20 Nov

Faire revivre Nougaro à Besançon

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Michel Berreur chante Nougaro – ©Clémence Baverel

C’est le défi que s’est lancé Michel Berreur pour 2014, 10 ans après la mort du poète toulousain. Passionné depuis toujours par le jazz français, et particulièrement celui de Claude Nougaro, Michel attendait le bon moment (et probablement les bons musiciens ?) pour construire son projet : un spectacle-hommage mêlant reprises et compos personnelles, dont la première représentation a eu lieu ce mardi 19 novembre au Grand Café de Besançon.

« Par pudeur, et vis-à-vis de ce que représente Claude Nougaro dans le paysage musical français, je n’osais pas me lancer…Je viens du classique, j’ai longtemps accompagné les autres musiciens au piano, et puis un jour, je me suis décidé à écrire mes chansons. Du jazz français, imprégné de Nougaro bien sûr, mais aussi Michel Jonasz, Michel Legrand… ceux qui font swinguer la langue française. Le déclic qui m’a poussé à réaliser ce spectacle, et bien… je me suis senti grandi. Je m’autorise à chanter du Nougaro, je m’en sens capable, maintenant ! »

Les quatre mousquetaires du jazz

Michel Berreur s’entoure alors de talentueux musiciens : Fred Maggi au piano, ami de très longue date, qui s’octroie une pause entre deux avions, libéré pour quelques jours de sa tournée avec Jane Birkin (Londres la semaine dernière et Suisse la semaine prochaine). Vladimir Torres à la contrebasse, bientôt dans un avion pour une tournée en Amérique du Sud avec Ricardo Torres. Vlad est actuellement en représentation à Besançon avec son spectacle « Non-Lieu » qu’il a créé en collaboration avec la danseuse contemporaine Cécile Danjou et en résidence pour le futur nouvel album de Fayçal SalhiTom Moretti à la batterie, que l’on a pu apercevoir avec le SK Quartet, et qui anime la Jam du Maquis (Besançon) tous les mercredis soirs. L’alchimie de ces quatre mousquetaires du jazz fonctionne à merveille.

Une tournée hommage en perspective

« Au mois de mars 2014, cela fera 10 ans que Claude nous a quittés. J’aimerais que ce spectacle puisse partir en tournée et commémorer ce grand musicien qu’était Nougaro dans le plus d’endroits possible ! On démarre par Besançon ce soir parce que c’est ma ville, mais aussi parce qu’au niveau musical, il y a un vrai dynamisme. Je le dis dans ma chanson « Besançon ». Peut-être qu’effectivement, le jazz est moins représenté que d’autres genres musicaux, ce qui est dommage car ce n’est pas une musique élitiste contrairement à ce que les gens peuvent croire. Ecoutez Louis Armstrong par exemple, Nougaro disait de lui qu’il était le Jean-Sébastien Bach du jazz, vous verrez que c’est ultra-accessible. En tout cas nous, nous ne cesserons jamais de le faire vivre, le jazz ! »

Faire revivre son univers à travers ses chansons

C’est ce qu’ils ont fait hier soir, devant le public du Grand Café qui a pu se régaler aussi bien les papilles que les oreilles. Car Michel Berreur a parfaitement su transporter l’auditoire dans l’univers de Nougaro, de « Cécile ma fille » à « Nougayork » en passant par des morceaux que l’on vous conseille de réécouter, comme « Le coq et la pendule« , de vrais petits chefs d’oeuvre du jazz français. Pas un spectateur dans la salle pour vous dire que ça ne lui a pas plu. Même Catherine, 43 ans, qui venait avec des a priori : « En fait, je n’aime pas trop trop Nougaro. Enfin, je croyais… Là, ce qu’à fait Michel, les chansons de Nougaro et ses chansons à lui, j’ai vraiment trouvé ça super ! »

Le concert a été filmé par les collaborateurs de Michel Berreur et sera bientôt disponible sur le net (on vous tiendra au courant, bien évidemment !). En attendant, on a pu capturer un petit moment sympa pendant les balances, une compo de Michel dont le titre laisse deviner l’attachement de cet artiste comtois à ses racines : « Besançon »…

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