Du Photoshop dans ses images, des montages à la limite de la création artistique, Johann Rousselot bouscule les codes du photojournalisme. Dans le chœur du Couvent des Minimes, le photographe belge rend hommage aux acteurs du Printemps arabe à travers des portraits graphiquement chargés des signes de leurs colères.
Vous avez couvert les événements du Printemps arabe en réalisant une série singulière de portraits de militants. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?
En janvier 2011, lorsque j’ai lu dans la presse ce qu’il se passait en Tunisie, j’ai eu la chair de poule. J’ai été extrêmement touché et je me suis dis que cette révolution avait l’air magnifique, que je ne pouvais pas la rater. Avant de partir, j’ai pris du recul et j’ai réfléchis à la manière dont j’allais aborder cet événement.
Ce qui m’intéressait dans la révolution tunisienne, c’était le rôle d’internet et des réseaux sociaux, ces nouveaux médias de la liberté. Surtout dans les pays arabes où tout est verrouillé. La photo est un médium un peu compliqué pour traiter ce phénomène. Je savais que j’allais avoir du mal à trouver des « gars » devant leurs ordinateurs. J’ai donc pensé à un travail un peu plus conceptuel, presque artistique. Continuer la lecture