21 Juin

La Comédie de Clermont vient de dévoiler sa nouvelle saison et ça en jette

comedie

Le graphisme de l’affiche et du catalogue de cette nouvelle saison a une fois de plus été confié à Antoine + Manuel.

Toujours aussi exigeant, Jean-Marc Grangier et son équipe viennent de dévoiler le contenu de ce que sera la prochaine saison de la Comédie de Clermont-Ferrand. Toujours soucieux d’attirer le public tout en lui proposant des spectacles exigeants et artistiquement engagés, Jean-Marc Grangier fait de la Comédie l’un des lieux de création et de diffusion les plus intéressants de France.

Et puis surtout, Jean-Marc Grangier a l’art d’expliquer ses choix et c’est sûrement pour cette raison que les deux soirées de présentation attirent chacune près de 2500 spectateurs, sans doute le taux de remplissage le plus important de la saison. La dernière a sans doute été bien faîte et bien vendue par le directeur artistique de la Comédie puisqu’elle a réuni 49 119 spectateurs dont 26,60% d’abonnés en plus. Comme quoi le public est aussi exigeant que Jean-Marc Grangier. D’ailleurs les partenaires financiers lui font confiance, qu’ils soient publics ou privés, chacun paye le prix fort pour que l’exigence du maître de cérémonie demeure à la hauteur des années précédentes.

Cette année pourtant, Jean-marc Grangier semble s’être surpassé pour attirer certains des metteurs en scènes les plus enthousiasmants du moment. Et les plus grands: je dis ça parce qu’il a quand même calé Peter Brook entre Pascal Rambert et Richard Brunel. Peter Brook: 90 ans cette année, environ 70 ans de carrière et un nouveau spectacle mis en scène en compagnie de Marie-Hélène Estienne qui nous promet un voyage réjouissant dans les méandres du cerveau. Pascal Rambert déboule de son côté avec un spectacle dont on a beaucoup parlé dans la presse spécialisée ou pas et qui met en scène la Répétition (c’est le titre) d’une pièce de théâtre. Sur scène, quatre comédiens dont deux, Emmanuelle Béart et Stanislas Nordey, presque chez eux à Clermont-Ferrand, sont réunis dans une salle de répétition pour écouter celui d’entre eux, Denis (interprété par Denis Podalydès) qui a écrit une biographie de Staline. Troublante Répétition où les acteurs jouent des personnages qui portent leur prénom et qui plaident pour un théâtre engagé.

Quant à Richard Brunel, il met en scène Vanessa Van Durme dans un texte dont elle est l’auteure et qui conte la relation d’une mère et de sa fille (qui est née garçon), leurs souvenirs communs qui s’effacent peu à peu quand la mémoire se fait la belle. Avant que j’oublie risque d’être l’un des spectacles les plus poignants de cette nouvelle saison. Richard Brunel reviendra trois mois plus tard à Clermont-Ferrand. pour mettre en scène Roberto Zucco de Koltès avec Pio Marmaï dans le rôle de l’un des tueurs les plus romanesques des années 1980.

Enfin un autre grand nom du théâtre contemporain vient s’ajouter à la liste des metteurs en scène qui semblent apprécier l’accueil du public clermontois, c’est Krystof Warlikowski. Le metteur en scène polonais était déjà venu à Clermont-Ferrand créer La Fin en 2011 et s’il revient cette année, c’est pour montrer sa Recherche du temps perdu et ses Phèdre(s). La pièce intitulée Les Français s’inspirent donc du chef d’oeuvre de Marcel Proust et si Phèdre est écrit au pluriel, c’est parce que la pièce réunit plusieurs textes classiques et contemporains autour de la figure du personnage mythologique. Pour cette deuxième pièce, Krystof Warlikowski travaillera avec Isabelle Huppert.

La saison accueillera aussi le Cirque Plume, Jean-Claude Galotta, Carolyn Carlson, la nouvelle collaboration de Prejlocaj et Laurent Mauvignier ou encore la saison 1 de la série théâtrale de Robert Cantarella Notre Faust.

