Il a officialisé hier son départ de la JDA Dijon Basket, après trois belles saisons passées au club. Jérémy Leloup était devenu le leader de l’équipe, intenable en fin de saison, en grande partie responsable de la qualification in extremis de l’équipe pour la phase finale du championnat. Aujourd’hui, l’ailier veut confirmer dans un club français plus huppé. Il a plusieurs offres devant lui. Jérémy Leloup nous a accordé un entretien direct, en forme de bilan de son « aventure » dijonnaise, selon ses propres termes.
Sports Bourgogne – Quel bilan fais-tu de cette dernière saison à Dijon ?
C’est une très belle saison ! Nous n’étions pas partis de la meilleure des façons, avec les points de pénalité infligés par la Ligue en lien avec le passif du club… Ca ne nous a pas aidé à nous mettre en confiance, mais on a su faire abstraction de tout ça. Au fil des semaines, nous avons réussi à produire un beau jeu, en gérant bien la coupe d’Europe également. Et puis on termine vraiment fort en accrochant les playoffs, ce qui n’était absolument pas l’objectif de départ. Donc c’est bien, on a redonné des couleurs et une belle image au club. Après, on tombe en quart face à une grosse équipe de Strasbourg, qui a dominé logiquement, même si le deuxième match était plus accroché… Voilà, on s’est offert deux semaines de plaisir en plus.
Avec le recul, c’était un choix risqué pour toi de rejoindre Dijon en 2010. Tu sortais d’une saison solide en Pro A avec Vichy, et tu pars en Pro B…
Descendre en Pro B n’était mon choix. Après Vichy, j’aurais aimé rester en Pro A, mais j’étais contractuellement lié au Mans, et ce club ne me proposait qu’un rôle que j’avais déjà connu deux ans auparavant, c’est-à-dire 10 minutes de jeu par match… Soit j’acceptais, soit je prenais le risque d’aller en Pro B pour jouer 25/30 minutes, avec un beau challenge aussi qui était de remonter directement. On apprend beaucoup plus vite quand on joue, donc j’ai fait ce choix. Dijon est aussi le club qui a pu me racheter mon contrat au Mans… Et puis ça a payé puisqu’on a atteint l’objectif et qu’il y a eu la remontée au bout.
« J’ai beaucoup travaillé avec un préparateur mental, et un préparateur physique, pour franchir des caps de confiance. »
Après avoir été un acteur majeur de l’équipe en Pro B, tu retrouves un rôle plus discret en Pro A en 2011/2012… Comment as-tu vécu cette période ?
En Pro A, beaucoup de postes de jeu sont doublés, donc je savais que mon temps de jeu allait baisser. Mais surtout, je n’ai pas produit un jeu qui me permettait d’en avoir plus ! J’étais vraiment dans le jeu d’équipe, à faire des passes, alors que j’étais capable de faire autre chose… Je réfléchissais trop sur le terrain. Depuis l’année dernière, j’ai beaucoup travaillé avec un préparateur mental, et un préparateur physique, pour franchir des caps de confiance et évoluer dans mon jeu…
C’est ce qui t’a permis d’exploser cette saison, avec 8 matches à 20 points ou plus ?
Oui, j’ai eu le déclic cet été. Après, ça a quand même mis un peu de temps à se mettre en place sur le terrain, ça s’est fait gentiment durant la saison. Mon jeu a évolué. Quand l’année dernière je réfléchissais, je cogitais, cette fois j’étais plus à l’instinct, et les performances ont suivi.
Quel souvenir garderas-tu de ton passage à la JDA ?
Dijon restera un très bon souvenir pour moi ! Avec les supporters, le staff… Et puis je me suis fait des amis ici, toute mon aventure s’est vraiment super bien passée. C’est pour cette raison que je tenais à remercier tous ces gens avant de partir. Mais on se recrouisera très vite sur les parquets…
Puisqu’on y arrive, tu es annoncé un peu partout, à Strasbourg, à Gravelines-Dunkerque… Tu as une préférence déjà ?
Il y a aussi d’autres clubs sur la liste ! (rires) Mais oui ces deux-là m’ont contacté. J’ai plusieurs offres, ça discute gentiment, sans pression. Mais je tenais à dire à la JDA que je quittais le club, parce qu’on s’était fixé une date butoir. Je m’étais mis d’accord avec Jean-Louis (Borg) pour l’avertir assez tôt, et ne pas bloquer leur recrutement… Ca me semblait important. Après, je vais prendre mon temps pour choisir le meilleur projet.
« Je veux confirmer ce que j’ai fait cette année, prouver que ce n’était pas une erreur ! »
Qu’est-ce qui t’a convaincu de partir maintenant ?
J’avais envie d’évoluer avec des équipes de haut de tableau, qui joueront la coupe d’Europe. La JDA m’a fait une offre intéressante (une prolongation de deux ans, ndlr), mais pour mon évolution personnelle, j’avais envie de me mettre en danger. Découvrir un autre style de coaching aussi, pour ne pas rester dans un certain confort, dans un environnement connu.
Tu as envie de tenter l’aventure à l’étranger ?
Je veux d’abord continuer à progresser dans mon jeu. Je veux confirmer ce que j’ai fait cette année, prouver que ce n’était pas une erreur ! J’ai aussi envie de prouver ça dans un autre contexte, avec une concurrence plus forte. Après, pourquoi pas partir à l’étranger… Mais pour le moment je n’y pense pas vraiment. Quand on voit Adrien Moerman qui est parti à Bilbao, et qui n’est pas payé depuis 6 mois, dans un club qui jouait pourtant l’Euroleague il y a deux ans, on se demande si ça vaut vraiment le coup… (*) Mais de toute façon, pour l’instant moi je n’ai fait qu’une seule bonne saison, je dois confirmer avant de penser à ça.
Et sinon, tu as pris quelques vacances quand même, dans tout ça ?
Oui j’ai stoppé deux semaines, et là je viens de reprendre le travail physique et la musculation. Je vais rejouer au basket cette semaine. C’est reparti…
(*) Jérémy Leloup a tenu à préciser ses propos : « Adrien est un ami. Je prends simplement son exemple parce qu’il montre que même un club étranger de haut niveau n’offre pas toujours des garanties à la fois sportives et financières… A part dans les très grands clubs comme le Real ou Barcelone, c’est difficile de savoir ce qu’on va trouver. Ca fait partie des choses qui me feront réfléchir avant de tenter l’aventure, si un jour l’occasion se présente. »