31 Juil

Un documentaire sur la Loue et le Doubs est en tournage

Les amoureux de la Loue et des rivières comtoises vont être aux anges ! Le réalisateur jurassien Jean-Philippe Macchioni est en train de tourner un documentaire sur les destins croisés de la Loue et du Doubs. Ce film sera diffusé sur france 3 Franche-Comté.

Jean-Philippe Macchioni a cette double compétence tant nécessaire à la réussite des films traitant de l’environnement. Il est à la fois scientifique et professionnel de l’audiovisuel. Depuis 24 ans, il réalise des films sur l’environnement ou sur la vie des animaux.  Sa filmographie est impressionnante, la plupart de ces films ont été diffusés sur  Canal +. Des histoires d’animaux filmés au plus près dans les deux sens du terme. Pas besoin de partir loin pour raconter des histoires fantastiques d’insectes, d’hirondelles, de salamandres… Ces derniers films racontent la vie dans la forêt de Chaux et celle des bergers du Mont d’Or.

Ce Jurassien connaît bien sa région et c’est tout naturellement que l’idée lui est venue de comparer les destins du Doubs et de la Loue. Et ce choix de narration est particulièrement intéressant car les évolutions des cours d’eau sont contrastées. Autrefois, le Doubs était plutôt une sorte de dépotoir à certains endroits; aujourd’hui à la suite des efforts réalisés , le Doubs retrouve une belle santé. Pour la Loue, c’est tout le contraire ! Le film racontera sa lente détérioration au fil des ans et les tentatives de sauvetage en cours. Bien sûr, nous vous tiendrons au courant des évolutions de ce tournage produit par Vie des Hauts.

Isabelle Brunnarius


Un blog scientifique qui s’intéresse à la Loue.

Cette information peut intéresser les scientifiques. Marie Fortin est hydrobiologiste et elle tient un blog spécialisé dans son domaine, elle a travaillé à l’Onema et la fédération de pêche du Jura. Elle s’intéresse « plus particulièrement aux problématiques de continuités écologiques, application du grenelle de l’environnement et à la conservation des espèces patrimoniales » et, elle aussi, suit l’actualité de la Loue ! Voici le lien vers son blog .

28 Juil

Colloque sur la Loue à Rurey

L’office de Tourisme d’Arc-et-Senans-Loue-Lison organise ce dimanche 29 juillet une nouvelle édition du marché du Terroir et des Territoires à Ruray. Outre la cinquantaine d’exposants et les nombreuses animations prévues autour de l’environnement et du tourisme dans ce secteur, un colloque « Le bassin versant de la Loue,  un territoire en alerte » est prévu dès 9h30 le matin sur le site enchanteur de la Piquette. Les mécanismes de dégradations de la Loue, l’impact sur le milieu aquatique, les espoirs, le projet de territoire, les zones pilotes seront évoqués par les intervenants invités par Maurice Demesmay, maire de Rurey et président du syndicat mixte de la Loue.

Il s’agit de l’hydrogéologue Pascal Reilé, de l’hydrobiologiste Alain Cuinet et du professeur en microbiologie de l’Université de Neuchâtel Lassad Ben Belbahri. L’intervention de cet universitaire sera particulièrement intéressante car c’est lui qui est à l’origine de la publication sur le rôle du champignon saprolégnia dans les mortalités de poissons. Le collectif SOS Loue et rivières comtoises sera également présent à ce colloque.

Hommage à Henri Bresson, le « roi de la mouche »

Il était surnommé le « Sorcier de Vesoul » et était connu et admiré par de nombreux pêcheurs de la région. Henri Bresson est décédé en 2010. Hier matin, j’ai appris en lisant l’Est Républicain qu’un hommage allait lui être rendu ce dimanche à 16 heures au bord de l’Ognon au pont de Melisey en Haute-Saône. Une sculpture en pierre, réalisée par Jean-Pierre Péguesse, sera dévoilée à l’occasion. Cet hommage à un pêcheur hors du commun et inventeur de mouches est une initiative de Pierre Caillau. Je vous propose de relire le témoignage de ma consoeur Catherine Eme-Ziri, écrit lors du décès d’Henri Bresson.