Présentation de la saison 2015-2016 de la Comédie de Clermont-Ferrand – Un reportage de Richard Beaune, Bruno Lebret, Cédric Munro et Brice Ordas – Intervenants: Jean-Marc Grangier – Parties dansées réalisée par Josette Baïz et la Compagnie Grenade

28 Mar

Europavox invite Carl Barât et une Europe qui fait envie

carl barât

On sait depuis des mois déjà que le groupe Placebo sera l’une des têtes d’affiche du festival clermontois, qu’on aura la chance d’y voir le duo The Do, l’auteur Dominique A et le groupe qui déchaîne les passions parmi les plus jeunes d’entre nous, Fauve. Ce qui nous manquait, ce sont toutes les découvertes que nous offre le festival chaque année dont la dernière création de l’ex-Libertines, Carl Barât.

10 ans qu’Europavox met au milieu des volcans et pendant trois jours, chaque année, ce qui se fait de mieux en Europe. Du coup, les clermontois ne sont jamais largués et quand il voit déboulé un artiste européen sur les ondes françaises, ils ont de grandes chances de  l’avoir déjà vu… à Europavox. C’est le cas pour Agnès Obel ou encore le groupe Aaron qui revient en tête d’affiche cette année.

La grosse surprise , c’est la venue de Carl Barât & The Jackals

Transfuge des Libertines, Carl Barât a fait son bout de chemin et fait désormais autant parler de lui que son acolyte Pete Doherty. Mais c’est surtout de musique dont il est question quand on parle du bonhomme, lui qui a écrit chez nous pour Vanessa Paradis ou les BB Brunes et qui vient de signer un premier album aux sonorités punk avec une nouvelle formation, The Jackals, « Let It Reign », salué par la critique et qui a plutôt bien accroché le public.

C’est à lui et à ses trois Jackals qu’il reviendra d’ouvrir le bal d’Europavox, un beau cadeau pour les dix ans, et ça se passera au Club Erasmus, nom éphémère de la Petite Coopé pendant le festival.

Super Besse n’est pas qu’une montagne

C’est aussi un groupe qu’on pourra découvrir dimanche 24 mai si on jette un oeil bienveillant sur la programmation plutôt réjouissante de la scène FAC’tory. Le groupe n’a pas choisi ce nom au hasard et raconte à nos confrères de La Montagne que le bassiste du groupe est fan du Tour de France et qu’ils ont délibérément décidé d’adopter le nom de la station auvergnate parce que ça sonne plutôt « sulfureux » en russe.

Un club avec Mountain Bike et l’homme orchestre  Bror Gunnar Jansson, ça se tente

Il joue de la batterie, de la guitare et chante en même temps, l’homme orchestre suédois Bror Gunnar Jansson est un musicien qui a pris au pied de la lettre l’appellation « bluesman solitaire ». Au delà du folklore et de la performance, il se trouve que le bonhomme livre une musique qu’on peut facilement poser sur les plus belles images de western américain, que ce soit pour montrer les grands espaces et autres paysages lunaires que pour filmer des chevauchées lascives. Son album “Moan Snake Moan” sorti en 2014 vous invite au voyage et ce n’est pas en Suède qu’il vous emmène.

Le groupe franco-belge Mountain Bike fera aussi partie de la fête: quatre garçons qui font fureur en Belgique et qu’on a hâte de voir jouer sur scène. Un groupe de rock garage qui peut poser à côté des new-yorkais Parquet Courts ou du californien Ty Segall en tee-shirts et sans slip, sans rougir. Leur premier album éponyme est un concentré d’énergie qui rappelle tous ces mecs qui font du rock comme on en faisait avant, des jeunes qui semblent avoir les deux tomes de la discothèque idéale de Philippe Manoeuvre dans leur disque dur depuis qu’ils sont capables d’entendre.

