Archives de l'auteur : Joël Barcy

Coupables levez-vous! Personne n’ose,  toutes les têtes sont baissées. Ce pourrait être une fiction tournée à la fédération socialiste marseillaise. Chacun a creusé sa tombe avec plus ou moins d’énergie. A l’arrivée c’est un cimetière.

Comment peut-on perdre 3 secteurs et avoir son leader battu largement dans son propre fief ? C’est incompréhensible même pour les victimes. Mennucci, Hovsepian, Caselli… tous sont vaincus et abattus. Un coup derrière la tête dont on se remet mal.

La faute aux sondages, trop optimistes? la faute à un  gouvernement honni? Ces explications ne suffisent pas. Il faut aussi balayer devant la porte du PS local. Un PS sous tutelle et perfusion parisienne depuis des mois. Des primaires qui l’ont laissé exsangue avec des rancoeurs à tous les coins de rues. Personne n’a finalement réussi à rassembler les troupes derrière son nom.

Mennucci et Ghali ?  trop clivants. Caselli ? trop distant. Carlotti? trop parisienne même avec l’accent chantant.

Comment rebâtir sur des fondations friables? Là est toute la question. Sans une remise à plat pas de salut possible!

 

 

C’est une déferlante, un raz de marée, que dis-je :  un tsunami! La gauche annoncée possible gagnante voilà quelques semaines est balayée. Un seul secteur sur 8 à son actif. Elle se retrouve à égalité de sièges avec le Front National. 20 chacun. L’UMP écrase tout :  61 sièges. Jean-Claude Gaudin n’a jamais été si bien élu. Le boss c’est lui.

Effondrement, Bérézina, raclée, les mots sont insuffisants pour qualifier la déroute du PS à Marseille. On attendait une prise de guerre pour le parti et indirectement pour le gouvernement mais l’assaut se résume à une sombre retraite. Il  ne reste de l’armée socialiste marseillaise que des décombres.

Reformer les troupes, repartir à la bataille après l’hécatombe de dimanche relève de la gageure

A 17 heures, 6 électeurs sur 10 ne sont pas allés voter à Marseille. Le chiffre est colossal. En 2008, la participation était de 47,6. Elle est de 40,9 ce dimanche. Visiblement il n’y a pas eu de sursaut au second tour. Pire, la participation très légèrement inférieure.

Les raisons sont multiples mais le parti vainqueur risque encore d’être celui des abstentionnistes. Chacun va encore gloser sur les plateaux de télévision sur l’incompréhension entre les élus et le peuple. Sur des citoyens devenus de plus en plus des individualistes et de simples clients.

L’avenir politique de Marseille va se jouer vers 22 heures dimanche. 3 configurations sont possibles. Elles bouleverseront le paysage.

1- Jean-Claude Gaudin réalise le petit chelem : 7 secteurs sur 8 dans la poche. La messe est dite. PS et FN devront rentrer dans le rang. S’incliner devant l’habile politicien et l’homme fort de la ville. Avec une majorité absolue le maire sortant pourra faire ce qu’il veut, les autres compteront les points. Chapeau l’artiste! S’il n’en obtient que 5 là la mention se limitera à assez-bien.

2- Le FN emporte le 7ème secteur (13 et 14ème arrondissements), ce serait un séisme national, une ville de 150 000 habitants tomberait dans l’escarcelle de Marine Le Pen. Le Front National obtiendrait au moins 20 conseillers municipaux dans la nouvelle assemblée municipale

3- La gauche sauve 3 secteurs sur les 4 détenus actuellement. C’est un coup dur mais elle sauve les meubles. Si elle ne garde qu’un secteur là c’est un tsunami, la gauche explose. Patrick Mennucci pourra difficilement reconstruire  quelque chose sur ces décombres encore fumant.

Vivement dimanche mais pas certainement pas pour tout le monde!

Le Luc s’offre finalement une triangulaire dimanche. Jeudi soir soir 2 jours après le dépôt des listes. André Raufast, divers gauche, a décidé de se retirer. Longue réflexion. Une décision prise face sans sans doute à la menace du Front National. Reste 3 candidats en lice. Un divers droite, un divers gauche et un FN arrivé très largement en tête.  Près de 13 points sur le deuxième avec 37% des votes.

Le Luc ville de 10 000 habitants pourrait donc bien s’offrir dimanche un maire FN.

Il avale tout. Rêve d’un petit chelem. Tout balayer sur son passage et laisser un seul secteur à la gauche dimanche prochain. C’est son défi à lui, l’habile politicien.

