09 Oct

Gilles Aillaud décline la lumière sur des peaux d’animaux au frac Auvergne

tablo Gilles Aillaud Il y a longtemps que les murs du Frac Auvergne n’avaient pas exposé de peinture figurative.

Et là, le Frac nous propose des animaux, des paysages maritimes, des thèmes d’une banalité presque écoeurante à force d’avoir été utilisés par tous les peintres du dimanche.

Mais en voyant les peintures de Gilles Aillaud, les clichés et les a-priori s’effacent.

Ses tableaux nous confirment que le thème choisi par l’artiste a finalement très peu d’importance. Comme l’amour dans un roman varie de l’eau de rose au sublime, la mer en peinture peut être éternellement recommencée.

Gilles Aillaud : Je peins des choses, je suis absolument incapable de peindre une idée. Je peins des choses parce que la force des choses me paraît plus forte que toute idée. Pour nier une chose, il faut la détruire, tandis qu’une idée, c’est du vent, on peut toujours fermer l’oreille.

Le regard, la technique, les couleurs utilisées par Gilles Aillaud subliment le réel et nous le rendent plus sensible.

Tour de force de l’artiste : parions qu’après avoir vu cette expo, une balade dans un zoo ou au bord de la mer, ne sera plus la même. Une forte impression de déjà vu nous ramènera dans les pas de l’artiste, comme une promenade dans un tableau de Gilles Aillaud. Quand le réel se met à ressembler à l’art, il devient plus précis, plus clair, on l’apprécie encore mieux.

tablo 2 Gilles Aillaud

Dix ans après la mort de celui qui fut un des principaux représentant de la figuration narrative, le Frac propose une rétrospective rare. Il faut aller voir ces grands formats aux couleurs éclatantes. De tableaux en tableaux le regard de Gilles Aillaud sait capturer la beauté silencieuse du monde.

Gilles Aillaud au Frac Auvergne
Reportage : Valérie Mathieu, Richard Beaune, Gilles Malfray, Bernard Dufour. Intervenant : Jean-Charles Vergne, directeur du Frac Auvergne

Pour monter cette exposition, le Frac Auvergne a collaboré avec les Beaux-Arts de Rennes et le musée Estrine à Saint Rémy-de-Provence. Gilles Aillaud ou « le silence sans heurt du présent », du 10 octobre 2015 au 17 janvier 2016 au Frac Auvergne.

01 Juil

S’il fait trop chaud, allez voir une expo

Les paysages d'Abdelkader Benchamma sont certes, apocalyptiques mais aussi rafraichissants, au FRAC Auvergne

Les paysages d’Abdelkader Benchamma sont certes, apocalyptiques mais aussi rafraichissants, au FRAC Auvergne


C’est l’une des recommandations des préfectures qui ont déclenché le plan canicule force 3: se réfugier dans un endroit frais ou climatisé. J’ai donc une bonne idée pour vous: voici une sélection de quelques expositions qui ont lieu dans des châteaux ou des salles climatisées.

Le FRAC Auvergne déploie ses collections tout l’été aux quatre coins de l’Auvergne. Dans la capitale et dans les locaux du FRAC, c’est l’artiste Abdelkader Benchamma qui expose ses dessins, ses planches et qui a refait, pour l’occasion, toute la déco, du sol au plafond. De ses interrogations sur le monde est né « Random » un livre illustré sur la naissance d’un monde: au commencement était le noir et à la fin une nuit blanche tombe sur la terre. Dans l’intervalle, des pierres avancent dans le désert, des hommes vêtus de noir sortent de huttes en végétation, une végétation rendue possible grâce à des geysers de glace. A découvrir au FRAC Auvergne jusqu’au 20 septembre 2015.

Un Reportage de Valérie Mathieu et Richard Beaune – Intervenant: Jean-Charles Vergne, directeur du FRAC Auvergne. 

Mais le FRAC s’exporte bien au-delà des frontières clermontoises et propose de découvrir les photographies et montages photographiques de la plasticienne clermontoise Anne-Sophie Emard au Domaine Royal de Randan jusqu’au 27 septembre. Alors qu’à Saint-Flour, dans la Halle aux Bleds, c’est une exposition collective qui revisite le portrait avec quelques pièces importantes de la collection du FRAC signées David Lynch ou Yan Pei Ming pour ne citer qu’eux. L’exposition qui emprunte son titre au dernier album de Noir Désir, Des visages, des figures, est à découvrir jusqu’au  20 septembre. Si vous ne connaissez pas encore les peintures de Philippe Cognée, le FRAC vous en offre l’occasion jusqu’au 28 août 2015 à la Chappelle de la Visitation de Brioude. Enfin, au Monastier-sur-Gazeille, Le FRAC Auvergne poursuit sa collaboration avec l’Espace Culturel Européen et propose une sélection en écho à la thématique des quatre éléments choisie par la ville pour l’année 2015 : des paysages sibériens glacés de Darren Almond à la combustion pratiquée par Christian Jaccard sur ses toiles, un ensemble d’une vingtaine d’œuvres de la collection du FRAC acquises entre 1992 et 2014 et qui constituent cet Elément Terre à découvrir jusqu’au 13 septembre.

 Dans l’Allier, deux événements méritent votre attention. D’abord, la troisième édition du Festival Portrait(s) à Vichy, au Centre Culturel Valéry Larbaud et dans la ville. La manifestation est la seule en France à être centrée exclusivement sur l’art du portrait. Elle présente une pluralité de visions, célèbre toutes les formes de portraits, les plus classiques comme les plus inattendues. Cette année, elle montre à voir notemment les photographies d’Elliot Erwitt, Martin Schoeller, Bruce Wrighton, Alejandro Cartagena, Richard Pak, Kourtney Roy, Mat Jacob… Vous avez jusqu’au 6 septembre.