17 Mar

Viens fêter la Saint-Patrick à la Coopé: Slainte!

Le TRIO LAGRANGE-RUTKOWSKI-O'DUINNCHINN est l'un des groupes invités à la Coopérative de Mai pour cette sopirée de la Saint-Patrick

Le TRIO LAGRANGE-RUTKOWSKI-O’DUINNCHINN est l’un des groupes invités à la Coopérative de Mai pour cette sopirée de la Saint-Patrick

La Coopérative de Mai a une nouvelle fois confié ses clés à une association clermontoise pour une soirée. Cette Saint-Patrick est donc pilotée par L’Autre Parleur, une association qui cherche à promouvoir les musiques et danses traditionnelles. L’association se présente en ces termes: « Ce que nous entendons par « musiques traditionnelles » n’est pas un genre uniforme caractéristique d’une époque mais une démarche artistique minutieuse et engagée. Étymologiquement, le terme « tradition » renvoie à la « transmission », et c’est cet acte de passation d’un héritage culturel patrimonial qui fait sens dans la ligne artistique que nous défendons. »  Et la tradition que l’association veut nous transmettre ce soir, c’est celle de la Saint-Patrick qui, en France se limite trop souvent à une bonne cuite dans un pub pseudo-Irlandais. (Ndlr: Je mets en lien cette enquête enrichissante sur les effets positifs d’une boisson traditionnelle Irlandaise parce qu’elle me fait rire…) A la Coopé de Mai, la Saint-Patrick se fêtera en musique avec deux groupes, le Trio Lagrange-O’Duinnchinn-Rutkowski  et le groupe de rock celtique Blackwater.

Photo: Bermudastudio

Photo: Bermudastudio

Le trio Lagrange-O’Duinnchinn-Rutkowski est né de la rencontre de Seb Lagrange et Gaël Rutkowski avec Tiarnan O’Duinnchinn (uilleann pipe, la cornemuse irlandaise) en Irlande du Nord lors du « William Kennedy piping Festival. » L’autre partie de la soirée sera assurée par Blackwater, autre formation de Seb Lagrange et Gaël Rutkowski qui réunit au total six musiciens et quiu a déjà, à son actif plus de 1000 concerts en quinze ans d’existence. 

10 Mar

Ne les appelez plus Elderberries, The Elders suffira

Photo: Robin Bar

Photo: Robin Bar

Le groupe The Elderberries revient et assume désormais leur surnom. Avec le temps, les 6 musiciens clermontois sont devenus The Elders. Ils ont décidé de reprendre les artistes qui les inspirent depuis leurs débuts.

Avant de devenir les « Elders », les cinq membres du groupe clermontois ont passé une dizaine d’années à s’appeler les Elderberries et ça leur a plutôt réussi. Créé en 2002, le groupe se met au boulot rapidement et parvient à sortir un premier EP en 2004 (Double Demons), un second en 2006 (The Little House) se font repérer par le réalisateur  James Huth et signe la bande originale de son film Hellphone en 2007, un premier album la même année (Nothing Ventured, Nothing Gained), un autre deux ans plus tard Ignorance and Bliss qui comprenant notamment cet excellent titre, It Doesn’t Really Matter.

En 2012, le groupe revient avec un nouvel album sobrement intitulé The Elerberries avec un rock qui sonne bien seventies. Il en tirent un clip absolument déjanté filmé au Château de Murol, Here till Dawn.

Back to the Seventies

2015 sera l’année du retour pour le groupe qui choisit de s’appeler tel qu’on les surnomme depuis un petit moment déjà, The Elders. Ils préparent actuellement un concert au Tremplin à Beaumont où les cinq potes devraient reprendre les artistes qui les ont inspirés tout au long de ces années. Les Elders feront un sort à des titres de David Bowie, The Who, Neil Young, les Rolling Stones ou T-Rex, le tout mis en image en live par le vidéaste clermontois Florian Cardinal, ancien acolyte d’un autre musicien clermontois bien connu, Mr Nô.