On le disait usé, abattu, mais il renaît tel le Phénix. A l’approche d’un scrutin, il retrouve du punch, bat les estrades, cajole, embobine, impose.

Valérie Boyer se voyait déjà Maire du 6ème secteur, elle a dû rabattre ses prétentions après le score du divers droite Robert Assante. Ce dernier se range aux côtés de l’UMP, à condition qu’il reste maire du secteur. Gaudin tranche. Adieu Valérie !

L’appétit vient en mangeant, l’ogre Gaudin devient insatiable. Fort des scores de l’UMP dans tous les secteurs (même s’ils sont en baisse par rapport à 2008) Jean-Claude Gaudin rêve de prises de guerre à la gauche. En ligne de mire, le 2ème secteur détenu par la radicale de gauche et guériniste Lisette Narducci. Mardi l’alliance est signée, cette dernière se met sous la protection du maire sortant et fusionne sa liste avec celle de l’UMP. Chapeau bas! On notera quand même que ce gros morceau a du mal à être avalé par tous les électeurs de droite. Mais qu’importe la majorité absolue au conseil municipal impose quelques entorses.

On annonçait une ville ingouvernable avant le scrutin, tout est changé. A moins d’un sursaut des abstentionnistes dimanche, l’UMP sera ultra-majoritaire, même si le FN peut obtenir un certain nombre de sièges.

Nous le regrettons mais il n’y aura pas de débat entre les 3 protagonistes du second tour à Marseille. Jean-Claude Gaudin l’avait pourtant répété urbi et orbi. « Il ne ferait qu »un seul débat entre les 2 tours et ce serait sur France3. » Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent…

En fait, ce qui a fondamentalement changé, c’est la donne politique :

Le premier tour a placé l’UMP loin devant le FN et le surtout le parti socialiste. L’écart est tel que le débat n’est plus utile, politiquement parlant, pour le Maire sortant.

Autre élément, l’accord avec la Guériniste et radicale de gauche Lisette Narducci dans le 2^ème secteur. Les gens de droite n’ont pas tous apprécié cette alliance, si on en croit les tweets. Jean-Claude Gaudin n’a pas envie qu’on lui reproche de pactiser avec le président du conseil général multi-mis en examen.

En résumé, Jean-Claude Gaudin n’a aucun intérêt à affronter ses adversaires qu’il qualifie de pieds nickelés. Il applique la loi du plus fort et tant pis pour le débat démocratique !

Il clamait haut et fort que plusieurs villes (entre 6 et 10) étaient à sa portée dans la région.Le Front National devra sans doute réviser ces prétentions à la baisse. Dans le Vaucluse notamment.

Carpentras au vu du dernier sondage devrait rester à gauche. Sorgues est apparemment oubliée aussi vu la position de la benjamine des Le Pen sur la liste. Marion Maréchal Le Pen devait figurer en deuxième position voilà quelques semaines. Elle est aujourd’hui dixième sur la liste. Signe que la confiance n’y est pas et qu’elle ne veut pas ternir son image.

Brignoles, Tarascon, Fréjus peuvent encore tomber dans l’escarcelle du FN mais on est loin des ambitions affichées. Reste que le mouvement jouera un rôle dans nombre de triangulaire. A défaut de gagner il pourra faire perdre.

Qui sortira vainqueur le 30 mars prochain à Marseille? Les paris sont ouverts. Une voyante nécessaire. En témoigne le dernier sondage en date dans le secteur clé de la ville : Le troisième. Au 1er tour le maire sortant UMP  du secteur, Bruno Gilles, fait la différence avec 35% des voix, loin devant la Ministre socialiste Marie-Arlette Carlotti 29%.

Mais le frontiste Jean-Pierre Baumann totaliserait 19% des Suffrages et Isabelle Pasquet pour le Front De Gauche 12%. Ce seront eux les arbitres

Un vote utile à droite  pour les électeurs du FN et Bruno Gilles devrait retrouver son fauteuil. Un bon report de l’ensemble des voix de gauche sur Marie-Arlette Carlotti et une fidélité des électeurs du FN à leur candidat et c’est la Ministre qui peut faire basculer le secteur. La Mairie serait alors grande ouverte pour Patrick Mennucci.

Il faudra patienter jusqu’à dimanche soir et suivre les premières estimations de France 3 Provence-Alpes dès 21h30 pour avoir une petite idée de l’issue du scutin.