03 Sep

« Une photo, un auteur » avec Gaël Turine

À Visa pour l’Image, l’exposition « Le mur et la peur » de Gaël Turine montre une réalité méconnue : l’existence d’un mur-frontière, long de 3 200 km, séparant l’Inde du Bangladesh. Cette réalité, le Belge, membre de l’Agence VU’, l’a côtoyée pendant près de deux ans. Tantôt d’un côté du mur, tantôt de l’autre.

Un calme trompeur. Comment vit-on à côté d’un mur ou de barbelés surveillés par la police indienne, que les Bangladais tentent de franchir au risque de leur vie ? Comme dans le cliché ci-dessous, le photographe raconte la vie quotidienne à l’ombre de ce qu’il appelle « le mur de la peur ». En 2013, Gaël Turine s’est vu décerner le Prix spécial du meilleur reportage photo par l’Agence française du développement pour ce travail inédit.

La photo du jour : « Sur ce cliché, on ne sent pas vraiment le danger »

Inde : province du Bengale-Occidental, ville frontalière de Hili. Deux Bangladaises tentent de franchir le mur qui les sépare de l'Inde.

Inde : province du Bengale-Occidental, ville frontalière de Hili. Deux Bangladaises tentent de franchir le mur qui les sépare de l’Inde. © Gaël Turine / Agence VU’.

Comme chaque jour pendant une semaine, les festivaliers de Visa pour l’image à Perpignan se prêtent à l’exercice : commenter la photo du jour. Aujourd’hui, décryptage d’une image issue du « Mur de la peur », exposition de Gaël Turine, photographe pour l’agence Vu’.

La photo entre les mains, Marine comme Alain ou Marie-Claire marquent une pause puis décryptent la photo de Gaël Turine sans trop de difficulté : « Ces femmes fuient la misère ! ». Le mur « haut et épais » les a mis sur la piste. « Moi, je serais bien incapable de sauter un mur comme celui-ci. Quand j’étais petit, j’escaladais pour voler des fruits chez mes voisins mais là, c’est balèze. Leurs vies doivent être menacées », commente Alain, un Perpignanais de 51 ans. Continuer la lecture