The Elders  « Smoking the 70’s » Le Tremplin à Beaumont le 30 avril 2015.

24 Fév

Les Nuits de l’Alligator font escale à la Coopérative de Mai

Heavy Trash, le groupe bis de Jon Spencer est l'un des invités des Nuits de l'Alligator, le festival itinérant qui passe par la Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand

Heavy Trash, le groupe bis de Jon Spencer est l’un des invités des Nuits de l’Alligator, le festival itinérant qui passe par la Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand

Pendant deux jours, du mercredi 25 au jeudi 26 février, le festival itinérant Les Nuits de l’Alligator, dixième du nom, continue de promouvoir le blues et tout ce qu’il est devenu et surtout, en fait profiter les clermontois de Coopérative de Mai.

Ça dure trois semaines et ça se passe sur l’ensemble de l’hexagone : treize villes profitent en ce moment de rockeurs et bluesmen déjantés tels que le Heavy Trash de Jon Spencer, les suisses Hell’s Kitchen ou l’endiablé Hanni el-Khatib. Ce dernier récemment invité à la Coopé ne fera pas partie de la programmation clermontoise mais les deux autres seront bien là et c’est tant mieux.

 Heavy Trash : le rock’n’roll a de beaux jours devant lui

 Jon Spencer est un type assez occupé et qui aime ça visiblement car lorsqu’il n’est pas en train de proclamer des incantations en vénérant le blues avec son autre groupe, The Blues Explosion, Jonhatan invoque le rock-a-billy des origines et convertie son public avec des petites bombes d’un autre temps tels que Gee, I really love you ou la survitaminée leçon de savoir-vivre Gentle.

Les Heavy Trash sont les invités de l’Alligator aux côtés de deux autres groupes pour la première soirée clermontoise. D’abord, les quatre joyeux « débilous » (preuve vidéo ci-dessous à l’appui) d’Hayseed Dixie. Ce groupe a eu un jour la bonne idée de jouer du hard avec du banjo et d’autres instruments folk.

Autre artiste à découvrir mercredi soir, c’est Bloodshot Bill, un canadien qui préfère s’exprimer par le biais de gracieuses onomatopées car parfois, un rot vaut mieux que des mots pour exprimer ce qu’on ressent à l’intérieur de soi et le râle est plus communicatif que n’importe quel discours quand la musique te prend aux tripes.

Hell’Kitchen, les diables suisses

Jeudi 26 février, la Coopérative de Mai programme une autre belle soirée avec la voix éraillée de Jodie Holland qui transportera sans doute un paquet de clermontois sur les bords du Mississipi et les folkeux néo-zélandais Streets of Laredo. Enfin, le trio suisse et infernal Hell’s Kitchen qu’on avait déjà vu passer par le Guingois à Montluçon il n’y a pas si longtemps, viendra faire profiter du meilleur de leur dernier album en date Red Hot Land au public de la Coopé.

Les Nuits de l’Alligator, du mercredi au jeudi 25 et 26 février 2015 à La Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand. 20h30 – PASS CROCO 2 SOIRS : 25€ (EN VENTE UNIQUEMENT AU GUICHET DE LA COOPÉ).

23 Fév

Dominique A et Gojira à Europavox : Deux nouveaux noms qui donnent envie de prendre son pass

©SEBASTIEN BOZON/AFP PHOTO

©SEBASTIEN BOZON/AFP PHOTO

 

Des nouvelles têtes d’affiches viennent agrandir la liste des invités 2015 du festival Europavox à Clermont-Ferrand. L’exigeant Dominique A qui revient avec un nouvel album à la mi-mars et le monstre français du métal Gojira, un des seuls groupes avec Daft Punk que les Etats-Unis nous envient.

