Depuis dix ans, Anne Rearick photographie les mêmes gens, dans le même township, près du Cap. Elle prend son temps, une notion de base du documentaire. Ses photos en noir et blanc, exposées à Perpignan à l’occasion de la 26e édition de Visa pour l’image, dépeignent un quotidien qui n’a pas vraiment changé depuis la fin de l’apartheid.
« Tous les jours, j’entendais qu’un homme avait été poignardé dans la rue. Par là-bas, une femme était violée, une autre tuée. » La violence rythme le quotidien de Khayelitsha, un township près du Cap dont la photographe américaine Anna Rearick est une visiteuse régulière. Pourtant, les photos de la banlieue sud-africaine qu’elle expose à Visa pour l’image décrivent une autre réalité. « Certes, la vie est précaire, il n’y a pas de travail et les gens subissent l’esclavage économique, constate Anne Rearick. Mais ils sont aussi remplis de joie. Ce ne sont pas que des victimes, les enfants jouent, il y a de l’amour et les églises sont pleines le dimanche. » Continuer la lecture