Emboîtant le pas de son chef de file, Michel Fanget a également annoncé avoir fait son « choix personnel ». Comme François Bayrou, le président du MoDem 63 a annoncé qu’il donnerait, dimanche, sa voix à François Hollande. Un choix basé sur « un respect des valeurs d’humanisme, de la droite social et du Gaullisme qui dépasse les considérations programmatiques » nous a-t-il dit. Même si les visions économiques des candidats Hollande et Bayrou sont aux antipodes l’une de l’autre, « la tournure qu’a pris la campagne entre les deux tours a fait que ce problème de valeurs est apparu au premier plan » ajoute Michel Fanget.
Jeudi, le candidat aux législatives sur la 1ère circonscription du Puy-de-Dôme a participé au conseil national du Mouvement Démocrate à Paris. Une réunion au cours de laquelle « très vite une large majorité s’est dégagée en faveur d’un positionnement en faveur de François Hollande » même si Michel Fanget explique qu’il est « important que François Bayrou reste dans son positionnement qui est celui d’un homme du Centre pour réaliser l’union nationale et il pense que prendre cette décision aujourd’hui, c’est peut-être aller dans les mois qui viennent vers cette union nationale qu’il a réclamée ».
Ce matin, sur son site internet, Pierre Jarlier, le sénateur du Cantal, membre du Parti Radical, sans jamais citer le nom de François Hollande, affirme partager « l’analyse et la position de François Bayrou à la veille du deuxième tour ». Celui qui a rallié le candidat du MoDem en janvier dernier, après avoir quitté le groupe UMP au Sénat, trouve inacceptable « l’amalgame entre les thèses d’extrême droite et celles des électeurs modérés pour engranger des suffrages ».
Dans l’autre centre, celui d’Hervé Morin, on s’interroge sur ce ralliement. On se demande pourquoi, soudainement, François Bayrou « renie toutes ses convictions », comme le dit Claudine Lafaye. Celle qui porte l’étiquette Nouveau Centre au Conseil Régional d’Auvergne estime que le choix de François Bayrou est « un choix personnel mais un choix qui est grave ». Elle aurait préféré qu’il vote blanc, trouvant étrange que des centristes qui ont toujours « mis en exergue la réduction des dépenses publiques, qui affirment ne pas être de gauche, qui n’apprécient pas le programme économique de François Hollande, puissent malgré tout lui donner leur voix tout simplement parce que Nicolas Sarkozy appelle les électeurs du Front National à voter pour lui ». Cet électorat-là » a simplement exprimé son ras-le-bol » selon Claudine Lafaye, « les électeurs du FN ne sont pas extrémistes, ils ne sont pas fascistes, ils ne sont pas racistes, ils veulent simplement défendre une identité nationale, comme le Nouveau Centre d’Hervé Morin, ce n’est pas être raciste ou xénophobe de dire ça » conclue-t-elle.