 

Après nous avoir déroulé une liste pas très réjouissante d’artistes (Placebo, The Dø, Selah Sue, Izia…) qui donnaient moyennement envie de passer son week-end du 23 mai à Clermont-Ferrand, le festival Europavox a ajouté deux nouveaux noms à sa programmation et qui, à eux seuls, rendent cette édition 2015 un peu plus attractive.

Quand Dominique A écrit, il bouleverse aussi

La première bonne nouvelle, c’est la venue à la Coopérative de Mai le samedi 23 mai de l’auteur, compositeur, écrivain (son troisième ouvrage « Regarder l’Océan » sort le 15 avril prochain) Dominique A. Il sera en pleine tournée pour promouvoir son dixième disque intitulé « Eléor ».

Pour ce nouvel album studio, Dominique A s’est entouré du bassiste Jeff Hallam (présent depuis 2012 à ses cotés) et du batteur Sacha Toorop (déjà présent sur Auguri et Remué) et a visiblement décidé de laisser de côté son quintette à vent qui avait tout de même donné aux titres de « Vers les lueurs » une ambiance de musique de chambre, chambre où l’on a quand même vécu un gros tas d’émotions. Les deux nouveaux titres dévoilés du chanteur sont un concentré de ce que sait faire cet artisan de la chanson et en premier lieu, vous faire monter les larmes aux yeux.

Le Gojira marchera sur Clermont le 24 mai

Ceux qui rejettent en bloc le métal ne connaissent visiblement pas Gojira, groupe landais qui s’appelait à leur création en 1996, Godzilla (Gojira étant la traduction de Godzilla en römaji, l’alphabet romain dans l’écriture japonaise.) Ceux pour qui le bruit du métal fait grincer les dents devraient écouter d’un peu plus prêt ce groupe qui depuis 5 albums maintenant tentent en vain de sauver la planète. Sombre espoir de réussir en écoutant leurs textes et leurs mélodies eschatologiques, les Gojira ont néanmoins réussi à s’exporter bien au-delà de nos frontières en jouant une musique un peu monopolisés par les anglo-saxons. Leur dernier album en date s’appelait « L’enfant sauvage » et paraissait en 2012.

Une belle affiche signée Jean-Claude Götting

EVOX_FESTIVAL_AFF_40X60Les affiches d’Europavox ne méritent pas toutes un post-scriptum mais celle-ci, réalisée par l’illustrateur Jean-Claude Götting nous faisait de l’œil. Prix du meilleur premier album au festival d’Angoulême en 1986, depuis, le dessinateur ne cesse de faire parler de lui. Il signe les illustrations de l’édition française d’Harry Potter et collabore avec divers journaux tels que Libération ou Vanity Fair.

Un autre nom est venu s’ajouter à la liste des « têtes d’affiches », c’est celui du duo Aaron qui doit sortir prochainement un troisième album. Ils joueront le même soir que Fauve #. Une liste qui nous laisse quand même impatient de connaître les nouveautés que le festival proposera cette année.

27 Jan

Est-ce étonnant d’entendre des voix quand on crèche au fin fond du Cantal ?

©FRED TANNEAU / AFP

©FRED TANNEAU / AFP

Do not disturb : pendant les deux mois mois à venir, le Cantal passe en mode Hibernarock. Depuis quelques années maintenant, le Cantal a pris l’habitude de passer l’hiver sous une fine couche de musique et quelques grands artistes qu’on aime bien (Dominique A, Daniel Darc, Ez3kiel…) ont connu la nationale 122 ou se sont retrouvés en concert dans une salle polyvalente ou dans une médiathèque. C’est le principe de ce festival qui délocalise jusqu’à Calvinet, Naucelles, Laroquebrou ou Neuvéglise.

