Après la coulée de pierres, un arrêté interdit l’accès « terrestre et souterrain » au massif du Granier

Il n’y pas de risques pour la population et les habitations, mais afin d’éviter des accidents complémentaires, les préfets de l’Isère et de la Savoie ont pris chacun un arrêté pour interdire l’accès à l’ensemble du massif du Granier.

© Fabien Hobléa, Edytem, CNRS-Université Savoie Mont-Blanc.

© Fabien Hobléa, Edytem, CNRS-Université Savoie Mont-Blanc.

A la suite des fortes précipitations qui se sont produites ces dernières 48 heures (50 à 60mm), des laves torrentielles (coulées de pierres et de boue) provenant des derniers éboulements du Mont Granier se sont déversées sur la route montant au col (RD285A), coupant la route en quatre endroits différents.


Images de la lave torrentielle

Une réunion s’est tenue en Préfecture de l’Isère, ce vendredi13 mai au soir, à laquelle ont participé les services de l’État, les pompiers, les Secours Spéléo, Météo-France, le Conseil départemental, les communes de Chapareillan et d’Entremont-le-Vieux et la Préfecture de Savoie.

A l’issue, il a été décidé d’interdire l’ensemble des activités de randonnée, spéléologie, manifestations sportives et de travaux forestiers sur l’ensemble du massif.

zone interdite granier

Devant les différents risques liés à ce phénomène géologique, « chacun doit faire preuve de vigilance et respecter les consignes de sécurité sous peine de poursuites ».

Il est donc conseillé d’éviter tout déplacement dans les secteurs concernés et de respectez, en particulier, les déviations mises en place.

Dès que les conditions météo le permettront, le Conseil départemental de l’Isère interviendra afin de détourner la lave torrentielle en aval de la route et de purger les dépôts.

Des experts vont procéder à une nouvelle inspection de l’ensemble du site.

reportage de Renaud Gardette et Dominique Bourget


POINT SITUATION DU GRANIER

Le Mont Granier n’en a pas fini avec le risque d’éboulements à Chapareillan (Isère)

A l’occasion d’une réunion qui s’est tenue à Chapareillan, la Préfecture de l’Isère a fait le point sur les risques d’éboulements au Mont Granier. Une importante écaille rocheuse menace encore la zone comprise entre Isère et Savoie. 

© @coz_sudest

© @coz_sudest

Cette réunion, qui a eu lieu lundi 9 mai, a rassemblé tous les services de l’État (gendarmerie, Direction Départementale des Territoires, service de Restauration des Terrains de Montagne), le SDIS, le Conseil départemental de l’Isère et la commune de Chapareillan.

La situation géologique

Après un éboulement de 15.000m³ sur la face Nord Est du Mont Granier, le 29 avril dernier, un nouvel éboulement de 30.000m³ s’est déroulé le 7 mai à une altitude de 1.800m.

Le diagnostic identifie désormais « un risque de nouveaux éboulements rocheux potentiel de plusieurs compartiments, de 40.000m3 et 10.000m3 avec différents degrés d’instabilité ».

Les menaces

• Aucune menace ne pèse sur les habitations
• La piste forestière en aval est susceptible d’être impactée directement par des chutes de pierres.
• En cas de pluie importante, la RD285 pourrait être impactée par des coulées de pierres provenant de l’éboulement.

Les mesures

RTM (Restauration des Terrains de Montagne) va poursuivre son suivi du phénomène géologique, notamment avec la pose de nouveaux instruments et la poursuite des prises de vue en lien avec la base d’hélicoptère de la Sécurité civile.

En complément des arrêtés municipaux de Chapareillan et d’Entremont-le-Vieux, « des interdictions complémentaires vont être prises sur l’activité de spéléologie sur l’ensemble du Mont Granier, avec des contrôles de la gendarmerie nationale. Les manifestations sportives sont déconseillées sur la voirie et les chemins environnants ».

Eboulement du Granier: vos photos et vidéos

Le 7 mai dernier, plusieurs dizaines de milliers de m3 de roches se sont détachés de la face nord du Mont Granier aux confins de l’Isère et de la Savoie. L’événement, très impressionnant, a été filmé et photographié par de nombreux témoins.

© @coz_sudest

© @coz_sudest

L’équipe de télépilotes de drones d’Acl Process a filmé en direct l’éboulement du Granier à 8h34.
Cette prise de vue a été mise à la disposition des spécialistes en risques naturels.

 


Savoie/Isère: nouvel éboulement au Mont Granier, le « plus gros » depuis le début de l’épisode

Ce samedi 7 mai au matin, le Mont Granier est entré dans une nouvelle phase d’éboulement. Il s’agit du plus gros épisode depuis le 8 janvier, date de la précédente chute de roches. Aucun dégât n’est à signaler mais les habitants du secteur évoquent un panache de fumée « très impressionnant ».

