31 Août

Le Centre de photojournalisme ose le don

Le Couvent des minimes accueillera une exposition permanente. © Mazen Saggar

Le couvent des Minimes accueillera une exposition permanente. © Mazen Saggar

On dit que les photojournalistes vont mal. Un Centre international devrait voir le jour à l’automne, à Perpignan. Un endroit pour les valoriser, mais sans les payer ?

La 27e édition du festival Visa pour l’image est l’occasion de remettre sur la table le projet de Centre international de photojournalisme. Censé conserver des documents photographiques, il devrait ouvrir ses portes à l’automne, au couvent des Minimes. Quelques détails restent encore à régler, comme l’acquisition des clichés exposés. « On veut constituer un fonds, une banque d’images », affirme Jean-François Camp, PDG du laboratoire Dupon, qui imprime une dizaine d’expositions cette année. Pour cela, il veut contacter les exposants des 27 éditions du festival. L’idée : que les photojournalistes « offrent deux ou trois photos, voire plus » qu’ils ont présentées à Visa.

L’institution Visa

Dans la plaquette de présentation du festival, le président de l’association organisatrice Visa pour l’image, Jean-Paul Griolet, rappelle une des missions du centre : « La conservation de documents photographiques qui lui seront donnés, déposés, ou qu’il acquerra à titre onéreux sous l’autorité d’un comité scientifique ». Selon Jean-François Camp, des clichés seront tirés pour figurer dans une exposition permanente. Tous les fichiers de base des photographes pourront être consultés « pour alimenter une analyse ou revoir l’Histoire en images ». Pour le directeur de Dupon, le Centre international de photojournalisme aura un rôle de sauvegarde, mais aussi « de représentation. La présence de reporters dans une institution comme Visa est importante. »

La carte de visite prévaudrait-elle sur l’aspect économique ? Oui, répond Adrienne Surprenant, une Canadienne de 23 ans qui expose pour la première fois à Perpignan ses clichés sur le canal du Nicaragua : « C’est tellement énorme, Visa, que ça ne me dérange pas de donner mes photos. » Reste à savoir si les autres photojournalistes seront aussi enthousiastes.

ZOÉ BARBIER ET THIBAUT CARAGE