Sportivement, c’est fait : le Dijon Bourgogne Handball a remporté les play-offs d’accession (après son match nul à Mulhouse 28-28), et le club est donc promu en LNH ! Pour son président, c’est la récompense de deux ans de travail pour construire une équipe, mais aussi pour assainir une situation financière très délicate. Thierry Desserey doit d’ailleurs préparer le volet administratif pour valider la montée du club devant la CNCG, puis devant la LNH. Un nouveau challenge, mais l’homme a les nerfs solides. Sports Bourgogne fait le point avec un président heureux et déterminé.
Sports Bourgogne – Dijon promu ! Match nul à Mulhouse ce dimanche, mais vous aviez mis fin au suspense dès le match aller… C’était votre plan ?
Thierrry Desserey – Oui, depuis le début avec Denis Lathoud, on avait misé sur le match 3 (la finale aller, à Dijon). Nous voulions assommer l’adversaire dès le mercredi pour nous mettre à l’abri. Les joueurs l’ont fait, ils ont vraiment réalisé une fin de saison exceptionnelle, en produisant un jeu magnifique. Ils ont prouvé que Dijon méritait de monter, avec pourtant un effectif réduit. Nous n’avions que 4 arrières, un seul remplaçant. C’est une joie très intérieure pour moi, mais la concrétisation d’une superbe saison pour le club.
Est-ce que les 3 points qui ont été amputés à Dijon pour raison administrative n’ont pas finalement accentué la motivation du club à aller chercher cette montée ?
Peut-être oui, on peut le penser. On peut estimer que les 3 points qu’on nous enlève sont justifiés, mais quand on voit la situation qu’on a récupérée il y a deux ans, et le travail qui a été fait depuis, c’est déjà plus qu’exceptionnel. On a depuis une gestion très rigoureuse, et des partenaires qui nous suivent.
Justement, financièrement, c’est réglé ou vous avez encore des dossiers sur votre bureau ?
On est passé le 18 mai devant la CNCG, et on attend. Demain (lundi) à 14 heures, je dois présenter le budget, pour avoir la certitude d’être qualifié. On va tout faire pour. Je suis un peu inquiet c’est certain, mais la peur n’évite pas le danger. C’est toujours compliqué pour un petit club de valider sa montée administrativement. Mais on a tous les éléments, et les collectivités, et nos partenaires, vont nous suivre, je récupère déjà des lettres d’engagement. Demain, je serai donc déjà dans nos dossiers…
« Nous ne ferons pas de folie, et on essaiera d’avoir un recrutement aussi judicieux que l’été dernier »
Au niveau de l’effectif, il faut s’attendre à du changement ? Ou est-ce que l’équipe qui monte sera en grande partie conservée ?
J’ai toujours été très clair avec les joueurs à ce sujet. Certains savent depuis longtemps qu’en cas de montée, ils ne seront pas conservés. Mais ils ont tous joué le jeu, et se sont battus sur le terrain. Ce sera d’ailleurs difficile de s’en séparer, ça fait partie de la solitude du président, qui doit faire des choix. L’idée sera de conserver une base, et de recruter deux joueurs de niveau supérieur. Ce sera bien sûr en fonction du budget, avec une masse salariale qui sera probablement encadrée. Nous ne ferons pas de folie, et on essaiera d’avoir un recrutement aussi judicieux que l’été dernier, avec des joueurs comme Redei, Bezerra, Rac ou Naudin, qui ont donné entière satisfaction. Mais on le voit bien, les meilleurs joueurs d’Europe viennent jouer en France, le championnat est de plus en plus costaud.
Vous avez un objectif de budget pour espérer être compétitifs dans la cour des grands ?
Le budget minimum est 1,4 million d’euros. Pour être compétitif, il faudrait monter à 1,7. Mais on sera le plus petit budget, c’est sûr. Et ailleurs, on voit que tous les budgets ont tendance à augmenter, entre 2,5 et 3 millions. Il faudra faire avec les moyens du bord.
Quid de l’entraîneur, Denis Lathoud ? Il lui reste une année de contrat… Vous allez le prolonger ?
A chaque jour suffit sa peine, on n’en est pas encore là. Mais j’ai une totale confiance en Denis, il a la culture du haut niveau, et je ne dis pas ça pour le flatter, mais c’est l’un des grands techniciens du handball français. Il a l’expérience, et bien entendu sa place avec nous en LNH.
Voyez la joie des supporters du DBHB à Mulhouse, postée sur la page Facebook du club :
