L’information vient de nous être confirmée : Denis Lathoud n’est plus l’entraîneur du DBHB. Il a été mis à l’écart jusqu’à la fin de la saison (et de son contrat), suite à une réunion lundi au club. La demande est venue des joueurs eux-mêmes, à l’unanimité. Le président Thierry Desserey a préféré aller dans leur sens pour éviter d’aller dans le mur. Denis Lathoud, ancien champion du monde en 1995, personnage emblématique du handball français, était au club depuis 2006. Par deux fois, il a conduit Dijon à une montée en première division. Pour son président, c’est un déchirement, mais c’était la seule décision à prendre. Thierry Desserey a accepté de répondre à nos questions.
Sports Bourgogne – Quand avez-vous pris la décision de mettre Denis Lathoud à l’écart de l’équipe professionnelle ?
Thierry Desserey (président du DBHB) – J’ai rencontré tous les joueurs ce lundi, à leur initiative. Ils m’ont fait part de problèmes importants au sein de l’équipe dans les relations avec le coach. Problèmes de communication, et d’adhesion au projet d’entraînement. Ils m’ont dit qu’ils n’avaient plus la motivation nécessaire pour continuer avec Denis, que si on continuait comme ça, ça casserait probablement. J’ai donc pris la décision de réagir vite, lundi soir. J’ai rencontré Denis hier matin (jeudi 30 janvier) et je lui ai dit qu’il ne serait plus à la tête de l’équipe.
Comment a -t-il réagi ?
Ça ne l’a pas surpris, il était au courant que les joueurs devaient se réunir. Il n’y a pas eu d’animosité dans notre échange. Il a compris que j’avais à prendre une décision. J’ai estimé qu’il fallait lui retirer l’entrainement et Denis a accepté.
Thierry Desserey, président du DBHB
Et vous, est-ce que vous aviez senti arriver cette cassure entre l’équipe et l’entraîneur, depuis le début de la saison ?
Cela m’a surpris à moitié. Ces derniers temps, je voyais bien que les joueurs ne se donnaient pas à fond, et ça m’énervait. Après, ça fait 7 ans que Denis Lathoud est à Dijon, et il y a toujours eu des problèmes de communication avec les joueurs. Il connait parfaitement le handball de haut niveau, mais il fait partie d’une génération qui s’est faite toute seule, qui savait se prendre en main. Aujourd’hui, les joueurs ont besoin d’être motivés en permanence, ils veulent des objectifs personnels, et un encadrement plus présent. A ce niveau-là, ils reprochaient à Denis un manque d’investissement dans sa tâche.
« Avec la rupture qui existait entre les joueurs et l’entraîneur, nous allions dans le mur »
Vous aviez une relation privilégiée avec Denis Lathoud, ça doit être un déchirement de le mettre sur la touche en cours de saison ?
Moi j’ai toujours soutenu Denis… Il est là depuis longtemps, 7 ans c’est un cycle assez long. Mais aujourd’hui c’est une décision de gestion, de management que je suis obligé de prendre si nous voulons atteindre notre objectif suprême, qui est le maintien en LNH. Je n’avais pas d’alternative.
Denis Lathoud était en rupture avec son équipe (photo : LNH)
Cependant, Denis Lathoud reste-t-il en contrat avec le DBHB ?
Oui. Son contrat s’arrête en juin prochain et je respecterai les engagements du club. Donc il reste au club jusqu’à la fin, sauf bien sûr s’il retrouve un projet d’ici là, auquel cas nous trouverons une solution pour le laisser partir.
Qui le remplace à la tête de l’équipe première ?
C’est Ulrich Chaduteaud, qui était l’adjoint de Denis Lathoud depuis 3 saisons. Il a 37 ans, il connaît l’équipe parfaitement, c’était pour nous la solution la plus simple et la plus efficace pour ne pas perdre de temps. Nous avons le déplacement à Nîmes qui arrive très vite (le 7 février prochain). Dans l’urgence, c’est l’option qui s’imposait.
Ulrich Chaduteaud remplacera Denis Lathoud
Vous n’avez pas envisagé de recruter un entraîneur extérieur au DBHB ?
Non, c’était beaucoup plus compliqué, il aurait fallu étudier le dossier et les finances. Ulrich a plutôt le profil d’un entraîneur formateur, mais il s’en sortira très bien. A l’instant T, j’estime que j’ai pris la bonne décision.
Dans ce contexte mouvementé, êtes-vous optimiste pour le maintien de Dijon en LNH ?
Je pense que sans cette décision, avec la rupture qui existait entre les joueurs et l’entraîneur, nous allions dans le mur. Là, les joueurs vont pouvoir se remotiver à 2000%. J’attends d’eux une réaction sur le terrain. Notre objectif reste de tout faire pour maintenir le club en première division.
