08 Mai

L’élevage d’un petit gypaète barbu interrompu à Peisey-Nancroix

En Tarentaise, les parents d’un jeune gypaéton, né en mars, ont cessé de s’en occuper.

Selon le Parc national de la Vanoise  cet abandon n’est pas dû à des causes naturelles mais à des perturbations humaines survenues dans la zone de nidification. Des témoignages laissent penser que le couple de gypaètes barbus a été dérangé par le passage de speed riders (skieurs en parapente). Comme le rappellent des panneaux proches du site et des informations communiquées aux réseaux de vol libre, la zone de nidification aurait dû être respectée jusqu’à la fin de l’été.

gypaète vol

Une procédure judiciaire est en cours. Mais aujourd’hui, on s’interroge sur l’avenir du couple parental: va-t-il quitter la vallée? En 11 ans de présence dans la vallée, il n’y a eu que sept naissances réussies. Et il y a 30 ans, l’espèce avait disparu des Alpes. Son retour s’est fait grâce à un important programme de réintroduction.

Autre naissance à Bessans 

Fin mars 2014, les gardes du Parc de la Vanoise avaient aussi placé sous surveillance une zone proche de Bessans, toujours en Savoie. La naissance d’un autre petit gypaète barbu, le cousin de celui de Peisey-Nancroix, était attendue.

Durant deux mois, sur une falaise à 2000 mètres d’altitude, un couple s’est relayé auprès d’un oeuf. Il y a toujours deux oeufs dans le nid, mais les parents en privilégient un seul, l’autre n’étant là qu’en cas de problème avec le premier!

Au Rocher du Château, petit belvédère face au nid, nous avions rejoint Benoit et Jean-Yves, deux gardes du Parc qui, à tour de rôle, observaient en permanence le nid. Pour eux comme pour nous, c’était un jour de chance: le changement de comportement des parents faisait imaginer que le bébé gypaète venait de sortir de sa coquille.

Cet été, dans le ciel de Haute-Maurienne, vous observerez peut-être les premières leçons du jeune gypaète. Mais, en attendant, prudence: la zone de nidification ne doit pas être dérangée. Histoire de laisser une chance de survie au gypaéton de Bessans.