26 Juil

Pêche électrique à Cléron : « Nos pires craintes sont confirmées »…

La Loue est bel et bien entrain de devenir une « rivière-atelier », un cours d’eau dont l’évolution pourrait servir de référence pour le suivi d’autres rivières en France ou même en Europe. Depuis le début de la semaine, les pêcheurs des quatre fédérations de pêche de Franche-Comté épaulées par celle de l’Yonne, de Côte d’Or, de Saône-et-Loire et de l’Ain participent à une étude d’envergure pilotée par l’Université de Franche-Comté. Actuellement, la dernière étude de référence est celle du professeur Verneaux, elle date des années 70. Une autre a été réalisée entre 1998 et 2000. Bref, il est temps d’avoir des informations à jour et complètes ! Le recensement effectué ce jeudi à Cléron attriste Christian Rossignon, selon cet hydrobiologiste de la fédération de pêche du Doubs, les poissons comptés aujourd’hui « c’est un millième de ce que nous aurions du trouver aujourd’hui »…
L’étude du laboratoire de Chrono-environnement de l’Université de Besançon va se servir de ces comptages pour évaluer la faune de la Loue. Comme je l’expliquais dans l’article précédent, tout les facettes de la vie du bassin versant doivent être étudiées pendant trois ans sur le terrain puis analysées pendant deux autres années.
Voici le reportage réalisé par Stéphanie Bourgeot et Florence Petit.

18 Juil

L’Université de Franche-Comté et la fédération de pêche du Doubs au chevet de la Loue

La Loue va être auscultée sous toutes les coutures. Les chercheurs du laboratoire de chrono-environnement viennent de commencer leurs travaux. Annoncée depuis au moins un an, cette vaste étude prévue sur cinq ans a enfin commencé ces jours derniers.« Il s’agit,  m’a expliqué François Degiorgi, l’un des coordinateurs de cette étude, d’un travail pluridisciplinaire qui porte aussi bien sur le bassin versant que sur la rivière. L’objectif est de localiser les causes du mauvais état de la Loue puis de chercher à les relier à une spacialisation des effets dans la rivière« .

Programme Loue Université 02122011
Pendant une première phase de trois ans, une quinzaine de chercheurs va travailler sur le terrain pour cette étude. Ils sont chimistes, biologistes, géologues, pédologues; la plupart d’entre eux sont rattachés au laboratoire de chrono-environnement mais le laboratoire de géographie Théma, le museum d’histoire naturelle de Besançon, l’Université de Neuchâtel, le laboratoire d’analyse de Poligny prêteront également main-forte à l’équipe. Déjà des universitaires ont  prélevé des larves et des insectes adultes au bord de la Loue pour pouvoir évaluer la qualité du milieu de façon beaucoup plus précise que les indicateurs utilisés habituellement pour classer les rivières.

Autre partenaire de taille, la fédération de pêche du Doubs. Dès lundi, une soixantaine de pêcheurs est mobilisée chaque jour de la  semaine pour réaliser des pêches électriques afin d’effectuer de nouveaux inventaires piscicoles sur au moins huit stations de la Loue. Toutes les associations de pêche de la vallée, les fédérations de pêche des départements de Bourgogne et de Franche-Comté, le département de l’Ain ainsi que des bénévoles sont mobilisés la semaine prochaine.

Tout les amoureux de la Loue ont encore en tête les images des relevés piscicoles effectués, eux aussi à grand renfort de moyens et de médias par l’Onema en 2010. Alors, pourquoi recommencer et ne vaudrait-il pas commencer à agir concrètement pour diminuer les sources de pollution ?

« Pour que les politiques se bougent encore plus, il faut des preuves sur les origines de la pollution, m’explique Alexandre Cheval, garde pêche de la fédération du Doubs, cette étude va permettre d’affiner le tir, il nous faut des connaissances les plus fines possibles pour réajuster le tir. En 2010, l’Onema n’avait travaillé que sur quatre stations ».

Les « politiques » se sont déjà bougés en finançant cette étude qui coûte 360 000 euros pour la première phase. Environ 80% de  cette somme est prise en charge par l’Agence de l’Eau, le conseil général du Doubs et le conseil régional de Franche-Comté; le reste étant financé par l’Université de Franche-Comté.

