Alors que le quart du championnat est passé et en pleine trêve internationale, l’heure est venue du premier bilan en Ligue 2. Si tous les voyants sont au vert pour le leader Dijon, Auxerre, 10e, a des raisons d’y croire aussi.
– Dijon : faut-il s’enflammer ?
La scène se passe vendredi soir vers 23h à l’issue de la dernière victoire du DFCO face à Clermont (1-0). Olivier Dall’Oglio fait face au parterre d’invités sous le chapiteau réservé au repas d’après match. Les applaudissements sont timides et heurtent l’entraîneur dijonnais. « On est premier, soyez un peu plus enthousiastes, il ne faut pas bouder notre plaisir » lâche le coach.
Un malentendu serait-il en train de s’installer ? En voudrait-on toujours plus ? C’est un peu le dilemme de ce début de saison dijonnais. Le DFCO aligne les victoires à domicile, 5 en 5 matchs, mais les score étriqués (4 fois 1-0) ne garantissent pas toujours des soirées palpitantes (et encore). C’est un peu le paradoxe lillois, ou français, ça gagne, mais les observateurs rechignent à souligner les qualités des gagnants et préfèrent pointer un moindre spectacle.
Mais ce serait faire injure au DFCO de s’arrêter à ca ! Ce serait aussi oublié que cette Ligue 2 est devenu encore plus resserré, seulement 8 points d’écart entre le podium et la zone rouge, où tout le monde peut battre tout le monde, ou chaque point, but et victoire s’arrachent avec les dents. Ce serait également oublié cette belle solidité défensive à Gaston Gérard (1 seul but encaissé en 450 minutes !, deuxième meilleure défense de L2), cette hargne pour arracher des succès (but victorieux à la 87e contre Créteil et à 10, but victorieux à la 91e contre Niort). Pour bâtir une montée, il faut poser les pierres les plus solides à domicile, avec son carton plein, Dijon est plus que dans les clous, et le mérite amplement.
L’argument du manque de jeu doit être vite balayé, c’est plus dans la finition que ça pêche, d’ailleurs parmi les 5 buteurs du DFCO cette saison, on retrouve deux défenseurs. Dijon se procure beaucoup d’occasions mais manque d’efficacité. Rivière (2 buts), la dernière recrue, a apporté un renouveau sur le front de l’attaque où Tavares a enfin débloqué son compteur. Mais son maître à jouer, reste Philipoteaux (3buts), un facteur X qui est en train de changer de dimension à l’image d’un Corgnet ou Guerbert précedemment. Avec lui, Dijon possède une menace de tous les instants, un joueur qui peut faire basculer un match, un atout plus que précieux dans un championnat et des rencontres si indécises. Les jeunes (Bela, Diony, Benet) sont prometteurs, reste à améliorer cette finition.
Si il y a un bémol à aller chercher, il serait plutôt dans la petite baisse de forme à l’extérieur. Mais autant la défaite à Ajaccio fut un non-match, autant celle au Havre a laissé un goût amer de regrets dans la bouche. Et côté voyage, les hommes d’Olivier Dall’Oglio vont être servis avec deux déplacements consécutifs à Valenciennes et à Troyes. On en saura alors beaucoup plus sur les tripes de ce leader.
Sur le podium depuis la 4e journée, leader depuis la 6e, les Dijonnais ont pour l’heure un petit matelas de 3 points d’avance sur le 4e et son en avance sur leur tableau de marche. On dit que pour monter ou plutôt être champion, une équipe doit gagner à domicile et faire nul à l’extérieur. Avec 20 points en 10 matchs, Dijon est parfaitement dans ce rythme. Contrairement aux années passées, aucune équipe ne se détache (Bastia en 2012, Monaco en 2013, Metz en 2014), la montée sera un combat permanent.
– Auxerre amoindri et pas si loin
Evidemment sur le plan comptable, l’AJ Auxerre a un peu de retard. Et encore, 4 points de retard sur le podium, une pacotille. Mais ce qui frappe ce premier quart de championnat auxerrois, c’est la multitude de blessures qui a gangrené ces deux premiers mois. L’infirmerie de l’AJA est bien fournie, et même trop : Sammaritano, Gragnic, Nabab, Vincent, Baby, Fontaine et Chérif, de quoi rivaliser avec l’Olympique Lyonnais !
C’est l’attaque auxerroise qui a le plus pâti de cet affaiblissement. Avec seulement 9 buts inscrits, l’AJA ne possède d’ailleurs que la 12ème attaque de Ligue 2. Le tournant est sans aucun doute la 2e journée avec la perte de Sammaritano et Gragnic (qui n’ont plus joué depuis) Jean-Luc Vannuchi a eu recours a des jeunes de la Gambardella. Si certains ont su saisir leur chances (Kilic) d’autres ont montré leur manque d’impact et d’influence.
Mais, on perçoit un certain redressement depuis plusieurs journées dans les résultats et le jeu des Icaunais. Cette fois, le tournant est intervenu le 1er septembre avec l’arrivée le dernier jour du mercato de plusieurs joueurs. Si bien que lorsqu’on découpe les journées, le bilan auxerrois est bien différent. De la 1ere à la 5e (28 août), le bilan comptable est de 4 points en 5 matchs, ensuite, le total de points engrangés passe à 9. Du simple au double. Pas anecdotique.
Un redressement qui est passé aussi par une philosophie de jeu et un peu plus défensif, avec un système plus resserré derrière. L’AJA est ainsi la cinquième arrière-garde du championnat avec 8 buts encaissés dont 5 dans la première moitié. Depuis, la fin du mercato, les Auxerrois ne perdent plus et entament leur remontée. Dernier avant la victoire à Troyes, un lundi soir, ils sont depuis remontés à la 10ème place à une portée de fusil du podium.
Le retour des blessés dans les semaines qui viennent va permettre un plus grand choix pour Vannuchi et une plus grande concurrence. Le prochain match à l’Abbé Deschamps (où Auxerre a perdu 2 fois déjà face à Orléans et Valenciennes) sera sans aucun doute un tournant. Les Nancéens, 4emes avec 17points, laisseraient les ajaistes à 7 longueurs en cas de succès. Une victoire auxerroise, et le podium serait en vue. Avec un effectif intéressant et profond, sur la forme des dernières semaines, Auxerre peut croire en des jours meilleurs et regarder comme Dijon vers le haut !