Jacques Haie est charpentier, il est chef de chantier sur l’Hermione depuis le début des travaux en 1997. Charpentier de l’entreprise Asselin, il est devenu charpentier de marine en apprenant tous les jours au coeur du chantier de reconstruction.
Portrait d’un homme passionné réalisé par Eric Vallet, Joël Bouchon et Maud Coudrin.
Le Belem, fleuron du patrimoine maritime français, est arrivé à Rochefort pour participer aux festivités de la mise à l’eau de l’Hermione.
Le Belem est le dernier des grands voiliers de commerce français du XIX siècle encore en navigation aujourd’hui. Il a été construit en 1896 dans un chantier nantais et a servi au commerce transatlantique jusqu’en 1914 pour le compte d’un armateur français.
En 1914, le Belem est vendu au Duc de Webminster qui en fait un yacht de plaisance.
En 1951, le navire passe sous pavillon italien et devient bateau école.
Une vocation qu’il va garder lors de son retour en France en 1980. La Fondation Belem financée par les Caisses d’Epargne assure le financement de son entretien et lui assigne comme mission la promotion du patrimoine maritime français.
C’est chose faite ce week-end à Rochefort aux côtés de l’Hermione. Le Belem a remonté la Charente jusqu’au port de commerce où il stationnera jusqu’à dimanche soir 8 juillet.
Au fait, d’où vient le nom du Belem?
C’est le nom d’un port brésilien dans lequel l’armateur nantais qui a commandé le navire avait installé un comptoir commercial.
Pierre Lahaye nous offre les images de l’arrivée du Belem à Rochefort, un moment toujours magique et majestueux.
A Rochefort, l’Hermione est aussi une aventure financière. Le chantier a coûté beaucoup d’argent mais il en rapporte aussi beaucoup en visites et produits dérivés. Il a aussi dopé le nombre de visiteurs dans toute la ville.
Le budget global nécessaire à la construction et au financement de la traversée en 2015 est de 25 millions d’euros. Un budget quasiment bouclé, reste à trouver 1 million d’euros destiné à l’organisation du voyage vers Boston en 2015.
Ces 25 millions répartis sur une durée de 20 ans ont été et sont toujours financés en très grande majorité par les visiteurs eux-mêmes. Visites et achats de produits dérivés représentent 60% de la somme globale.
Une autre partie importante du budget est alloué par les collectivités locales et territoriales, 36% du total. Département, ville, région et même Europe font partie du tour de table et ont apporté les premiers deniers pour démarrer le projet.
Reste 4% donné par les mécènes et les sponsors. Un chiffre minime pour l’instant mais du côté de l’Association Hermione-La Fayette, on espère que la mise à l’eau et les premiers essais multiplient le nombre de ces mécènes en particulier Outre-Atlantique.
Maryse Vital, déléguée de l’Association Hermione-La Fayette nous détaille le finacement du projet.
France 3 Poitou-Charentes vous propose de suivre les festivités accompagnant la mise à l’eau de l’Hermione ce vendredi 6 juillet.
Outre ce blog consacré qui retrace toutes les étapes de la reconstruction et leur contexte historique, les équipes de France 3 Poitou-Charentes seront présentes tout au long de la journée de vendredi à Rochefort pour vous faire vivre l’évènement dans les éditions de 12H et de 19h et sur internet.
A12h, Laïd Berritane présente une édition spéciale en compagnie de nombreux invités dont Benedict Donnely qui préside depuis 20 ans l’association Hermione-La Fayette, Emmanuel de Fontainieu, le directeur du Centre International de la Mer et Jean-Louis Frot, l’ancien maire de Rochefort. Les reportages retraceront l’histoire du projet et vous mettront au coeur de la fête populaire dans toute la ville.