De nombreuses études ont été réalisées ces vingt dernières années, pas forcément coordonnées. Tout l’enjeu de ce travail va être de savoir capitaliser les résultats déjà publiés et surtout d’identifier beaucoup plus précisément l’impact des activités humaines sur le bassin versant de la Loue. En 2015, la directive européenne sur l’eau devra être renouvelée. Les premiers résultats  de cette étude sur la Loue pourraient bien être examinés de près.  De ses malheurs, la Loue pourrait ainsi en tirer un petit bénéfice. La rivière, connue dans toute l’Europe par les pêcheurs à la mouche, pourrait se faire aussi une réputation auprès des milieux scientifiques en étant devenue un véritable laboratoire à ciel ouvert.

Isabelle Brunnarius

13 Juil

Nans-sous-Sainte-Anne célèbre la source de Lison

Il y a quelques  temps déjà, j’ai évoqué l’importance de la loi Beauquier pour le département du Doubs. Grâce à ce député de la IIIeme république, les sites naturels peuvent être protégés. « Oublié de la république » pour reprendre le titre d’un ouvrage de Jean-Louis Debré, cet homme politique atypique a fait voté en 1906 une loi protégeant les paysages.

Tout ce week-end à Nans-sous-Saint-Anne, des spectacles, des expositions célèbrent le centième anniversaire du classement de la source du Lison. Le nouveau sentier pédestre « Le Lison et ses sources » est également inauguré. C’est le 5 eme Sentiers au pays de Courbet proposé par le conseil général du Doubs.

En septembre, des rencontres sont prévues pour observer la protection des sites et un colloque scientifique « Les mondes de Charles Beauquier » est prévu les 19 et 20 décembre 2012.
En regardant ce reportage, vous connaîtrez l’histoire qui a sauvé la source du Lison.

07 Juil

La Loue vue du web

Une des photos du blog de Rachel : canoës sur la Loue à Vuillafans

Les alertes Google ont du bon ! Régulièrement, je suis informée des publications sur le net mentionnant la Loue. Cette semaine, j’ai ainsi découvert le blog de Rachel, une Lorraine installée à Belfort. Un de ses «petits bonheurs» a été de se balader au bord de la Loue. J’apprécie toujours de percevoir comme la vallée est perçue de l’extérieur.
Rachel nous raconte sa randonnée en voiture, un grand classique : la source de la Loue, Mouthier, Lods, Vuillafans puis Ornans. Des falaises et des ponts de pierre, les pêcheurs à la mouche, le canoë-kayak, une eau limpide… Chaque jour 5000 personnes vont picorer sur le blog de Rachel m’a-t-elle assuré et il y a environ 500 habitués. Pour les néophytes, cet article devrait faire très envie.
Autre découverte, la page tenue par Charles Myber. Cette fois-ci il s’agit de randonnée à pied. Ce blogueur évoque le passage de la via Francigena dans la vallée de la Loue.
C’est une route médiévale qui va de Canterbury en Angleterre jusqu’à Rome. L’auteur de ce  blog reprend les grands classiques et précise également les spécialités culinaires  le kirsch artisanal de Mouthier Haute-Pierre. Poursuivons notre webrando d’un soir avec des adresses moins fournies en info mais toutes tombées sous le charme de la Loue :
«Grand besoin de repos la semaine dernière et de fraicheur. Quoi de mieux que la Loue pour ça!!» v Tout est dit en une phrase sur le blog «Ici et là» tenu par un photographe. Les sportifs mentionnent également leurs escapades à moto, à vélo. J’ai repéré sur le site d’organisation de sortie Onvasortir, la proposition de Lolotte «sortie petite cylindrée vallée de la Loue». Pour ceux que cela intéresse, c’est prévu le 28 juillet, rendez-vous à Ornans à 9 heures !
Dernière trouvaille : le tour cyclotouriste international a beaucoup apprécié l’étape Vesoul-Pontarlier en juin dernier. Passage incontournable : Lods «classé plus beau village de France», un label souvent repris par les internautes. Voilà pour les moteurs de recherche mais ma mémoire avait elle aussi un bon lien à vous proposer. Il s’agit du blog d’Eustache. J’ai déjà tourné plusieurs reportages dans la région avec cette randonneuse-conteuse. Sur son site, vous trouverez des promenades hors des sentiers battus…

Isabelle Brunnarius

06 Juil

La fête de la pêche à Ornans

Pour la seconde année, l’AAPPMA d’Ornans a décidé de ne pas remettre de truites arc-en-ciel dans la Loue à l’occasion de sa fête annuelle. Un bassin va donc être installé sur la place Courbet demain samedi à partir de 10h30. Plus de 100 truites seront à pêcher pour être ensuite dégustées chez soi. Une buvette est aussi prévue. L’occasion pour l’association de pêche de remplir un peu ses caisses, les ventes de cartes de pêche diminuant ces dernières années.

