Le One Man Show d’Higelin à Dole

On s’attendait à un concert, on a eu près de 2h30 de joyeux foutoir. L’amour, les femmes, le rock, les trains : la vie de Jacques Higelin. Passant des rires aux larmes, pas un spectateur n’ a pu ressortir totalement intact de la Commanderie de Dole, samedi soir.

En fin d’article, retrouvez  l’itv de Romain Métra, batteur et régisseur dolois de la tournée d’HIGELIN !

Ce n’est pas tellement pour sa musique, finalement, que l’on va voir Jacques Higelin. Ou peut-être les ultra-fans, ceux qui connaissent toute la disco par coeur. Des fausses notes, une voix rocailleuse pas toujours juste, mais on s’en fiche un peu, ce n’est pas ça qui compte. Higelin sait emmener son public avec lui. C’est la personnalité du type qui donne la dimension de grand spectacle à son show.

On a l’impression qu’il nous reçoit dans son (grand) salon, avec ses potes musiciens pour un boeuf géant et tant pis pour les voisins. Il est libre, Jacques, sur scène et dans la vie. Il est acteur aussi, on sent bien qu’il aime ça, la comédie. Entre chaque chanson, il nous raconte ses voyages, ses rencontres, comment il a retrouvé Sandrine Bonnaire dans un TGV. Comment il a passé une nuit magique avec Barbara. Comment il a parlé rock avec Johnny dans un café corse. On voyage avec lui dans ses récits, on rit, on s’attendrit. Et on chante beaucoup quand même.

 Le jeu de scène est magnifique. Chaque tableau nous plonge dans une atmosphère différente, les lumières sont hyper travaillées. Mais on reste toujours dans un univers intimiste, malgré la grandeur de la scène. Higelin passe du piano à queue à l’accordéon, de la guitare au micro, alterne moments très rocks et ballades langoureuses. Sur la fin du concert, il nous offre un arrangement de « Champagne » piano-percussions absolument divin.

Dix minutes de demande de rappel. Les pieds et les mains de toute la salle tapent sans discontinuer. Jacques n’est pas sorti de scène une seule seconde de toute la soirée, on peut lui accorder une petite pause clope. D’autant que le rappel, c’est près de 20 minutes du meilleur du concert. Enfin les musiciens se lâchent un peu… Des rythmes afro, des nappes planantes à la Eric Serra, la totalité du public est debout devant la scène pour danser et savourer cet excellent moment.

Merci pour le show, M. Higelin !

Jacques Higelin – Beau Repaire

Infos tournée, concerts, albums : http://www.jacqueshigelin.fr/

 

3 questions à Romain Métra, batteur dolois et régisseur de la tournée d’Higelin

Quand on a su que Jacques Higelin avait un régisseur franc-comtois, on s’est dit que c’était bon pour Blog’Notes ! Batteur remplaçant et régisseur général de la tournée, on a voulu en savoir un peu plus sur Romain, et lui demander ce que ça faisait de côtoyer, de travailler avec un mec comme Higelin.

Peux-tu me raconter les circonstances de ta rencontre avec Higelin ?

 » Avec un peu de hasard et l’envie d’apprendre, je me suis retrouvé en stage pour la production de Jacques. C’est au moment où il se produisait au Trianon (théâtre parisien) sur la tournée « HIGELIN enchante TRENET » en 2005. Ce fut 10 jours intenses et magiques. Je fut adopté par l’équipe. Puis les choses ont évolué, de tournée en tournée… Là est la vraie rencontre. Un monsieur, un insatiable, un fou, rêveur, un frère le grand Jacques ! »

En tant que musicien et artiste, ce n’est pas un peu frustrant de ne pas être sur scène tous les soirs ?

 » La frustration, c’est pas bon pour le transit, disait un vieux sage chinois ! La vrai vie d’artiste libre de toute contrainte, c’est pas simple. Dur de vivre de son art en ce moment, tu sais. Donc la frustration, tu l’oublies très vite car ça sert à rien, ça fait surtout pas avancer. Pour paraphraser : « Dis toi que t’as aucune chance, vas-y fonce ! »

As-tu des projets musicaux personnels ?

 » Les projets musicaux, il y en a quelques-uns sous le feu, d’autres en ébauches, ça bouillonne en dedans. Je joue souvent avec une batucada qui s’appelle -Pernambucongo- (Style Maracatu), je vais autant que possible en jam sur Paris (je vous conseille d’aller jeter une oreille aux Jams de la Casserole !). Depuis un an nous sommes partis en tournée, donc pas du tout le temps de faire quoique ce soit en profondeur côté musique. La fin de tournée se rapproche, et donc le début d’une nouvelle période également. C’est toujours un peu symptomatique du syndrome de fin de tournée. Soit tu déprimes, soit tu repars de plus belle sur d’autres choses. Et moi j’ai plutôt tendance à de faire plein de trucs différents (liste non exhaustive : batterie, guitare, clavier, trompette…). Continuer à faire de la Mao, des sessions de record à la maison à tester pleins de trucs toute la nuit, apprendre à scratcher, ça me travaille depuis tellement longtemps ça, le scratch… « Bref », j’ai des projets oui… Ce qu’il faudrait en ce moment, c’est du temps et donc de l’argent… Mais je dois pas être le seul à qui ça manque je pense ! «