© Pompiers de Savoie Les chutes de rochers ont commencé à partir de 8h 30 ce samedi 7 mai.

© Pompiers de Savoie Les chutes de rochers ont commencé à partir de 8h 30 ce samedi 7 mai.

Depuis 8h30, aux confins de l’Isère et de la Savoie, le Granier connaît de nouveaux éboulements. Il s’agit, selon les pompiers de Savoie et le CNRS, du plus gros épisode de chutes de rochers depuis la nuit du 8 au 9 janvier 2016, date à laquelle la montagne s’était déjà effondrée de façon impressionnante

Reportage de Françoise Guais, Joëlle Ceroni et Pierre Maillard 


Effondrement du Granier

En vidéo, l’effondrement filmé par Jean-Fabrice Quirin


L’effondrement filmé par Jean-Fabrice Quirin

Une nouvelle fois, c’est la face nord du Mont-Granier qui est concernée et plus spécifiquement le secteur du Ravin du Diable. Il se pourrait que l’écaille restée suspendue dans le vide à la suite de l’éboulement de janvier ait, cette fois, cédé. Cette chute a entraîné un éboulement de « plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes », selon Fabien Hobléa, chercheur au CNRS de Chambéry. Un volume finalement chiffré à 100.000 mètres cubes en début d’après-midi par RTM, le service de restauration des terrains de montagne. 

L’événement, très impressionnant, était toutefois assez prévisible. Il a été précédé durant toute la semaine de plusieurs chutes de pierres moins importantes en volume. 

© Photo Josselin Blanc

© Photo Josselin Blanc

Ce nouvel éboulement a été observé par de nombreux témoins présents sur le site. Des pompiers de Savoie sont restés une bonne partie de la journée aux abords, tandis qu’un hélicoptère de la Sécurité Civile de l’Isère procédait à des reconnaissances aériennes pour mesurer l’étendue des chutes et les risques éventuels à venir.

Les témoins, comme les pompiers, décrivent pour l’heure un « panache de fumée extrêmement impressionnant ». Mais heureusement, aucun dégât n’est à déplorer. Les blocs de pierre sont en effet tombés assez loin du premier village.  

En vidéo, les explications de Françoise Guais


Les explications après l’effondrement du Granier

LA vidéo du Granier qui s’éboule

Le flanc Nord du Granier s’éboule un peu toute l’année. En ce moment, à cause du regel, puis du réchauffement, c’est plus intense. 4 mois après le pilier Ouest, côté Entremont le Vieux, c’est actuellement le pilier Est, côté Chapareillan, qui s’effrite. Un chercheur grenoblois a filmé l’événement. 

Depuis ce week-end, le pilier Est du flanc Nord du Granier s’effrite plus intensément que d’habitude. Hier, mardi 3 mai, David Amitrano, spécialiste en géomécanique, a filmé un éboulement très parlant. A 9H11, sur la route qui monte de Chapareillan au col du Granier, David Amitrano faisait justement des photos pour reconstruire dans son laboratoire le relief de toute la falaise du Granier. Objectif: calculer le volume des blocs de roche qui tombent de la montagne. 

« Au départ, j’entends beaucoup de bruit, mais je ne vois pas grand chose… »

« Au départ, j’entends beaucoup de bruit, mais je ne vois pas grand chose… » explique David Amitrano. « J’ai commencé à filmer en bas, le cône d’éboulis, et c’est là que j’ai entendu un bruit beaucoup plus important qui provenait du sommet de la falaise. Et j’ai vu le bloc dévaler le ravin du Diable, rebondir sur les parois…  » C’est justement l’objet d’étude du chercheur, qui cherche à comprendre quelles sont les causes de « rupture des roches » au Saint-Eynard, ou au Chambon, par exemple. Son travail: constituer une sorte de catalogue de ces événements. Il est enseignant-chercheur au laboratoire grenoblois ISTErre de l’Université Grenoble-Alpes. 

David estime la chute de roches d’hier matin à quelques milliers de mètres cube. C’est à dire 100 fois moins que l’éboulement de janvier survenu côté Entremont, estimé lui à 120 000 mètres cube au total, sur la base de l’écho sismique causé par l’impact des roches au sol, et enregistré par le réseau Sismalp. Selon le chercheur, les plus gros blocs filmés dans sa vidéo atteindraient entre 10 ou 20 mètres cube, soit à peu près le volume d’une petite piscine hors sol. Pour entre 25 et 50 tonnes de roche !

