Comme chaque année, les éminents membres de l’académie des Lafleurs se sont réunis pour élire les lafleurs de l’année.
Lafleur est le personnage le plus célèbre des marionnettes traditionnelles picardes et un « Lafleur » figure, à l’instar des « Oscars » ou des « Césars », un prix. Il peut s’agir d’une récompense, les Académiciens attribuent un « Lafleur éd chucq » (Lafleur de sucre) à qui a valorisé notre région et sa culture ; mais il peut s’agir au contraire d’une punition, et les Académiciens décernent alors un « Lafleur éd brin » (Lafleur d’excrément) à qui n’a rien fait pour les Picards ou pire encore à celui qui a porté tort à notre patrimoine culturel.
Après l’énumération des « lafleurisables », constituant une très longue liste issue de débats houleux, les Académiciens ont voté avec le matériel traditionnel des scrutins académiques : des goeques (des noix) et des nòzhétes (des noisettes).
Sous l’œil attentif du président tournant Jean-Marie Braillon et après la vérification d’usage des décomptes par le secrétaire éphémère perpétuel Mac Delmotte, le verdict tomba :
Lafleur éd chucq 2012 : avec 10 goeques et 20 nòzhétes, il est attribué à Sabine et Bernard Godard, pour l’ensemble de leur travail en faveur de notre région. Journalistes à France 3 Picardie, ils mettent en valeur, par leur intérêt et leurs reportages, toutes les facettes de nos richesses culturelles et linguistiques.
Lafleur éd brin 2012 : avec 12 goeques et 11 nòzhétes, il est attribué à la mairie de Beauvais pour avoir sacrifié une place du « Jeu de Paume » afin de réaliser la construction d’un complexe commercial. Ce jeu de paume, traditionnel, était initialement joué à main nue ou gantée de cuir, puis est devenu un sport de raquettes, ancêtre du tennis, cette place témoignait de son existence passée.