De 16h30 à 19h, retrouvez Freddy Vetault en direct sur notre site internet. Il accueillera les artisans ayant travaillé à la construction du bateau et l’historienne MartineAcerra spécialisée dans l’histoire de l’arsenal de Rochefort. Vous pourrez voir ou revoir de nombreux documents d’archives et les récits de l’histoire navale de la ville.
A 19h, Laïd berritane nous fera vivre en direct la mise à l’eau de l’Hermione dans la Charente et nous fera découvrir les images de la parade des vieux gréements prévue sur la Charente pour accompagner la célèbre frégate. Là aussi, beaucoup d’invités dont Erik Orsenna, écrivain, académicien et depuis toujours embarqué à bord de ce rêve devenu réalité.
Mais qui a eu cette idée…folle…de reconstruire l’Hermione. En fait, l’idée s’est imposée petit à petit après la restauration du bâtiment de la Corderie Royale. Mais comment? Et pourquoi l’Hermione? Les réponses en vidéo dans le reportage de Pierre Lahaye et Joël Bouchon. Ils ont rencontré ceux qui sont à l’origine du projet.
Plus de 3 millions de personnes ont déjà visité l’Hermione du pont supérieur, le Pont des Gaillards, au fond de cale, on peut tout voir. Laissez-vous guider…et prenez-vous à rêver, peut-être.
La frégate reconstituée à Rochefort sera gréée avec 19 voiles,un peu moins que pour celle du XVIII siècle. Des voiles faites en toile de lin et dont la plus grande mesure 220m2.
Anne Renault est depuis toujours spécialisée dans la voilerie traditionnelle, c’est elle qui confectionne les voiles de l’Hermione. Un travail à la fois gigantesque et de précision réalisé avec les techniques du XVIII siècle et soit en public lors des visites du chantier, soit dans son atelier de Fouras (17). Les 19 voiles devront être terminées en 2014 pour les premiers essais de navigation. D’ici là, encore beaucoup de travail.
L’hermione a été mise en chantier à Rochefort en 1779. Armement : 26 canons de 12 en batterie, 6 canons de 6 sur les gaillards. Matériaux : chênes (1160m3). Le rôle des frégates : temps de paix, surveillance des côtes, temps de guerre : éclaireurs en tête de ligne.
La fin de l’Hermione : le 20 septembre 1793, la frégate heurte des récifs au large du Croisic et sombre sur le plateau du Four.
Rochefort naît en 1666, Colbert cherche un lieu où implanter un arsenal sur la façade Atlantique et donner la réplique à Brest. Il s’agit avant tout de se protéger des attaques anglaises. L’arsenal du Ponant voit le jour dans les méandres de la Charente.
Le 18 ème siècle sera le siècle d’or de la ville : 400 bateaux sortent de l’arsenal, ils sont jusqu’à 8000 hommes à travailler dans le chantier et Rochefort se tourne vers le Nouveau Monde : Louisiane, Acadie.
Mais l’acier qui remplace le bois, la vapeur qui succède à la voile signent le déclin de Rochefort. L’arsenal ferme en 1927.
Tout a commencé par la volonté de la ville de Rochefort, une ancienne ville arsenal, de se réapproprier son histoire. La ville part à la conquête de sa splendeur perdue et le projet de l’Hermione prend forme : reconstruire le bateau de La Fayette, celui à bord duquel il rejoint les insurgés qui ménent la guerre d’indépendance américaine.
Il a d’abord fallu retrouver les plans de l’Hermione, la construction a été confiée à l’entreprise Asselin, spécialiste de la restauration de monuments historiques. Puis il fallu trouver des bois tords.
Au 18ème siècle, 400 charpentiers construisaient une frégate en une année, au 21 ème siècle, une dizaine de charpentiers vont mettre une quinzaine d’années pour faire renaître l’Hermione de ses cendres. Car il s’agit de ramener de la vie dans l’arsenal de Colbert. Les visiteurs viennent sentir le bois, le toucher, dialoguer avec les ouvriers. Le spectacle a duré plus de quinze ans et ça n’est pas fini.