04 Sep

La photo du jour : « Cette image me fait peur »

Monrovia, Libéria, 23 juillet 2003. Les forces pro-gouvernementales s'opposent aux forces rebelles du LURD.

Monrovia, Libéria, 23 juillet 2003. Les forces pro-gouvernementales s’opposent aux forces rebelles du LURD. © Chris Hondros

Commenter et tenter de légender une photo. Pendant une semaine, les festivaliers de Visa pour l’image à Perpignan se prêtent à l’exercice. Aujourd’hui, décryptage d’une image tirée de l’exposition « Testament », en hommage à Chris Hondros.

« Cette photo m’insupporte, je ne veux même pas la voir ». Patrick, commerçant à Perpignan, est catégorique. Il ne se sent pas concerné par l’actualité mondiale et trouve même le cliché « violent et sans intérêt ». Il ne saura donc jamais qu’elle a été prise le 23 juillet 2003, lors de la guerre civile au Libéria, par Chris Hondros. Le travail du photographe américain, tué en 2011 en Libye, est présenté à l’hôtel Pams de Perpignan pendant Visa. Continuer la lecture

03 Sep

Le off catalan des photoreporters nord-vietnamiens

Maï Nam retrouve sa fille, devant les caméras de France 3. Même le soir, Maï Nam n'en finit pas d'intéresser les médias. Né en 1931, il devient photographe pour L'Avant-garde, un journal vietnamien, à 22 ans. Soldat et reporter, il a couvert la "guerre de libération" contre les Américains. Il a ensuite poursuivi sa carrière à l'Avant-Garde, jusqu'à la retraite. Visa pour l'Image met à l'honneur ses clichés, exposés pour la première fois dans le monde occidental. © Ryad Benaidji

Maï Nam retrouve sa fille, devant les caméras de France 3. Même le soir, Maï Nam n’en finit pas d’intéresser les médias. Né en 1931, il devient photographe pour L’Avant-garde, un journal vietnamien, à 22 ans. Soldat et reporter, il a couvert la « guerre de libération » contre les Américains. Il a ensuite poursuivi sa carrière à l’Avant-Garde, jusqu’à la retraite. Visa pour l’Image met à l’honneur ses clichés, exposés pour la première fois dans le monde occidental. © Ryad Benaidji

Les quatre soldats-reporters nord-vietnamiens sont les attractions de Visa pour l’Image. Hasard, la fille de l’un d’eux, Maï Nam, vit à une vingtaine de kilomètres de Perpignan. L’occasion de se retrouver autour d’un repas. Et d’évoquer de drôles de souvenirs…

Pour une première en France, c’est réussi. Maï Nam, arrivé il y a deux jours de Hanoï, présente dans l’exposition Ceux du Nord des clichés inédits de la guerre du Vietnam. Il a aussi pu revoir sa fille Vân, 54 ans, qui vit depuis deux ans à Ille-sur-Têt avec son mari, près de Perpignan. Emue par ce coup du sort inattendu, elle a invité ce mardi soir son papa et ses collègues, Doan Công Tinh, Chu Chi Thành et Hua Kiem. Etaient aussi présents son mari Claude Gendre, et Huyen, la traductrice, par ailleurs journaliste au Vietnam et surtout amie de Vân. Continuer la lecture

02 Sep

« Ceux du Nord » : la guerre du Vietnam vue par les vainqueurs

9 mars 1973. Suite aux accords de paix signés à Paris le 27 janvier 1973, le plus grand échange de prisonniers dans l’histoire de la guerre du Vietnam a lieu au printemps 1973 près du fleuve Thach Han, dans la province de Quang Tri. Les prisonniers nord-vietnamiens libérés par les Sud-Vietnamiens courent vers leurs compagnons d’armes. À l’arrière-plan, on aperçoit  les drapeaux sud-vietnamiens. © Chu Chi Thành

9 mars 1973. Suite aux accords de paix signés à Paris le 27 janvier 1973, le plus grand échange de prisonniers dans l’histoire de la guerre du Vietnam a lieu au printemps 1973 près du fleuve Thach Han, dans la province de Quang Tri. Les prisonniers nord-vietnamiens libérés par les Sud-Vietnamiens courent vers leurs compagnons d’armes. À l’arrière-plan, on aperçoit les drapeaux sud-vietnamiens. © Chu Chi Thành

L’exposition « Ceux du Nord » permet de vivre la guerre du Vietnam, telle qu’elle a été couverte par quatre soldats-reporters du camp pro-soviétique. On découvre une guerre du petit peuple, un regard nouveau sur un pan d’histoire déjà largement médiatisé.

Torses nus, des dizaines d’hommes traversent une rivière en courant. Une foule de soldats se précipite vers eux. Il y a des sourires, des accolades. Nous sommes le 9 mars 1973, au bord du Thach Han River. Le plus important échange de prisonniers de la guerre du Vietnam vient d’avoir lieu. « C’est une scène que je ne pourrai jamais oublier », affirme Chi Chu, auteur du cliché, exposé à Visa pour l’image. Continuer la lecture

A Bangui, « si tu as peur, frappe en premier »

Parmi les premiers à s’intéresser au conflit, le photojournaliste Michaël Zumstein a travaillé pendant six mois en Centrafrique pour le quotidien Le Monde. Partisan de la suggestion, il estime que « les images violentes n’apportent pas forcément de l’information, il faut donner à voir différemment. »

A Visa pour l’image, il présente son travail dans l’exposition « Centrafrique. De terreur et de larmes ».

Dix jours après l’assaut lancé par les miliciens anti-Balaka sur Bangui, Michaël Zumstein a rencontré de jeunes rebelles chrétiens. Dans le cliché ci-dessous, ces derniers reçoivent un cours d’instruction militaire dans une école désaffectée.

Amélie SOLEILLE, Amélie DAVIET et Marie COLLINET