Les membres de Kafka nous ont habitué depuis longtemps à des collaborations originales. En 2008 ils étaient sur scène avec les danseurs de la compagnie Kubilaï Khan dans Geografia.
En 2013, ils composent et accompagnent en direct sur les scènes de France et d’Europe la bande son du film l’Architecte, une oeuvre vidéo concoctée par le plasticien Marc Bauer à partir de ses dessins.
Aujourd’hui, ils sont les moteurs d’une nouvelle création : Namazu, un projet ambitieux qui retrace la longue histoire malheureuse du Japon et des catastrophes nucléaires. Pour parler de l’impact de ces catastrophes sur la nature et la culture nippone, les artistes sont partis d’une légende japonaise : Namazu est un poisson chat qui vit sous l’archipel du Japon et qui provoque par ses mouvements des tremblements de terre.
Pour illustrer le lien tragique entre le nucléaire et le Japon, depuis Hiroshima jusqu’à Fukushima, Kafka nous livre un spectacle polyforme : musique, danse, art plastique, tout s’accorde. Sur scène, les doigts magiques de David Myriam, du sable et un projecteur font naître des paysages tourmentés qui se font et se défont au rythme lancinant de la musique composée par Kafka. La danse Buto, chorégraphiée et interprétée par Eun Young Lee, danse née des souffrances de l’après guerre évoque dans son expressionnisme les pires photos de notre histoire du 20 éme siècle.
Bien sûr, le thème est sombre et Kafka n’a pas peur du noir. Mais comme les envols d’origami projetés sur scène dans une lueur d’espoir, cette belle coopération nous entraîne pendant une heure vers d’autres rivages. On en sort secoués et conquis.
La dernière création du groupe Kafka images France 3 et Biscuit Production