Edouard Herriot, président du Conseil pendant l’entre-deux-guerres, disait ceci : « la politique, c’est comme l’andouillette, ça doit sentir un peu la merde, mais pas trop. » Ce n’est pas s’avancer imprudemment que de suggérer que la vie politique rochelaise pendant les prochains mois (au moins jusqu’au 30 mars) va fortement sentir l’andouillette mal préparée.
Tous les ingrédients sont là : haine farouche entre deux camps (Falorno-Fountainistes contre Bono-Jaumouillistes), campagne pour les primaires compliquée, résultats contestés (ou méprisés, selon le camp dans lequel vous vous situez), accusations de tricherie, de malhonnêteté, candidature dissidente, etc…
Restait un élément manquant : le sondage. Ce fameux sondage confidentiel commandé par Solférino il y a trois mois. Une enquête d’opinion effectuée sur la population rochelaise pendant la deuxième quinzaine du mois de septembre 2013. Ce sondage, moins de dix personnes à La Rochelle en connaissent les résultats . Nous nous le sommes procuré.
Dans ce sondage, il apparaît qu’en cas de listes concurrentes entre Anne-Laure Jaumouillié (PS-EELV-PCF) et Jean-François Fountaine (PRG), la première l’emporterait de 2 points (30 contre 28) au 1er tour des municipales.
Il apparaît également qu’en cas de second tour, une liste unique d’union de la gauche gagnerait avec 64% des suffrages si elle est menée par ALJ, et de 68% avec JFF en tête de liste.
Enfin, dans une hypothèse de triangulaire entre deux listes de gauche et une liste de droite, le sondage laisse apparaître une égalité parfaite entre ALJ et JFF (37 % chacun), la liste de droite (UMP-UDI) se positionnant à 26% (une information a priori sérieuse mais dont nous n’avons pas pu recouper les sources).
Quant aux indices de popularité, le sondage donnait à Jean-François Fountaine 46% de bonnes intentions contre 17% à Anne-Laure Jaumouillié, mais avec 78% de « sans opinion » pour l’adjointe de Maxime Bono.
Ce sondage, Jean-François Fountaine en aurait eu connaissance le lundi 23 septembre alors que Anne-Laure Jaumouillié et même Mickaël Vallet – patron des socialistes de Charente-Maritime, tout de même – ont dû attendre le 1er octobre pour en connaitre la teneur… Suprême indélicatesse de la rue de Solférino qui roulait alors pour JFF.
Le mercredi 25 septembre, soit 2 jours après avoir connu les résultats du sondage, Jean-François Fountaine demandait officiellement la tenue de primaires ouvertes…
« Les intuitions en politique sont autant de paris », disait Lionel Jospin. Celle de Jean-François Fountaine est de croire que les rochelais oublieront rapidement qu’il est revenu sur sa parole, votant finalement pour le candidat le plus « solide, expérimenté ». Mais pour cela, sa thèse d’un scrutin « entaché d’irrégularités » devra être démontrée, prouvée. S’il ne le fait pas ou s’il n’y parvient pas, sa situation deviendra intenable, et la campagne pour les municipales à La Rochelle deviendra très rapidement indigeste, avec une bien trop forte odeur d’andouillette.