Quand ça ne veut pas… C’est sûrement ce que s’est dit Jean-François Fountaine tout au long de cette campagne des primaires citoyennes à La Rochelle. Car dès le début, tout est parti de travers dans le camp fountainiste. Ça a commencé avec une annonce de candidature peu claire. Les rochelais n’ont jamais bien compris pourquoi le candidat bafouillait autant sur le concept de primaires : Ira ? Ira pas ? Primaires internes ? Citoyennes ? Pas de primaires ? « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup », disait Martine Aubry.
Cette valse hésitation avait fait perdre les ségolénistes face aux falornistes à l’issue de la campagne des législatives 2012. Comment donc Jean-François Fountaine a-t-il pu tomber dans le même piège ? La réponse à cette question, peut-être le candidat malheureux de ces primaires la donnera-t-il un jour. Risquons-nous quand même à une explication : jamais Jean-François Fountaine n’a imaginé être sérieusement concurrencé. La victoire de son ami Olivier Falorni l’an dernier a renforcé l’idée qu’il serait naturellement le candidat socialiste à la succession de Maxime Bono. Idée encore plus ancrée lorsque le maire de La Rochelle décide – finalement – de ne pas se représenter une nouvelle fois.
Pour Jean-François Fountaine, la voie est donc libre, personne ne pourra l’empêcher d’être élu maire. « Alea jacta est », aurait alors pu twitter Mickaël Vallet, premier secrétaire fédéral du PS de Charente-Maritime et latiniste amateur. Mais parce que nous sommes à La Rochelle, ce pêché d’orgueil s’est transformé en faute politique. La cité « belle et rebelle » se fiche pas mal des camps ; ce qu’elle aime, c’est la clarté.
Qu’on le veuille on non, cette clarté, elle est venue d‘Anne-Laure Jaumouillié. Sur la forme : qui n’a pas été surpris par son aisance devant les caméras de France 3 Poitou-Charentes lors du débat du 23 novembre ? Qui n’a pas vu son sourire et son assurance lors des meetings où le public était plus important que prévu ?
Une clarté aussi sur le fond : dès le début de la campagne, en déclarant qu’elle sera candidate jusqu’au bout, malgré les pressions. Clarté encore lorsqu’elle accepte les primaires internes puis, face au refus du camp adverse, les primaires ouvertes. Au final, plus la stratégie de JFF devenait obscure, plus celle de ALJ paraissait claire.
Une élection, nous le disions dans le post précédent, se gagne quand on maîtrise le tempo de la campagne. Or, Jean-François Fountaine a toujours paru être en retard dans celle des primaires rochelaises, sûrement parce qu’il ne voulait pas la faire. En politique, le talent, la compétence et l’expérience ne sont rien quand il leur manque la clarté et l’envie. Il y a en cela du Michel Rocard chez Jean-François Fountaine.
Mais finalement, la plus grosse erreur de JFF pendant cette campagne c’est d’avoir cru pouvoir être élu avant même qu’il y ait des élections. Il y a donc aussi du Ségolène Royal chez Jean-François Fountaine ! La vie politique rochelaise n’est plus à un paradoxe près…