19 Oct

Sortie d’album : Yules revisite Cohen… tout nu (ou presque)

©Laurence Revol

©Laurence Revol

Eurockéennes 2013, scène de la Loggia, Yules nous présente en live son projet de réarrangement du mythique album de Leonard Cohen, « I’m your man ». Une année et quelques mois plus tard, le duo bisontin s’apprête à déposer, dès ce lundi 20 octobre, dans votre lecteur CD, votre ipod ou votre platine vinyle le petit chef d’oeuvre qu’est l’album « I’m your man… naked« .

Franchement, chapeau les gars. Je connaissais peu l’oeuvre de Leonard Cohen, ou tout du moins pas vraiment la période années 80, et je dois avouer que c’est une terrible erreur de ma part. Cohen, c’est un Gainsbourg folk-blues testostéroné qui sort un album génial tous les 2-3 ans depuis les années 70, s’inspirant de la mouvance musicale du moment. Son album phare, « I’m your man » (1988, réédité en 2012), le plus repris de tous, marque un véritable tournant dans sa musique : comme presque tous les musicien de cette époque, lui aussi se laisse un peu trop séduire par la suavité synthétique d’un Yamaha DX7… Les frères Charret, bercés aux disques de Simon et Garfunkel, des Beatles, de Joni Mitchell, ont décidé qu’il fallait sublimer un peu cet héritage, lui redonner les lettres de noblesse qu’il avait probablement un peu perdu avec le temps et les tendances.

©Laurence Revol

©Laurence Revol

On a demandé à Yules ce qu’ils apportaient de plus avec cet album : la réponse est en fait évidente au moment où vous écoutez le premier titre. Epurés, dénudés (d’où « naked », nu en anglais) parés d’un quatuor à cordes qui encadre la guitare et la basse acoustique du duo, les 8 morceaux de l’album accueillent la voix aérienne de Guillaume comme de nouvelles chansons jamais entendues auparavant.

Déjà, le fait de reprendre dans son intégralité un album de Cohen représente une nouveauté. Sans rentrer dans l’hommage « Best Of », un des intérêts majeurs était de considérer l’album « I’m Your Man » comme un tout, comme une symphonie dont on joue tous les mouvements sans exception. Sans ça, nous aurions sûrement contourné « Jazz Police » et « I Can’t Forget », mais essayer coûte que coûte de leur donner une lecture moderne fût un vrai challenge. Ensuite, sur les arrangements en tant que tel, l’instrumentation très acoustique et boisée sur ces chansons hyper « eighties », donne un côté plus chaleureux et moins daté. Je pense sincèrement qu’aujourd’hui, plein de gens peuvent complètement passer à côté de l’album original, à cause des arrangements synthétiques qui ont pourtant en leur temps, contribué au succès du disque. Mais en 2014 la vraie force de cet album réside dans ses chansons parfaites.

Oui mais alors, pourquoi avoir choisi cet album là, particulièrement ? Ok, toutes les chansons sont des tubes. Mais justement, quitte à dépoussiérer papy Cohen, pourquoi ne pas s’attaquer à « Various Positions« , par exemple ? Un album au succès mitigé précédant la transition vers la musique synthétique, lui aussi bien chargé en fioritures eighties et dont les (malgré tout excellents) morceaux auraient bien mérité une mise à jour 2.0…

Evidemment, il y a eu hésitation entre 4 albums dont « Various Positions », mais si nous ne l’avons pas choisi au final, c’est parce qu’il contient la chanson de Cohen la plus reprise… « Hallelujah », c’est un exercice de style qui nous a rebuté, car on savait pertinemment que l’on n’apporterait rien de neuf, et qu’en plus, Cohen lui-même en a marre que cette chanson soit (mal) reprise. La deuxième raison, c’est que « Various Positions » contient beaucoup de vrais instruments, là où « I’m Your Man » est quasiment exclusivement joué avec des synthés et des programmations. Ce qui donnait plus de sens à nos reprises acoustiques. Et la raison essentielle, c’est la chanson « Everybody Knows » qui correspond à notre découverte de Cohen devant le film « Pump Up The Volume », une grande partie de nos émotions de jeunesse réside dans cet album. Nous avions donc à coeur d’essayer de transmettre notre version de cette grande musique.

Est-ce qu’on a le droit de dire que l’on préfère la version d’I’m your man de Yules à celle de Leonard ? Les poils de nos bras étant restés dressés 3 minutes de plus à la fin de l’album de Yules que celui de Cohen, on va dire que oui. Les cordes nous font souvent cet effet là… Blog’Notes dépose son label « véritable émotion garantie » sur « I’m your man… naked » et vous invite à vous rendre au petit concert que Yules donne pour la présentation de l’album ce mercredi 22 octobre aux Bains Douches de Besançon.

image002

« I’m your man… naked » – sortie officielle lundi 20 octobre 2014 – point de vente et téléchargement

Yules sera en concert ce mercredi 22 octobre aux Bains-Douches de Besançon (1 rue de l’école) – entrée libre mais nombre de places limitées.

Ecoutez l’album dès maintenant en cliquant ici ou ici et suivez toute l’actu de Yules sur leur page Facebook.

 

Revoir l’interview France 3 de Yules aux Eurockéennes 2013 :

Tiens, on a voulu savoir aussi pourquoi, contrairement à ce qui était annoncé dans cette interview, l’album n’était pas sorti comme prévu à la rentrée 2013 ?

Oui, je crois que les choses ont mis un peu de temps à se mettre en place, car l’été n’est pas une période très propice pour nous. Nous sommes plutôt du genre à enregistrer au printemps pour sortir en automne, tous nos albums ont été faits ainsi… Il y a quelque chose dans notre rythme biologique sans doute. On ne regrette rien, car cette attente nous a permis de rencontrer les bonnes personnes avec qui faire ce disque et notamment, François Michaud du Wild Horse Studio à Besançon, qui a beaucoup renouvelé notre manière de travailler en studio. Et puis, nous sommes un peu lents, il faut le dire, encore un point commun avec Cohen…