La question aurait fait marrer bon nombre de « spécialistes » au mois de septembre, elle est pourtant désormais d’actualité. Avec la 14ème masse salariale du championnat de France de basket, Dijon est en position de s’emparer du fauteuil de leader de la Pro A. Attention, pour y parvenir, il faudra battre Orléans demain soir (coup d’envoi à 20h45), le meilleur club du moment. Le match s’annonce fermé entre deux des meilleures défenses de la division, mais pour l’entraîneur dijonnais, c’est la fraîcheur physique qui pourrait s’avérer déterminante. Explications.
Le prochain match de la JDA sera un test sérieux, et un révélateur d’ambition. Face à Orléans, actuel leader de Pro A avec une victoire de plus au compteur (9, contre 8 pour Dijon), l’équipe de Jean-Louis Borg a une formidable occasion de frapper un grand coup. Un succès validerait le travail effectué depuis la reprise, et confirmerait que Dijon a les moyens de jouer le haut du tableau.
Les Dijonnais sont toujours invaincus sur leur parquet, ils restent sur 3 victoires en championnat (Nanterre et l’ASVEL à domicile, Le Havre à l’extérieur), et sur une qualification pour le Last 16 de l’Eurochallenge arrachée aux Pays-Bas mardi dernier (victoire face à Den Bosch, 70-66). « On est bien content de l’avoir fait, c’était l’un des objectifs du club d’atteindre la deuxième phase de la coupe d’Europe, et ça donne plus de confiance à l’équipe », analyse Jean-Louis Borg. « Après, on se pose la question de savoir comment on va être physiquement ce vendredi contre Orléans, et lundi à Limoges. Nous allons jouer les deux meilleures équipes du championnat, qui elles ne disputent pas de coupe d’Europe… Il y a beaucoup d’incertitude sur notre capacité à tenir 40 minutes pour ces deux rendez-vous. »
Cette satanée Eurochallenge qui engendre de la fatigue pourrait néanmoins avoir quelques vertus. Tony Dobbins, l’arrière américain qui s’est imposé match après match comme l’un des leaders du groupe, le confirme : « j’aime bien jouer deux fois dans la semaine. Quand on rate un match, c’est une occasion de progresser. Cela nous donne de l’expérience pour aborder beaucoup de situations différentes sur le terrain. »
Face à Orléans, la JDA devra déjà contrôler les « snipers » d’élite que sont Kyle McAlarney, Darnell Harris et Brian Greene, tous excellents shooteurs à 3 points. L’OLB n’a perdu que deux rencontres cette saison, à Limoges et contre Nanterre, à chaque fois de peu. L’effectif n’est pas clinquant mais le collectif est lui, bien rôdé. « Orléans sera favori, par rapport à l’ensemble de ses prestations depuis le début de la saison », commente le coach dijonnais. « Mais on a bien envie de faire tomber le leader demain soir. »
« Les joueurs savent que c’est inespéré de se retrouver là à ce moment de la saison »
Jusqu’à présent, la JDA pouvait travailler dans l’ombre, tranquillement. L’enchaînement des victoires la place aujourd’hui sous les feux des projecteurs. Pour preuve, ses deux prochains matchs seront diffusés en direct sur Sport+. Ce statut (nouveau) d’équipe de haut de tableau met-il plus de pression sur les Dijonnais ? « Non les joueurs sont très lucides et savent que c’est inespéré de se retrouver là à ce moment de la saison », poursuit Jean-Louis Borg. « Il ne faut pas oublier que nous avons la 14ème masse salariale de Pro A. Maintenant, pour nous ce n’est que du bonus. Essayons de de faire perdurer cette situation, qui est très confortable, mais sans justement s’installer dans ce confort-là. A nous de montrer de l’envie et de l’enthousiasme à chaque sortie, sans nous mettre plus de pression que ça. »
Pour Dijon, les quatre prochains jours et les deux rencontres face aux autres cadors de la division auront valeur de révélateur : deux victoires, et la JDA deviendrait seul leader à Noël, une première dans l’histoire du club. Deux défaites, et il n’y aurait pas de drame pour autant, mais la « Jeanne » rentrerait dans le rang. Quoi qu’il advienne, le club dijonnais fait son retour sur le devant de la scène, et poursuit sa progression sportive constante depuis l’arrivée de son entraîneur à l’été 2010. Une remontée directe de Pro B, une 9ème place pour son retour en élite, les playoffs l’an dernier… Et déjà mieux en coupe d’Europe cette saison, le tout sans augmentation sensible du budget. La JDA pourra-telle aller plus haut ?
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