pas une si mauvaise saison. On nous prédisait une année noire. On finit 5ème de la saison régulière, notre deuxième meilleur résultat de l’histoire. Alors bien sûr, il y a le chat noir des playoffs, mais je suis fier de voir notre deuxième ligne avec 21 ans de moyenne d’âge, on construit pour l’avenir ».
Alors pourquoi un nouvel échec, et une déception légitime pour le public (très nombreux encore hier) et les observateurs ? D’abord, parce que la saison s’est construite sur un malentendu. Les objectifs annoncés par le coach étaient 3 finales, on est loin du compte. Cette phrase a sans doute provoqué le décalage entre l’attente et les résultats de l’équipe. Car Dijon était bien en reconstruction cette année, après avoir perdu ses meilleurs joueurs (Gascon, Guttig, Riendau) à l’inter-saison. Pouvait-il en être vraiment autrement ?
Tillanen, un gardien sans filet
Alors les nouveaux ont-ils déçu ? Premier accusé, Kaï Tillanen, le gardien finlandais succédait à Sopko (meilleur rempart de la Magnus). C’était le choix de l’entraîneur, Tolvanen n’aime pas trop les portiers de petite taille comme Sopko, il souhaitait un grand gardien par la taille. Mais à l’image de l’équipe, il a été trop irrégulier. Il pouvait alterner le très bon, et le quelconque. Dans cette série de playoffs, il n’a pas réussi à faire basculer la rencontre au contraire de son homologue vosgien (auteur de 47 arrêts dans le match 5). Ses statistiques sont moyennes : 89.5% d’arrêts en saison régulière (9ème gardien de la Ligue). Elles chutent même à 87.5% en playoffs. Insuffisant pour prétendre à plus haut.
Conséquence, la défense a pataugé. Gênée par les blessures, elle a manqué de stabilité. Avec 95 buts encaissés, Dijon n’est que la 9ème défense de la Ligue Magnus. Et en playoffs, les parties se jouent souvent sur ces phases défensives, pas étonnant non plus que les Ducs aient perdu 2 matchs de la série en prolongation.
Des attaquants en berne
Mais la grande déception vient de l’attaque des Ducs : les leaders offensifs ont été aux abonnés absents lors de cette série de playoffs. Skinnars (1 seul but) et Crowder (2 petits buts, pour le 3ème meilleur buteur de la ligue) ont cruellement déçu, totalement inexistants même sur le match décisif. « Certains joueurs n’ont pas été au niveau en playoffs. Un coup, un joueur sauvait l’équipe, on ne jouait jamais en même temps et toujours avec du retard », analysait Nicolas Ritz. Quand les leaders baissent de rythme, difficile d’envisager mieux. Tolvanen renchérit : « On a eu notre chance, mais offensivement on a manqué de fond de jeu. On est trop inconsistant, on a pas su tous se hisser au top niveau au même moment ».
Et maintenant ? Après la formidable épopée de 2012, il reste un gout d’inachevé, avec cette élimination prématurée… D’autant « que le quart de finale aurait été très jouable contre Chamonix », lâche le président dijonnais Olivier Ritz, comme pour remuer le couteau dans la plaie. Alors oui, cette saison est décevante au regard des attentes légitimes, suscitées ces derniers mois.
Tolvanen continue
Mais le président est déjà tourné vers la saison prochaine : « on a travaillé avec Jarmo depuis le début des playoffs sur la suite, il a signé son contrat ». Le Finlandais avait un contrat 1+1, il a manifesté sa volonté de continuer. Des ajustements sont évidemment à prévoir dans l’effectif. Si Dijon veut continuer à grandir, il va falloir s’appuyer sur ces erreurs pour progresser dans tous les domaines. En tout cas, Dijon a encore de l’envie, « on a des équipes jeunes qui cartonnent » glisse le président avec l’œil frétillant, tourné avec appétit vers l’avenir. Reste le plus dur : confirmer au plus haut niveau.