Un Reportage de Pierre-Olivier Belle, Eric Taxil et Magali Canuto. Intervenants : Charlotte Benoit, adjointe aux affaires culturelles Mairie de Vichy; Kourtney Roy, photographe et mannequin; Alejandro Cartagena, photographe.

Au CNCS, à Moulins, l’exposition consacrée à l’Opéra Comique est victime de son succès et devra jouer les prolongations. Il vous rest l’été pour profiter de l’histoire de la salle parisienne au travers de ses costumes.

Au Château de la Trémolière, c’est l’artiste Roland Cognet qui est mis à l’honneur par la galerie clermontoise Claire Gastaud, jusqu’au 30 septembre. Enfin, Anne-Marie Filaire montre le fruit d’une année de résidence à Clermont-Ferrand dans une exposition qui lui est consacrée à l’Hotel Fondfreyde.

Et puis si vous avez encore besoin d’un rafraîchissement, courez à Ne Rien Faire (Place du Terrail à Clermont-Ferrand) pour ne rien faire d’autre que de regarder les photographies de Julien Mignot qui a déjà croqué pas mal d’artistes.

05 Juin

Dans Pils on peint sur les murs pour ouvrir des fenêtres sur le monde

prog65686,32Aujourd’hui ce sont des expositions qui sont au programme de Pils.

On a aimé « Random », les dessins et les grandes fresques murales en noir et blanc d’Abdelkader Benchamma au Frac Auvergne.

Dans la foulée on est allés faire un tour à la semaine de la photographie à Aubière qui expose sur le thème « architectures d’ici et d’ailleurs » et a invité Arnaud Frich qui photographie les villes et leur architecture depuis trente ans.

 

 

Des dessins sur les murs et des questions sur le monde au Frac Auvergne

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Le Frac Auvergne a abandonné ses murs à Abdelkader Benchamma.

L’artiste les a découpés, ouverts et recouverts de fresques éphémères et monochromes. Des dessins au fusain ou à l’encre de chine dans lesquels on plonge comme aspirés dans un trou noir.

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Car Abdelkader Benchamma s’interroge sur le monde, ou plutôt les mondes. Comment le nôtre est-il né? Y en a t’il d’autres sur lesquels nous pouvons ouvrir des fenêtres?

Oui, oui vous êtes déjà en proie à un vertige métaphysique mais l’artiste a rencontré des scientifiques, des astrophysiciens et il mélange dans son oeuvre les légères connaissances du grand public comme vous et moi et des théories de pointe avancées par les plus grands physiciens.

De ses interrogations est né « Random » un livre illustré sur la naissance d’un monde dont les dessins originaux sont exposés au Frac Auvergne : au commencement était le noir et à la fin une nuit blanche tombe sur la terre. Dans l’intervalle, des pierres avancent dans le désert, des hommes vêtus de noir sortent de huttes en végétation, une végétation rendue possible grâce à des geysers de glace…

Dans cette exposition l’art interroge la science avec juste ce qu’il faut de poésie pour nous fasciner. Il faut suivre le parcours, d’un espace à l’autre, les décors se superposent et des perspectives s’ouvrent… On quitte l’expo avec en tête pleins de questions sur l’espace, le temps et la fabrication des croyances universelles.

 

« Random » d’Abdelkader Benchamma du 6 juin au 20 septembre 2015 au Frac Auvergne.

Abdelkader Benchamma a étudié aux beaux-arts de Montpellier puis de Paris et sa notoriété ne cesse de grandir. En même temps qu’à Clermont-Ferrand il expose au Drawing Center de New-York.

10 Fév

David Claerbout passe son temps à filmer le temps qui passe

De l'extérieur du FRAC Auvergne, le spectateur peut apprécier l'une des œuvres de l'exposition de l'artiste belge David Clearbout

De l’extérieur du FRAC Auvergne, le spectateur peut apprécier l’une des œuvres de l’exposition de l’artiste belge David Clearbout

Les œuvres vidéos de David Claerbout ne sont pas forcément faciles à regarder. Si on veut les apprécier, on ne peut pas les regarder en passant car c’est le temps qui passe que l’artiste belge filme, photographie et expose. Une statue qui se met à bouger, une seconde prise sous tous les angles, David Claerbout applique diverses méthodes et cherche sans cesse de nouvelles situations pour mettre en boîte l’écoulement de la clepsydre.

Du Centre Pompidou au FRAC Auvergne

David Claerbout travaille depuis 1996 et il a exposé dans le monde entier, de Venise à Paris en passant par Tokyo avant d’installer ses vidéos au FRAC Auvergne. Des vidéos qui fascinent le spectateur et qui l’installent dans une autre dimension, le temps (qui peut être très long) de l’exposition. Influencé par la philosophie de Deleuze et par la phénoménologie, il ne faut pas non plus être trop effrayé par ce que dit wikipédia de cet artiste, ce que cela signifie c’est qu’il n’y a rien à comprendre dans l’oeuvre de David Claerbout, il n’y a que des choses à regarder.

Un reportage de Pierre-Olivier Belle et Bruno Lebret – Montage: Patricia Raclet – Intervenants: Jean-Charles Vergne, directeur du FRAC Auvergne et David Claerbout.

David Claerbout, du 30 janvier au 10 mai 2015 au FRAC Auvergne.