« Toutes les falaises autour de nous s’érodent… »

David Amitrano rappelle que pratiquement toutes les falaises autour de Grenoble s’érodent. Le Saint-Eynard « lâche » 10 mètres cube au moins tous les 3 jours. Il s’agit d’un processus géologique normal. Plus ou moins vite, plus ou moins intensément, en fonction de la météo mais pas seulement. Le Granier et la Dent de Crolles sont constitués tous deux de calcaire urgonien, vieux d’environ 100 millions d’années. Mais c’est le Granier qui s’effrite, parce qu’il a été beaucoup plus fracturé au cours de son histoire géologique. 

© David Amitrano ISTerre Université Grenoble-Alpes

© David Amitrano ISTerre Université Grenoble-Alpes

Comme disent les anciens, « Bien chaud, bien froid, sous la falaise ne te promène pas! » Fabien Hobléa, enseignant-chercheur au labo Edytem de l’Université Savoie-Mont-Blanc, nous rappelle en effet que la période d’intense activité d’écroulement correspond à une météo bien particulière. Actuellement comme en janvier. L’eau qui s’infiltre dans les plis de la roche érodée friable gèle la nuit. En prenant du volume, elle décolle encore un peu plus les roches fragilisées. Et quand, dans la journée, le soleil vient chauffer la falaise, la glace fond. Elle ne retient plus les roches qui se détachent et tombent de la montagne.

C’est en tout cas le scénario le plus plausible en l’état actuel de nos connaissances. La montagne garde jalousement ses secrets. 

31 Mar

Alpine classique: les gentlemen skieurs à Chamrousse, en Isère

L’Alpine classique, c’est un rassemblement annuel de gentlemen skieurs! On y croise des collectionneurs de vieilles mécaniques et des passionnés des sports d’hiver à la mode d’hier. Chamrousse 1650 regarde dans rétro le temps d’un week-end. 

© France 3 Alpes

© France 3 Alpes

Reportage vidéo. Initiation au télémark, brocante vintage, expo de photos d’hier, défilé de véhicules… Chamrousse célèbre ce temps où le ski n’était pas encore une industrie, ces moments raffinés où on allait à la montagne sans se presser. D’ailleurs, difficile de faire autrement avec ces motos et voitures d’autrefois! Pour ce week-end de reconstitution rétro, baptisé l’Alpine classique, les participants ont ressorti chaussures en peau de phoque et fuseaux. Évidemment, les skis sont en bois, tout comme les luges.

Reportage Jean-Christophe Pain et Franck Céroni


L’Alpine classique, le rassemblement des gentlemen

Au Collet d’Allevard ( Isère), l’association « Esprit Montagne » sensibilise les jeunes pratiquants aux risques de la montagne

Depuis 15 ans, l’association « Esprit Montagne » sensibilise les jeunes pratiquants aux risques de la montagne. Chaque année 2500 jeunes participent à des ateliers,dans 50 stations partenaires, comme au Collet d’Allevard où 3 classes de collège ont appris ou révisé les premiers gestes de secours.

© France 3 Alpes

© France 3 Alpes

Reportage. Ce jour-là au Collet d’Allevard, ils sont des dizaines, collégiens en classe de 6ème et de 5ème. Certains savent skier depuis longtemps, d’autres pas …Pour l’association « Esprit Montagne », il s’agit de sensibiliser tout le monde, et notamment les plus jeunes. L’apprentissage des réflexes élémentaires de prudence démarre au bas des pistes, surtout ne pas s’approcher des engins de damage, des fraiseuses….

Toute la journée, les collégiens ont pu découvrir le travail des pisteurs, les accompagner plus haut sur le domaine, au moment où ils déclenchent des avalanches de prévention; Ils ont révisé la signalétique des pistes, et même participé au sauvetage d’une …peluche, enfouie sous une coulée de neige.

Reportage de Jean-Cristophe Pain, Franck Ceroni, & Sophie Villatte

Ateliers « esprit montagne »

08 Mar

L’hiver le plus chaud depuis 1900 où la neige a tardé à apparaître

Pas de vague de froid, des températures moyennes qui ont battu des records de douceur: l’hiver 2015-2016 en France a été le plus chaud depuis le début du 20e siècle, selon Météo-France.


Hiver le plus doux depuis 1900

Selon Météo France, qui se base sur les température enregistrées en décembre, janvier et février, la température moyenne sur ces trois mois a été de 8°C, soit 2,6°C au-dessus de la normale, un écart énorme qui place cet hiver loin devant les précédents records.

« Cette valeur place l’hiver 2015-2016 au 1er rang des hivers les plus doux depuis le début des mesures », au début du 20e siècle, écrit l’organisme, en relevant que le pays n’a pas « connu de vague de froid ni de véritables conditions hivernales » cette année et qu’aucune région « n’a été épargnée » par la douceur.