Du 27 Janvier au 22 mars, Hibernarock entend des voix, c’est ainsi qu’a été baptisée la nouvelle édition qui fait la part belle aux voix, des plus enveloppantes (Miossec, le 31 janvier au Théâtre d’Aurillac) aux plus étranges (Nosfell, le 7 mars Halle de Murat). Ce soir, mardi 27 janvier et pendant quatre jours, Mélissa Laveaux traine sa voix un rien cassée dans les médiathèques du coin (Massiac, Mauriac, Bassin d’Aurillac et Neuvéglise) pour des mini-concerts et des rencontres avec le public. La jeune trentenaire nous vient du Canada où elle est née, peut tout aussi teinter de soul l’anglais que le créole et emprunter le titre de son dernier album à Emily Dickinson. Dying is a Wild Night est plus pop que le précédent ouvrage de la chanteuse, une pop énergique et chaleureuse à l’image de ce Postman qui s’adresse aussi bien à ta tête qu’à tes pieds.

Le 6 février, la voix rétro et lumineuse de Gaspard Royant changera la Salle des Fêtes de Madic en grand bal de promo des sixties : Gaspard Royant est aussi à l’aise avec 1960 qu’avec 2010 et le passé est pour lui aussi malléable que dans les films de Robert Zemechis. D’ailleurs, l’une de ses chansons fait référence au héros de Retour vers le futur, Marty McFly. Son premier album compile les dix titres qu’il a l’un après l’autre sorti en single depuis deux ans comme les artistes le faisaient dans les années 60 et s’intitule tout simplement 10 hits Wonder.

Enfin dans cette programmation, on est ravi de retrouver la voix enrouée (qui nous rappelle et c’est tant mieux celle de Cat Power) de Lior Shoov, jeune israélienne qui s’amuse d’ailleurs autant avec sa voix qu’elle éraille gaiement qu’avec les multiples instruments qui passent entre ses mains. Elle vous donne rendez-vous le 13 mars au Centre Social de Marmiers à Aurillac.

Retrouvez toute la programmation ici. Festival Hibernarock, du 27 Janvier au 22 mars près de chez vous, dans le Cantal.

13 Jan

J’espère que j’y serai : Les Particules Elémentaires à la Comédie de Clermont

Le metteur en scène Julien Gosselin -  Crédit photo Philippe Huguen/ AFP

Le metteur en scène Julien Gosselin – Crédit photo Philippe Huguen/ AFP

Même si vous n’avez pas envie de lire Soumission de Michel Houellebecq, allez voir ses Particules Elémentaires selon Julien Gosselin

La sortie d’un bouquin de Michel Houellebecq fait couler beaucoup d’encre. Parfois, seule l’annonce de la sortie d’un de ses bouquins suffit à faire la une. Sans doute ce type a le sens de la provocation et sans doute a-t-il, aussi, le sens des affaires. Mais quand on finit par lire Houellebecq, on doit se rendre à l’évidence : il a aussi le sens du rythme et l’on est surpris de s’apercevoir que sa littérature n’ait pas davantage fait l’objet d’adaptation au théâtre en France. Julien Gosselin, 27 ans, a donc trouvé que c’était une bonne idée d’adapter Les particules élémentaires. En ce qui me concerne, c’est avec ce livre que j’ai fait la connaissance de Houellebecq et à l’époque, j’avais pris ce qu’on peut appeler une grosse claque. Personnages complètement barrés mais absolument crédibles, histoires invraisemblables mais totalement fascinantes, narcissisme primaire mais si bien raconté, Houellebecq, chantre de la misère affective et sexuelle… Ce livre raconte les vies de deux demi-frères d’une quarantaine d’années, Michel et Bruno. Le premier est chercheur au CNRS et spécialisé dans le clonage des animaux, le second est prof de littérature dans un lycée. Le premier perd sa virginité très tard, se sent incapable d’aimer et a peu de désir sexuel alors que le second, marié et père de famille est continuellement en chaleur. Et c’est au travers du destin funeste de ces deux personnages que Houellebecq nous contera le destin pas plus réjouissant de l’humanité.

