En picard, on l’appelle Guénel, guinel ou gai-noël. La betterave à z’yus, c’est une ancienne coutume, restée très vivace dans le boulonnais, mais connue ailleurs en terre picarde et nordiste. Après la Toussaint, et surtout à l’approche de Noël, les enfants partaient en quête, armés de betteraves évidées et décorées. On leur offrait bonbons, brioches ou friandises. Très répandue autrefois dans nos campagnes, la betterave fourragère, était la plus utilisée, mais les enfants sculptaient aussi la variété sucrière ou le navet. Toute racine convenablement effrayante une fois évidée et éclairée d’une bougie faisait l’affaire.
« C’est une tradition picarde dont on trouve plusieurs origines, selon les textes : au Gai-Noël sous Charlemagne ou au gui-l’an neuf sous Charles IX explique Philippe Boulfroy, le plus érudit des conservateurs de chansons en langue picarde, A Boulogne-sur-Mer, en 1415, cette coutume consistait en un don de torches, portées, la veille de Noël, aux personnes importantes de la ville par les guetteurs, don récompensé par quelques rasades de vin. »
Pour le plaisir, deux des couplets du chant de Noël Ô Guénels, interpretée par Philippe Boulfroy….
Et pour ceux qui veulent mettre la main à la pâte et le couteau dans la racine, le tutoriel spécial Guénel de Stéphane Cuvillier, de l’association Conte à Mi :
Betrafe a z'yu – Guénel – Alumouère – Bourdada… par conteami