L’entre-deux tours, on le sait, est la période idéale pour qu’une personnalité politique d’envergure nationale vienne soutenir un candidat local… On ignore vraiment l’efficacité de la démarche, mais une chose est sûre : pour que ça fonctionne, il faut réunir deux conditions.
La première, c’est que le soutien ne doit pas faire partie du gouvernement…Les élections municipales sont toujours une sanction du pouvoir national en place, qu’il soit de droite ou de gauche.. C’est la raison pour laquelle vous n’avez vu aucun ministre du gouvernement Ayrault se déplacer en Poitou-Charentes pour soutenir Geneviève Gaillard, Alain Claeys ou encore Philippe Lavaud… Car dans ce cas précis, le soutien se transforme alors en un boulet que le candidat devra péniblement traîner jusqu’au scrutin.
La seconde condition, c’est que le candidat soutenu ait de vraies chances de victoire. C’est le cas à Angoulême, où Alain Juppé viendra demain soutenir Xavier Bonnefont. C’est un peu moins le cas à Poitiers, où le socialiste Alain Claeys est en ballotage favorable et bénéficie de la présence de la liste FN au second tour. Du coup, Jacqueline Daigre a reçu hier le soutien de Dominique Bussereau et reçoit ce soir Bruno Le Maire, ancien ministre de l’agriculture et grand espoir de l’UMP. Sans vouloir leur faire offense, il est des soutiens plus prestigieux (un ancien Premier Ministre, par exemple…).
Qu’en est-il à La Rochelle ? A droite, Dominique Morvant ne répond pas à la deuxième condition. A gauche, la situation est tellement compliquée et tendue que personne n’a osé y aller pour soutenir Anne-Laure Jaumouillié ou Jean-François Fountaine. Le soutien politique d’entre-deux-tours a quand même ses limites…