Voilà le théâtre dont on a besoin aujourd’hui (Extrait du texte de présentation de la Comédie de Clermont)

Donc, déjà, on sait que ce roman est une valeur sûre. Pourquoi l’adaptation théâtrale de Julien Gosselin vaut le détour ? A dire vrai, j’en sais rien puisque je ne l’ai jamais vu. C’est pourtant l’un des trucs que je ne veux pas louper en 2015. La pièce créée à Avignon en 2013 a fait un carton et ceux qui ont survécu aux quatre heures de représentation sont unanimes quant au dépoussiérage en règle que le jeune metteur en scène opère sur sa discipline. Il semble (à lire les critiques et à écouter les témoignages des uns et des autres) que sa jeunesse se soit propagée dans sa mise en scène, que Julien Gosselin fait partie d’une génération que le théâtre ne connaissait pas encore. C’est aussi comme ça et avec un enthousiasme communicatif que Jean-Marc Grangier, directeur de la Comédie de Clermont nous a présenté cette pièce lors du dévoilement de la saison 2014-2015 et c’est pour ces raisons que j’espère y être.

Les Particules Elémentaires, Mercredi 4, jeudi 5 et vendredi 6 mars 2015 à la Maison de la Culture

Adaptation, mise en scène et scénographie Julien Gosselin/ Si vous pouviez lécher mon cœur
 avec
 Guillaume Bachelé, Joseph Drouet, Denis Eyriey, Antoine Ferron, Noémie Gantier, Alexandre Lecroc, Marine De Missolz, Caroline Mounier, Victoria Quesnel, Tiphaine Raffier
 Création musicale Guillaume Bachelé
 création lumière et régie générale Nicolas Joubert
 Création vidéo Pierre Martin
 Création sonore Julien Feryn
 Costumes Caroline Tavernier 
Le texte de Michel Houellebecq est publié aux éditions Flammarion (1998)

12 Jan

J’espère que j’y serai: Dans la crasse de The Lords Of Altamont au 109 à Montluçon

Lords Of Altamont

Vous n’êtes pas un Hell’s Angel tatoué du biceps au grand pectoral droit, chevauchant une motocyclette Harley Davidson enragée, origines cousues dans le cuir de votre blouson… Ce n’est pas bien grave, cela ne vous empêchera pas d’apprécier une heure trente de guitares saturées et de voix rocailleuses: les seigneurs d’Altamont débarquent à Montluçon. Moi-même je suis complètement à la merci de ce groupe cradingue alors que je suis vierge de tout tatouage (Dieu m’en garde) et que le bruit d’une moto ne m’a jamais vraiment fait hérissé le poil. En revanche, la musique de ces mauvais prêcheurs fait souvent décoller le cuir chevelu de mes avant-bras.

The Lords Of Altamont chantent les heures sombres du rock’n’roll

Altamont est un circuit automobile devenu tristement célèbre à la suite d’un festival organisé par les Rolling Stones en 1969 et qui s’est achevé dans un bain de sang: quatre personnes y ont trouvé la mort dont un spectateur qui a été poignardé à quelques mètres de la scène pendant la prestation des Stones. C’est donc en hommage à cet évènement inoubliable que trente ans plus tard, Jack « the Preacher » Cavaliere est ses acolytes ont décidé de baptiser leur groupe: hommage à ceux qui ont fait couler le sang ou hommage à ceux qui y ont laissé leur vie, l’histoire du groupe se garde bien de le dire même s’il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour se rendre compte que les membres de cette bande ne sont pas des anges. En tout cas, quinze ans après la création du groupe, les Lords ont décidé de rendre un second hommage à Altamont en compilant dans un album les titres les plus marquants joués pendant le festival et reprennent diablement Jefferson Airplane, Crosby, Stills & Nash ou les Stones. On est donc impatient de voir les ex-Cramps,  Fuzztones et Bomboras chanter dans une odeur de cuir et de transpi les heures les plus sombres du rock sur la scène du 109 à Montluçon, transformant pour l’occasion l’Embarcadère en club de la Côte Ouest.

The Lords Of Altamont, Vendredi 20 Mars 2015 à L’Embarcadère