En France, décembre, encore plus anormalement chaud (+3,9°C au dessus de la normale) a « largement » contribué au record trimestriel. C’est le dernier mois de l’année le plus chaud depuis le début des relevés, et des records ont été enregistrés dans plusieurs villes.

Bilan, 2015-2016 arrive « loin devant » 1989-1990 (+2°C) et 2006-2007 et 2013-2014 (+1,8°C). 

   >>> Consultez le bilan climatique

Récit Denis Vigneu-Dugué


Hiver le plus doux depuis 1900

Un réchauffement climatique?

Il n’est pas possible d’amputer avec certitude cette clémence au réchauffement de la planète, car la variabilité naturelle du climat, qui peut être de plusieurs degrés d’une année sur l’autre, est le facteur déterminant, expliquent les spécialistes. Mais le changement climatique favorise des hivers doux plus fréquents en Europe du Nord, soulignent les climatologues.

Rares gelées, faibles pluies, neige tardive

Bel indicateur de la douceur des mois passés: des gelées « peu fréquentes en plaine », souvent deux fois moins que la normale. Côté ensoleillement et précipitations, les situations sont très variables dans l’Hexagone. La pluviométrie a toutefois été déficitaire en Rhône-Alpes par rapport à d’habitude. 

Sur les massifs, la neige a tardé à apparaître. Des chutes ont ensuite été enregistrées en février, mais « l’enneigement n’a retrouvé des valeurs conformes qu’en altitude, au-dessus de 1.400 mètres », note Météo-France.

Le bilan de l’ensoleillement est très contrasté. Mais il a été excédentaire sur une bonne partie de l’Hexagone.

24 Fév

« Gend Loc », une application de géolocalisation révolutionnaire du PGHM de l’Isère

« Gend loc », un procédé de géolocalisataion révolutionnaire pour les secours civils. Il s’agit d’ une application créée par le PGHM de l’Isère qui permet de localiser les personnes en détresse trés précisément que ce soit en montagne ou… à la mer.

© France 3 Alpes

© France 3 Alpes

Reportage.  Ce mardi 16 février, l’adjudant Alexandre Meyer est en ligne avec un randonneur perdu, les secours vont tenter de le guider à distance pour le ramener sur un sentier. Pas besoin de télécharger une application. Avec un smartphone et la localisation GPS activée, il suffit simplement à la personne en détresse d’appeler les secours, et de se laisser guider.

Mise au point en 2012, par le peloton de gendarmerie de Haute Montagne de l’Isère, l’application Gend Loc fait gagner « en temps et en efficacité », notamment en zone de montagne, dans des secteurs où les barres rocheuses sont nombreuses. »

Désormais dans le domaine public, Gend loc est en train de se généraliser et peut s’utiliser dans d’autres situations que le secours en montagne ou en mer. L’outil est déjà utilisé par le SDIS, ou encore le Samu en France et en Outre mer. Il pourrait bien conquérir d’autres domaines d’ici quelques mois.

Reportage de Nathalie Rapuc, DidierAlbrand & Lisa Bouchaud

Une appli au PGHM pour les secours

Un procédé d’alerte à l’origine expérimental qui a fait ses preuves et se généralise

C’est l’adjudant Olivier Favre, 39 ans, maître-chien d’avalanche au peloton de gendarmerie de haute montagne du Versoud en Isère qui a concocté cette invention couronnée à l’époque du prix de l’innovation de la gendarmerie. Lui qui rêvait dès l’âge de 14 ans de devenir sauveteur et qui avait l’expérience du terrain « où trop de victimes ne peuvent être secourues, faute d’être localisées rapidement, a imaginé ce procédé, facile d’utilisation et permettant une géolocalisation automatique ».

Il l’a finalisé en avril 2012 avant de se lancer dans la phase de test pour le valider. Pari réussi ! « Gend loc »  a prouvé son efficacité et est peu à peu appliqué dans les différents centres de gestion des appels au secours. Désormais, son usage va se généraliser.


« Gend loc » Comment ça marche?

Le procédé ne nécessite aucun téléchargement d’application. Il suffit d’avoir sur soi un téléphone portable et le numéro de téléphone du peloton de secours le plus proche de son lieu de randonnée ou d’une brigade des environs.

Lors de l’appel du randonneur blessé ou égaré, son numéro apparaît automatiquement sur l’écran des ordinateurs du centre de secours qui renvoie un SMS avec un lien HTML intégré. Il suffit de cliquer dessus et d’accepter ce partage de positions et on sait en quelques secondes où vous êtes.

En retour, sur les écrans cartographiques des postes de secours, les gendarmes ou CRS montagne visualisent la position exacte du randonneur en difficulté. Un procédé qui fonctionne même lorsque le réseau en montagne est dégradé.