En mars dernier, le groupe d’experts mandaté par le comité des sages recommandait de ne pas avoir recours au repeuplement en raison des risques sanitaires et génétiques. Cette question fait d’ailleurs débat chez les pêcheurs. L’introduction de truites arc-en-ciel peut poser des problèmes, ces poissons d’élevage peuvent introduire des bactéries dans les rivières et si ils ont le temps de devenir adultes , ils peuvent manger les petites truites Fario…

Les gammares : utiles, oui… mais !

Les gammares sont très utiles pour mesurer la qualité des eaux.

Connaissez-vous les gammares ? Ce sont des invertébrés qui vivent tout le temps dans l’eau, ils sont donc de bons indicateurs pour la qualité de l’eau. Ils se nourrissent d’algues d’où leur rôle important pour l’équilibre des rivières. Deux agents de l’Onema, Michaël Prochazka (en retraite) et André Rousselet (bientôt en retraite) ont eu l’idée de faire une étude comparative pour montrer les dégâts des insecticides sur cette microfaune.

En avril dernier, à la demande du collectif Loue et rivières comtoises,  ils ont publié sur Youtube cette video qu’ils avaient réalisée en mars 2011. La démonstration est implacable : en une heure, une simple sciure récupérée dans une scierie puis jetée dans une bassine d’eau suffit pour tuer tous les gammares. Les scieries sont de nouveau pointées du doigt. Pour conserver leur résineux, elles les plongent dans des bacs qui contiennent des insecticides et des fongicides en forte concentration.

Comme pour les autres activités humaines dans la vallée, des actions de prévention et des contrôles sont effectués mais il y a toujours un mais… L’Adib (Association régionale pour le développement de la forêt et des industries du bois en Franche-Comté ) a effectivement utilisé une première version de cette video sur ce thème  pour alerter ses adhérents sur la toxicité des produits employés mais…toutes les scieries ne sont pas adhérentes à l’Adib et seules les installations soumises à autorisation sont soumises à contrôle. En 2009, cette opération de sensibilisation a concerné une quarantaine de scieries de résineux dans le Doubs et le Jura. La plupart de ces professionnels ne savaient que le traitement du bois pouvaient avoir un tel impact.  Il y a un autre «mais» :  Si des précautions sont bien prises par les grosses scieries,  le traitement directement en forêt n’est absolument pas contrôlé… sans parler de tous les particuliers qui traitent leurs volets ou même leurs rosiers ( ce sont les mêmes matières actives m’a-t-on expliqué).

Dans son rapport, le groupe d’expert du comité des sages s’appuie sur l’étude de l’hydrobiologiste Olivier Adam (2008). Cette «étude  démontre que les communautés aquatiques sont susceptibles d’être exposées de façon chronique aux produits de préservation du bois, y compris les organismes vivant plusieurs kilomètres en aval de l’aire de traitement.» et dans leurs recommandations, les experts concluent : «les données disponibles sur les polluants toxiques susceptibles d’être présents dans l’écosystème sont incomplètes. Notamment, aucune information n’est disponible concernant, par exemple, les herbicides ou les micropolluants résultant des activités de traitement du bois.»

Olivier Adam a justement mis au point un indicateur pour alerter de la présence de micropolluants dans l’eau des rivières. Cet outil qu’il a développé pour sa thèse utilise les gammares, il ne «permet pas de quantifier les micropolluants mais les détecte à des concentrations que l’on ne peut pas mesurer chimiquement» et d’après Olivier Adam, il a l’avantage d’être «simple et peu coûteux». Un outil existe mais…il n’est pas encore utilisé.

Enfin, un de mes nombreux interlocuteurs (j’ai mis un temps fou pour écrire cet article !) m’explique qu’il existe un projet de recensement de toutes les activités industrielles sur le bassin versant de la Loue. Un travail qui pourrait être réalisé par les Chambres de Commerce et d’Industrie du Doubs et du Jura. Mais…renseignement pris, cette action n’est pas du tout financée donc pas du tout à l’ordre du jour dans le Doubs. Dommage, c’était un bon début mais…

Isabelle Brunnarius