A quelques jours du premier tour des élections municipales, France 3 et Le Monde se sont associés pour demander à l’institut Ipsos/Stéria de sonder les français sur leur intérêt pour ce scrutin. D’une manière générale, 76% des sondés* ont répondu être intéressés (très ou plutôt). Cet intérêt est particulièrement marqué parmi l’électorat de l’UDI (89%) et celui du Front de Gauche (86%).
De cet intérêt découle un autre chiffre: l’indice de participation. Selon les réponses formulées par les sondés, le taux de participation pourrait atteindre 60% dimanche mais l’institut précise que « les électeurs surestiment systématiquement leur participation à un scrutin« . Les récents sondages tablaient plutôt sur une forte abstention, pouvant aller jusqu’à plus de 50%.
Les regards davantage tournés vers la commune
Autre enseignement qui ressort de ce sondage concerne les motivations du vote. Quatre électeurs sur cinq affirment qu’ils voteront d’abord en fonction des enjeux de leur commune quand 17% des sondés affirment qu’ils iront pour montrer leur désapprobation envers la politique menée par le président de la République et le gouvernement. La proportion de mécontent est particulièrement élevée chez les sympathisants du Front National alors qu’elle est très faible parmi ceux du MoDem.
Les enjeux locaux et le bilan de l’équipe municipale sortante apparaissent comme deux éléments déterminants dans le choix du vote. Les électeurs seraient, en revanche, moins regardant sur la couleur des partis politiques qui soutiennent la liste de leur choix. On vote souvent pour un homme plus que pour un parti lors d’une élection municipale. Ce sondage laisse penser que le rejet de la politique gouvernementale, s’il existe, ne sera pas massif. Les électeurs font la part des choses et semblent ne pas vouloir sanctionner un maire parce qu’il est proche du pouvoir en place mais, s’ils le font, ce sera d’abord en raison de son propre bilan qu’ils jugeront négatif.
Les enjeux locaux différents selon les sympathies politiques
L’argent est au cœur des préoccupations de l’électorat. L’évolution des impôts locaux arrive en tête des enjeux d’après le sondage, la situation financière de la commune est en troisième position. En queue de peloton on trouve l’offre en matière de commerces, le dynamisme associatif et l’offre en matière de sport. D’une couleur politique à l’autre, l’ordre des inquiétudes varie. Les sympathisants du Front de Gauche sont attachés à la qualité de vie en général et au maintien des services publics de proximité. L’électorat du PS et de l’UMP partagent une préoccupation particulière pour l’évolution des impôts locaux. C’est la situation financière de la commune qui intéresse les proches du MoDem et de l’UDI quand l’électorat du Front National s’inquiète de l’immigration au niveau local.
*Ce sondage a été réalisé du 11 au 14 mars 2014 par Ipsos/Stéria pour France 3 et Le Monde sur un échantillon de 1 006 personnes représentatif de la population française. Elles ont été interrogées par Internet selon la méthode des quotas: sexe, âge, profession, région.
L’intégralité du sondage