Gaëtan Roussel, Franz Ferdinand, Shaka Ponk : hier soir, ils ont tous bien compris que dans « Eurockéennes », il y avait le mot « rock ». Et ça, ça fait plaisir.
Il n’a pas fait que passer
19h : Grande fan de Louise Attaque dans les années 90 et d’Alain Bashung dans toutes les époques, aller écouter Gaëtan Roussel me semblait une évidence. Pari réussi pour le chanteur aveyronnais : ne pas nous entraîner dans la nostalgie de ses anciens groupes. Son univers parle à tout le monde et c’est sûrement pour cela que le public est entré en transe assez rapidement : du bon rock français qui sonne + des paroles inspirées + un tube qui fait chanter les gens (Help Myself) = un excellent concert.
British fever
21h : Dès les premières notes de Franz Ferdinand, les souvenirs de mon voyage à Londres il y a quelques mois me reviennent. C’est la folie britannique, l’ambiance qui règne dans les rues de Londres dans toutes les chansons. Les écossais nous servent une brit-pop saccadée, bien reconnaissable au timbre du chanteur Alex Krapanos et saupoudrée ici et là d’electro « pour faire danser les gens ».
Le leader s’adresse au public en français avec un fort accent british, traduit tous les titres et fait s’asseoir le public dans la boue sans grande raison apparente, mais ça fait marrer les gens. Sur la fin du concert, c’est le lâcher-prise total, le groupe donne tout ce qu’il a et envoie du gros son. Le public hurle, les filles (sûrement les mêmes qu’à Stromae) chantent faux en sautant dans la boue. Du coup, le chanteur s’approche de la foule, le long des barrières crash. Tout comme nous, il a dû se dire « awsome* ».
*génial
Pendant ce temps là, sur la Plage…
22h : Petit tour à la scène de la Plage où les DJ electro se succèdent. Ambiance club à Ibiza, ne manquent que les palmiers. Et la mer, mais l’étang du Malsaucy fait illusion. A cette heure-ci, c’est Travis Scott qui secoue les clubbers sur un hip-hop acide et groovy. Il est où mon mojito ?
Je veux redevenir punk
23h15 : Shaka Ponk. On prend notre temps pour y aller, c’est bon, on les a déjà vus il y a deux ans. Sauf que… On se prend une grosse, grosse baffe. Musicale, j’entends. Je ne sais pas si c’est l’influence du rock allemand (ils vivent à Berlin) où s’ils ont ressortis leur vieux CD de Rammstein, mais si vous vous attendiez à danser gentiment sur de la dance comme en 2012, vous repasserez.
Ce qu’on ne peut pas nier, c’est que Shaka Ponk sait soigner ses ouvertures. Une intro de violoncelle laisse soudain la place aux gros accords de hard-rock et double pédale de grosse caisse, les écrans géantissimes font apparaître Goz, le singe mascotte du groupe. Ils nous sortent des Eurocks pour nous emmener dans un Hellfest en dessin animé arc-en-ciel. Leur message est clair à travers leur musique et leurs mots : Universalité. Un morceau dans lequel on mélange disco et metal, ça ne peut que réunir le monde !
Certains fans sont déçus. C’est pas assez clubbing, tout ça. Au diable ! Les puristes savent qu’ils sont juste revenus à leurs premières amours et retrouvent l’esprit du premier album. Les chansons s’enchaînent, toutes plus explosives les unes que les autres, mais le point d’orgue du spectacle, c’est la battle de drums entre le batteur et le singe virtuel. Une prouesse technique et musicale qui nous a complètement scotchés. Un seul mot pour décrire ce moment : yeaaaaah !
Pendant ce temps, à la Plage…
1h : Retour à Ibiza. C’est Brodinski qui a repris les manettes de la scène de la Plage et là on est dans de l’electro pure, planante mais stimulante, qui donne tout de suite envie de se mettre pied nus dans le sable et danser jusqu’au bout de la nuit. Mais il faut rentrer, maintenant…
La phrase du jour : « Qui est-ce qui reste avec moi pour Skrillex ? » …*grand silence*